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Quand l’herbe semble plus verte ailleurs…

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Jaillie Soojan, Chryssie Smith et Sandrine Sullivan

Avec leur HSC en poche, des jeunes prospectent les options d’études à l’étranger. Ils savent qu’ ils ne pourront pas être admis à l’ UoM ou alors leurs parents peuvent leur payer de coûteuses études à l’étranger.

Ils vont voir ailleurs dans l’espoir de trouver mieux… Les étudiants mauriciens arrêtent de plus en plus leur choix sur une université étrangère malgré la popularité croissante de l’université de Maurice dans la région. L’Australie, la France et la Grande-Bretagne semblent avoir la faveur de ceux qui quittent le collège après le ‘Higher School Certificate’ (HSC). C’est du moins ce que relèvent des ambassades et d’autres organismes concernés.

La raison principale pour laquelle nos jeunes frais émoulus du secondaire désirent aller ailleurs : davantage de choix, «cours de meilleure qualité», mais surtout des critères d’admission plus souples… si on a les moyens. Mais ils ne se leurrent pas, car même s’ils sont attirés par l’inconnu et ont le sentiment qu’on est mieux dans un autre pays, ils devront mettre le paquet pour s’assurer de trouver une place dans une université étrangère.

Si leurs premières motivations demeurent les études, ceux qui envisagent de partir ne cachent pas non plus qu’ils vont à l’extérieur pour vivre une aventure, pour se forger tout en étant loin de leur pays, de leur famille et tenter l’expérience de vivre seul.

Jaillie Soojan, 18 ans, ex-étudiante du collège Saddul à Vacoas et habitante de Rose-Hill, s’imagine déjà en France. Si elle est encore au stade des démarches auprès de l’ambassade, elle dit préférer ce pays pour les cours qui sont généralement d’un bon niveau : «Ce n’est pas que je jette la pierre à l’université de Maurice, c’est surtout que le nombre de places est limité. Je sais que si je tente ma chance en France, j’aurai plus d’opportunités car les critères d’admission y sont plus souples.»

Mais elle ne se voile pas la face. Elle sait qu’elle devra mettre le prix. Avec le billet d’avion, l’argent de poche pour survivre - le temps qu’elle trouve un petit boulot -, les frais d’inscription et la contribution pour la sécurité sociale, elle sait que la note va être salée : «Mes parents sont très motivés pour m’aider mais je sais qu’ils devront faire beaucoup de sacrifices pour me permettre de partir. C’est pour cela que j’envisage de prendre un ‘student loan’ pour financer mes études. En travaillant, je pourrai aussi rembourser la somme empruntée.»

La France comme choix

Par ailleurs, Sandrine Sullivan, 19 ans, ex-étudiante du collège Lorette de Quatre-Bornes, est fixée sur le pays où elle va passer les quatre prochaines années : «Pour moi, ce sera la France. C’est la référence même pour les études. Je n’ai jamais été intéressée par l’université de Maurice.»

Pourquoi ce rejet de l’université locale? «La langue et la culture française m’ont toujours intéressée. Je crois que le niveau est meilleur là-bas », dit la jeune fille. «Les universités à l’extérieur ne se focalisent pas non plus sur d’excellents résultats. Ceux qui ont au moins ‘2 A Levels’ peuvent prétendre trouver une place, ce qui n’est pas le cas pour l’université de Maurice», répond Sandrine.

La France a donc la cote. «Depuis quelques années nous constatons que les grandes tendances perdurent. Le nombre d'étudiants en partance pour les études supérieures en France s'élève entre 400 à 500. Les études les plus prisées sont la gestion, l’économie et le droit suivies des sciences et technologies. La médecine demeure toujours une filière très demandée, malgré la difficulté et la longueur des études», nous déclare Roselyne Rivoire, la directrice du Centre d’Information d’Orientation et de Documentation de l’Ambassade de France à Maurice, qui conseille et informe ceux intéressés à faire des études en France.

Comme Jaillie et Sandrine, beaucoup de jeunes font des démarches auprès des ambassades à la recherche de cours qui leur correspondent le mieux. C’est aussi le cas de Chryssie Smith, 18 ans, ancienne étudiante du collège Lorette de Port-Louis qui envisage de partir dans l’espoir de trouver mieux : «Entre l’Angleterre et l’Australie, mon cœur balance. Je n’ai pas encore pris de décision définitive. À l’université de Maurice il y a un nombre de places très limité.» Pour elle, c’est aussi une expérience à vivre : «Je veux prouver à mes parents et surtout à moi-même que je peux être indépendante, vivre seule et ne compter que sur moi.»

L’Australie et la Grande-Bretagne sont, depuis quelques années, friandes d’étudiants mauriciens. Pour les études en Australie, c’est l’‘International Development Program’ (IDP) qui s’occupe d’encadrer les étudiants. «C’est vrai que nous avons beaucoup de demandes pour l’Australie», constate Christine Faugoo, directrice de Education Australia (Maurice).

Les universités australiennes sont généralement populaires auprès de nos jeunes. Il faut un peu plus de Rs 500 000 par an pour financer les études et y vivre. Au Royaume-Uni, le coût des études est plus cher : environ Rs 400 000 par an et autant pour y vivre. Didier fait partie de ceux qui pensent que l’Angleterre est l’un des pays où le niveau d’études est de qualité : «Je trouve que là-bas, le niveau est supérieur comparé aux autres pays.»

Certes, nos jeunes étudiants partent car, selon eux, le niveau d’études est meilleur dans les facultés étrangères. Ils ne doivent toutefois pas croire que tout leur sera servi sur un plateau d’argent. Ils sont nombreux à avoir été victimes de désillusion : s’étant sentis déracinés, étant loin de leur pays ou encore s’étant trouvés face à des difficultés pour trouver un emploi dans leur pays d’adoption.

N’empêche que seuls les chanceux financièrement - pourront réaliser leur rêve d’un meilleur ailleurs…

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