Les personnes les plus importantes de sa vie : son époux sir Bhinod, sa fille Mélissa, son gendre Nicolas et leurs trois enfants Hugo, Roxanne et Eva.
Elle travaille beaucoup avec des enfants et des femmes de la région de Mahébourg.
La présidente de l’association «La porte du bonheur» nous invite à découvrir son petit monde où, entourée d’une petite équipe bien motivée, elle donne vie à divers projets caritatifs.
Au commencement, il y avait un désir : celui de se mettre au service des autres. Une idée : faire quelque chose pour essayer de changer leur vie. Un souhait : que le projet prenne vie au plus vite. Et finalement, «La porte du bonheur» fut ! Quand tout a commencé il y a six ans, Lady Joyce Castellano-Bacha s’était imaginé une plate-forme, une association qui allait tendre une perche à celles qui étaient au bas de l’échelle et voulaient s’en sortir. Inspirée depuis toujours par ses parents Régina et Karl qui, raconte-t-elle, ne rataient jamais l’occasion d’aider ceux qui en avaient besoin, elle a décidé de se lancer.
Aujourd’hui, elle ne peut que se dire qu’elle a eu raison de croire en son rêve. Car les réalisations de l’association sont nombreuses. «Le chemin a été long, mais grâce à l’aide d’une équipe très motivée, grâce au soutien de diverses compagnies, nous avons pu accomplir beaucoup de choses», nous déclare Lady Bacha, entre deux appels téléphoniques. Entre la gestion de son magasin au deuxième étage du Orchard Centre à Quatre-Bornes, et ses autres occupations, elle ne sait plus où donner de la tête. Cependant quand il s’agit de social, l’ex-hôtesse de l’air au sein de la compagnie d’aviation nationale s’efforce de répondre toujours présente.
Aujourd’hui, elle savoure tous ces instants de bonheur qui prennent beaucoup de son temps et qui la font se sentir utile. Les souvenirs d’une période sombre de sa vie, bien que loin derrière, sont difficiles à oublier. Car le 6 juin 1994, elle s’était retrouvée, avec sir Bhinod, au cœur de l’enquête criminelle suivant le décès de lady Kathleen Bacha, épouse de sir Bhinod, et leur fils Popo, dans l’incendie de leur maison à la rue Virgil Naz, Quatre-Bornes. Le dimanche 24 juillet 1994, Joyce Castellano et sir Bhinod avaient été arrêtés, car soupçonnés d’être derrière ce drame. Ils répondaient alors d’une accusation provisoire d’assassinat, de crime d’incendie et de complot pour pervertir le cours de la justice. La cour a décidé, deux ans plus tard, de retenir un non-lieu. «Je n’oublie pas cette période sombre de ma vie, mais j’avance», nous confie-t-elle.
Aujourd’hui, engagée sur plusieurs fronts à la fois, elle a la chance, dit-elle, d’être entourée de personnes qui croient en elle et qui la soutiennent : «Heureusement, j’ai une équipe sur qui je peux compter et je reçois aussi de l’aide de mon époux concernant tout ce qui est paperasse et autres obligations administratives.» En effet, sir Bhinod ne rechigne jamais, au dire de son épouse, à donner un coup de pouce, surtout lorsqu’il s’agit de social.
Et lorsque lady Bacha pousse sa porte du bonheur, les histoires et autres anecdotes fusent. Beaucoup sont remplies de sourires et rires de ces enfants qui lui mettent à chaque fois du baume au cœur lorsqu’elle se balade dans les rues de Ville-Noire. Car depuis décembre 2011, et ce, à l’initiative de son ONG, les enfants de ce petit village du sud-est ont un lieu pour jouer et se détendre : «Ce sont les petites satisfactions personnelles qui m’encouragent et qui me donnent la force de continuer. Grâce à l’aide de Liliane Perlon et Linda Courteau qui travaillent avec moi, cet endroit respire aujourd’hui la vie. L’emplacement était auparavant couvert de détritus, d’ordures et même d’une carcasse de voiture. Maintenant, c’est devenu un petit coin de paradis pour le plus grand plaisir des riverains, des mamans et surtout des enfants…»
Si elle adore les enfants, c’est aussi parce qu’elle est, elle-même, une grand-mère gâtée par la vie : «Eva, 7 ans, Roxanne, un an et demi, et Hugo, 14 ans, me comblent d’amour. C’est parce que je les aime, c’est parce qu’un enfant est synonyme d’innocence et de fragilité que j’ai voulu essayer, à mon niveau, de faire quelque chose pour les enfants de cette région qui me tient énormément à cœur.»
Originaire de Mahébourg, Lady Bacha ne pouvait pas commencer, précise-t-elle, sa mission sociale dans une autre région : «C’est le village où j’ai grandi, l’endroit où je me suis construite et qui m’a permis de jouir d’une enfance et d’une adolescence heureuses.» Elle n’a jamais caché son appartenance à cette région : «Une de mes premières actions a été d’initier le projet de marché aux puces et je suis très fière d’avoir mis un tel projet sur les rails.»
Si les enfants sont au cœur de toutes ses actions, elle essaye aussi d’apporter son aide aux femmes : «Inspirée par ce qui se fait ailleurs, notamment en France, j’ai initié, il y a quelques années déjà, le concept de jardin familial. Le principe est de mettre une portion de terre à la disposition de quelques habitantes de la région pour qu’elles puissent y cultiver ce qu’elles veulent, que ce soit pour leur consommation ou pour faire du commerce.» C’est donc à Le Bouchon que le projet suit son chemin : «C’est formidable de voir ces dames planter avec amour et récolter le fruit de leur travail.»
Dès qu’une de ses idées voit le jour, Lady Bacha enchaîne tout de suite avec un autre projet. C’est ainsi que, l’an dernier, elle a mis sur pied l’opération poules pondeuses.
Autant de réalisations qui partent d’un désir né il y a six ans !