«Ces cours pourraient aider à briser les tabous»
L’éducation sexuelle trouvera bientôt sa place dans nos institutions scolaires. C’est du moins ce que vient d’annoncer le ministre de l’Éducation, Vasant Bunwaree. Nous donnons la parole à un jeune, Hafeez Toofail, président de la Students’ Union à l’université de Maurice. Il nous dit ce qu’il pense d’une telle mesure.
Le ministre de l’Éducation, Vasant Bunwaree, a annoncé que l’éducation sexuelle sera incluse dans le curriculum du secondaire l’année prochaine. Qu’en pensez-vous ?
Comme beaucoup de monde, j’ai dit «enfin !» lorsque j’ai entendu que l’éducation sexuelle allait être introduite dans nos écoles. C’est une très bonne chose, car la sexualité est un sujet très important qui concerne tout le monde. On est tous concerné par cela et je trouve que l’introduire au collège est la meilleure des choses à faire. Nous avons remarqué, à l’université, qu’il y a certains étudiants qui découvrent des choses brusquement, tout simplement parce qu’ils n’ont pas été bien informés au préalable. C’est pour cette raison que j’applaudis cette mesure. Au niveau de l’université aussi, nous faisons un gros travail pour sensibiliser et informer sur la sexualité. Il y a, par exemple, la société Kiss UM, présidée par Priya Raghoonundun, qui est là pour informer et répondre aux questions.
Selon vous, qu’est-ce que ces cours peuvent apporter à nos jeunes ?
Les récents cas liés à la chose sexuelle impliquant les jeunes – les grossesses précoces ou encore les clips pornos – témoignent d’un certain problème. Je pense que ces cours sur la sexualité pourraient aider à briser les tabous, faciliter les dialogues avec les parents, car ce sera une matière à part entière. Et surtout, cela pourrait aider les étudiants à s’informer sainement au lieu de se tourner vers des moyens comme les DVD, magazines et autres sites qui ne sont pas appropriés et qui ne les aideront pas à faire leur apprentissage. Par le biais de ces supports, ils découvrent la chose trop brutalement. Il est primordial d’éduquer nos jeunes pour les préparer à une sexualité saine.
Vasant Bunwaree a aussi annoncé que les élèves de Std V et VI seront également concernés par ces cours. Votre réaction ?
Le plus important, c’est d’éduquer et d’informer. Mais il faudrait mettre plus d’accent sur les cours au collège, car c’est à l’adolescence que se développe davantage une curiosité autour de la sexualité.
Qu’est-ce qu’il serait important d’enseigner dans les classes sur la sexualité ?
La meilleure façon d’informer sur la question, selon moi, c’est de privilégier l’interaction. Les jeunes, à l’adolescence, ont des questions, des doutes qu’ils veulent éclaircir. C’est pour cette raison que je pense qu’il faudrait prévoir un concept où les jeunes seront partie prenante des cours.
Comment les jeunes se renseignaient-ils sur la sexualité à l’époque où vous étiez au collège ?
Ces cours n’existaient pas ou alors se faisaient de temps en temps. C’est en s’informant sur des sites, en lisant des magazines et en regardant des DVD que les jeunes s’informaient, découvraient et faisaient leur apprentissage.
Est-ce que les jeunes parlent de sexualité entre eux ?
C’est un sujet qui revient souvent, car, effectivement, quand on est jeune, la sexualité suscite une certaine curiosité, un terrain à explorer, à découvrir.