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Les conducteurs au ralenti

Yash Ramchurn estime qu’il ne changera pas sa manière de conduire, sauf à l’approche des speed cameras.

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Vikash Parboteeah avoue faire plus attention sur la route.

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Valérie Tripier et Faadeel Ramjanally ont décidé de rouler à une certaine vitesse.

Comment les automobilistes et motocyclistes réagissent-ils à la menace de prendre des points ? Nous leur avons posé la question…

Les yeux rivés sur son indicateur de vitesse. Valérie Tripier tente de ne pas dépasser les 50 km/h. La jeune femme ne se trouve pas dans une route fréquentée
intra-urbaine, mais bien sur l’autoroute. Depuis l’entrée en vigueur du permis à points, le vendredi 10 mai, elle a décidé de jouer la carte de la sécurité. Et elle ne semble pas être la seule : «Tout le monde est prudent. Mais ça ralentit terriblement la circulation», estime-t-elle. Avec le nouveau système mis en place, pour certaines effractions du Code de la route, les conducteurs ne paient pas simplement une amende, mais récoltent des points. S’ils accumulent 15 points, c’est le permis de conduire qui est suspendu (voir hors-texte pour plus de détails).

Durant la semaine écoulée, à quelques jours de l’entrée en vigueur du permis à points, le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, faisait le point sur quelques modifications qui y ont été apportées. Il faut désormais retenir que les points suivants ne font plus partie de la liste des infractions que prend en considération le Penalty Point System (PPS) : utiliser un véhicule servant au transport public sans les documents nécessaires ne sera pas sanctionné par l’octroi des points (mais cette pratique reste illégale) et seuls les phares défectueux seront concernés par le nouveau système (pas les «lanterns»). Néanmoins, le refus de se soumettre à un Alcotest, qui peut coûter entre 8 et 10 points, a été ajouté à la liste des infractions.

Tous ces détails n’ont pas échappé à Yash Ramchurn. Il a décidé de connaître ce système sur le bout des doigts. Un conducteur averti en vaut plusieurs, estime-t-il. Néanmoins, il avoue qu’il ne changera pas radicalement sa conduite : «Je conduis comme d’habitude. C’est juste à l’approche des caméras que je fais particulièrement attention.» Ce qui le gêne, ce n’est ni le système de points ni la mise en activité des nouveaux radars : «Je ne comprends pas pourquoi on doit avoir sur nous le Driving Licence Counterpart. Le policier sait, alors, combien de points nous avons et peut s’en servir comme moyen de pression pour obtenir de l’argent», confie le jeune homme.

De plus, pour lui, afin que le nouveau système soit réellement effectif, il aurait fallu organiser des «sessions obligatoires de sensibilisation sur la sécurité routière» pour tous les usagers de la route. Une façon de changer les mentalités et pas uniquement d’opérer un changement grâce à une menace. Faadeel Ramjanally, lui, estime que dans sa forme actuelle, le PPS remplit sa fonction : «Je roule beaucoup moins vite. Pas plus de 60 km/h. C’est un système dissuasif ! Tant mieux. Avant, la seule crainte, c’était de payer une amende. Aujourd’hui, on risque de prendre des points et ça, c’est beaucoup plus grave.»

Vikash Parboteeah également. Et il ne fait pas attention uniquement à sa vitesse. Mais aussi à tous les détails : «Je suis plus prudent. Et je trouve que c’est le cas pour d’autres conducteurs.» Un constat que font également les autorités. Il y aurait plus de discipline sur nos routes depuis l’introduction du permis à points. Et pour s’assurer que les conducteurs ne commettent pas d’infraction ce week-end, de nombreuses opérations crackdown sont organisées. Au programme : contrôles de routine et alcotests !

Alors, il vaut mieux ne pas lâcher des yeux son indicateur de vitesse et son code de la route…

En points

Les points, qui ont une durée de vie de 36 mois, sont accumulés à chaque infraction au Code de la route : «Si le conducteur dépasse 15 points, il ne pourra pas conduire pendant une période déterminée par le tribunal», expliquait l’inspecteur Veerasami, il y a quelque temps. Après cette période de «disqualification», le chauffeur doit se tourner vers la Traffic Branch : «Il retrouvera, alors, son permis moyennant un paiement.» Si l’automobiliste accumule les 15 points à deux reprises, son permis sera annulé et il ne pourra pas le repasser et/ou conduire pour une période déterminée par le tribunal.

Moto : non port du casque (2-4)

Refus de céder le passage prioritaire (3-6)

Refus de s’arrêter lors d’un accident (4-8)

Refus d’obtempérer aux instructions de la police (2-4)

Usage du téléphone au volant d’un véhicule (2-4)

Usage de véhicule sans les feux prescrits le soir (3-6)

Cargaison non sécurisée sur un véhicule (3-6)

Non-respect de la priorité au passage piétonnier (4-6)

Dépassement de véhicule au passage piétonnier (4-6)

Moins de 25 km/h au-dessus de la limite (2-4)

Entre 25 km/h et 50 km/h au-dessus de la limite (4-6)

Plus de 50 km/h au-dessus de la limite (6-8)

Non port de la ceinture de sécurité au volant (2-4)

Non-respect de la signalisation routière (2-4)

Non-respect des feux de signalisation (2-4)

Conduite dangereuse (8-10)

Conduite imprudente (8-10)

Non-respect des couloirs sur l’autoroute (3-6)

Coups et blessures involontaires (8-10)

Refus de se soumettre à un alcotest (8-10)

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