• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

«Je donnerai ma vie s’il le faut»

Le syndicaliste dit qu’il mène ce combat pour le bien-être des fonctionnaires.

imirth.jpg

C’est au bâtiment Emmanuel Anquetil que les grévistes de la faim se sont installés.

Il se bat afin que les fonctionnaires puissent obtenir leur dû. Ce qui passe, selon lui, par la publication du rapport Errors & Omissions du Pay Research Bureau (PRB). Pour que cela soit fait, il a entamé une grève de la faim…

Les premières heures sont parfois les plus dures. Le corps n’est pas habitué à être privé de nourriture. Même si le moral est fort. Même si la motivation est là. C’est donc d’une voix traînante que Rashid Imrith répond aux questions. Le syndicaliste, président de la Fédération des syndicats du service civil, a entamé une grève de la faim le vendredi 17 mai, pour exiger que le rapport Errors & Omissions du Pay Research Bureau (PRB), signé Dev Manraj et soumis au chef de la fonction publique le 29 mars, soit rendu public. Il n’est pas seul dans sa lutte. Avec lui, deux autres syndicalistes, Leckraz Imrith et Amarjeet Seetowal, ont décidé de s’affamer pour la cause.

Avec le soutien de sympathisants qui se relaient à leurs côtés, ils ont décidé de commencer un combat difficile au bâtiment Emmanuel Anquetil, en attendant que les membres du cabinet se rencontrent demain, lundi 20 mai, afin d’examiner le rapport et de prendre une décision (voir hors-texte). Un combat que Rashid Imrith a décidé de mener jusqu’au bout : «Je continuerai jusqu’à ce que le rapport soit publié ou jusqu’à ce que je meure. Whichever comes first. Je donnerai ma vie s’il le faut.» Sa motivation ? Le bien-être des fonctionnaires, dit-il : «Nous sommes environ 83 000. Ce n’est pas normal de jouer avec nos émotions et de ne pas nous donner notre dû. On attend ce rapport tous les vendredis depuis des semaines.»

De plus, il craint que le rapport ne soit amendé. Car, avance-t-il, après que Dev Manraj a déposé son document au Prime Minister’s Office, il a appris qu’une copie du rapport était au ministère des Finances : «Aucun fonctionnaire ne doit avoir accès à ce document avant qu’il ne soit examiné et approuvé par le Premier ministre ! C’est étrange ce qui se passe. Et j’estime qu’il faut une enquête approfondie !» Le syndicaliste se demande même si des modifications ne seront pas apportées en catimini afin que le rapport coûte moins cher au gouvernement. Il souhaite que les choses se passent dans la transparence. Un souhait que partagent également les membres des trois confédérations syndicales qui manifesteront demain, lundi 20 mai, pour la publication du rapport.

Il y a plus d’une semaine, Navin Ramgoolam s’exprimait à ce sujet lors d’une fonction. «Il y a encore deux ou trois éléments à revoir dans ce rapport», a-t-il déclaré. Ces éléments seront donc examinés demain. Mais ça ne rassure pas pour autant Rashid Imrith : «Une réunion spéciale du cabinet ? Ce n’est pas assez pour nous faire arrêter notre grève. Quand nous aurons, en main, la hard copy du rapport, c’est là que nous cesserons ce mouvement. Sinon, ce sera jusqu’à la mort.» Si le gouvernement ne lui donne pas satisfaction, il est même prêt à faire des révélations, dit-il : «Dev Manraj a subi des pressions. Je n’en dirai pas plus pour l’instant, car il vient d’avoir une crise cardiaque. Mais si le besoin se fait sentir, je n’hésiterai pas.»

En plus de soutenir sa cause, Rashid Imrith demande aux Mauriciens de prier pour l’homme qui a été chargé de rédiger le rapport qui fait couler beaucoup d’encre : «Nous espérons qu’il ira mieux.» Il espère également que le Premier ministre entendra son appel – il lui a adressé une correspondance en ce sens – et que le ministre des Finances, Xavier Luc Duval, qui a également reçu une lettre, viendra apporter des éclaircissements sur la présence d’un rapport dans son ministère.

Même si les premières heures sans manger sont difficiles et que celles qui suivront le seront encore plus, Rashid Imrith sait qu’il ne jettera pas les armes… Sauf pour les troquer contre une version papier du rapport !

Ultimatum et séance spéciale

Un ultimatum. Celui de Rashid Imrith… que le gouvernement n’a pas respecté. Le syndicaliste avait exigé que le rapport Errors & Omissions du Pay Research Bureau (PRB) soit rendu public afin qu’il annule son projet de grève de la faim. Cela devait être fait après le Conseil des ministres du vendredi 17 mai. Mais l’appel de Rashid Imrith n’a pas été entendu. Et le syndicaliste a entamé sa grève de la faim. Du coup, une séance spéciale sera organisée demain afin que le Conseil des ministres puisse se pencher sur le rapport… et décide peut-être de le rendre public. Affaire à suivre.

Archive: