Les élèves du centre APEIM de St Paul dans une classe d’art
Les autorités présentent une série de mesures pour encadrer les enfants à besoins spéciaux.
Ils ont plusieurs cordes à leurs arcs… Bien que handicapés, ils regorgent de talents. Et les autorités croient en eux. C’est ainsi qu’un National Policy and Strategy Paper on Special Education Needs a été présenté mardi par le ministre de l’Éducation, Dharam Gokhool. Ce plan concerne les besoins des enfants souffrant de handicaps
physique, sensoriel, visuel et intellectuel.
Il met l’accent sur la politique pour s’adresser aux enfants ayant des difficultés à apprendre en raison de leur faible capacité d’assimilation et de facteurs sociaux. Pourtant, avec un peu d’encadrement et «beaucoup d’amour», des centaines d’enfants autrement capables développent de multiples qualités. Les enfants de l’ Association de Parents d’Enfants Inadaptés de l’Île Maurice (APEIM) ne diront pas le contraire.
Élodie, 15 ans, fait partie des élèves de cet établissement de St- Paul. À la voir évoluer et s’exprimer, on a du mal à croire qu’elle souffre d’un trouble : «J’adore aller à l’école. Je suis contente qu’on me donne cette chance et qu’on me permette d’être comme les autres enfants.» Installée derrière son pupitre, elle fait du coloriage. Le travail est bien fait, pas une ligne ne dépasse. «J’aime bien apprendre.
À l’école, on m’enseigne à lire, écrire, compter, à faire la cuisine, le jardinage et même la couture», dit-elle dans un français presque parfait. Ses projets : «Être régulière en classe car je veux devenir médecin.» Elle y croit dur comme fer.
Une petite voix se manifeste. C’est Jerika, 14 ans. «Je veux chanter», crie-t-elle avant d’entonner sa chanson, Maman, qu’elle dédie à sa mère qu’elle «aime beaucoup». «Pour travailler avec ces enfants il faut avoir beaucoup d’amour à donner et de patience», nous confie Gilberte, une des responsables.
Comme Elodie et Jerika, les enfants handicapés sont nombreux à fréquenter des institutions spécialisées. Le rapport présenté par Dharam Gokhool parle
de 150 élèves âgés de cinq à 16 ans dans trois écoles spécialisées. 400 autres souffrant de légers handicaps ont intégré des écoles normales. Parmi, 36 ont un handicap mental.
Toujours selon le rapport, 39 Special Education Needs Institutions sont enregistrées auprès du ministère. Dharam Gokhool a aussi fait savoir que le nombre d’élèves de cinq à 15 ans qui ont droit à une assistance financière de l’État est passé de 684 en 2004 à 1 183.
Le ministère prévoit des développements afin que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité. Ainsi, un Information Bureau Centre sera créé, de même qu’une Special Education Needs Intervention Team pour être à la disposition des écoles privées et publiques.
--------------------------------------
Plein feu sur le handicap mental
La fédération des ONG «Inclusion Mauritius» qui comprend l’APEIM, entre autres, organise une semaine d’activités du 18 au 22 mars, pour sensibiliser la société au handicap mental. L’exposition d’un artiste handicapé mental et un spectacle auront lieu le samedi 18 mars au Caudan. Par ailleurs, un carnaval avec la participation de ces organisations aura lieu au Champ-de-Mars le 22 mars pour clôturer la campagne. Invitation à tous.