Le centre OpenMind, à Quatre-Bornes, a mis en place un programme d’entrepreneuriat social afin d’aider les personnes atteintes de troubles psychologiques. Une boutique qui mettra en vente les créations de ses bénéficiaires a été inaugurée cette semaine.
Offrir un service d’aide à ceux atteints de troubles psychologiques invalidants grâce à un programme d’employabilité à travers le concept de l’entrepreneuriat social, tel est l’objectif du centre OpenMind, situé à Quatre-Bornes, qui a mis sur pied la Boutique Solidaire. L’inauguration officielle de celle-ci a eu lieu jeudi dernier, le 2 mai, en présence de Sheila Bappoo, ministre de la Sécurité sociale, et de Joël Rault, président du CSR Committee.
L’objectif de la Boutique Solidaire est de former les jeunes et les adultes du centre à travers l’art-thérapie et des ateliers créatifs afin de développer leurs capacités sociales et leur sens de l’autonomie. Leur réadaptation psychosociale et une éventuelle réinsertion professionnelle sont ainsi encouragées.
L’organisation non gouvernementale (ONG) OpenMind a été créée en 2010, afin d’offrir une prise en charge thérapeutique des personnes atteintes de troubles psychologiques, grâce à un programme d’aide centré sur l’art-thérapie, le bien-être, l’hortithérapie et les métiers d’art. Au centre, les bénéficiaires sont encadrés par une équipe de professionnels, incluant un neuropsychologue, un psychologue, des art-thérapeutes, un travailleur social, un Disability Empowerment Officer, des Health & Care Officers, un Arts & Crafts Workshops Coordinator et un Technical Shop Supervisor.
Dans le cadre des travaux réalisés pour la Boutique Solidaire, les bénéficiaires ont accès à l’aide de facilitateurs tels que la pratique du taï-chi et du yoga. Les thérapies dans leur ensemble sont axées sur la créativité et la productivité qui sont «nécessaires pour l’autonomie, l’estime de soi, la prise de confiance en soi des personnes atteintes de troubles psychologiques. L’apprentissage d’un métier d’art peut être le moyen efficace pour leur réhabilitation sociale et économique», souligne la directrice du centre, Marylène François.
Les produits artisanaux réalisés par les bénéficiaires dans les différents ateliers cognitifs seront mis en vente dans la nouvelle boutique qui sera gérée par quelques bénéficiaires. Ces derniers seront toutefois encadrés, dans un premier temps, par Yumilah Govinden, Disabled Empowerment Officer. Quant aux recettes des ventes, elles constitueront l’enveloppe salariale des bénéficiaires d’OpenMind.
Selon Sophie Montocchio, Centre Manager de l’ONG, l’état psychologique des bénéficiaires s’améliore grâce aux thérapies et aux ateliers de création. Néanmoins, elle explique que les bienfaits des thérapies ne sont pas complets sans «la reconquête de son estime de soi sous forme d’une activité professionnelle : se sentir utile, réduire l’état de précarité de sa famille en apportant un salaire à la maison».
L’idée de la Boutique Solidaire est née il y a trois ans lors des brocantes organisées par l’ONG, où les créations en ateliers thérapeutiques ont rencontré beaucoup de succès. Ainsi a été décidée la mise sur pied du projet d’employabilité selon le concept de l’entrepreneuriat social, préconisé par le ministère de la Sécurité sociale. «Ce programme d’employabilité constitue également un marché, celui d’un artisanat créatif, totalement fait main en ateliers thérapeutiques, auquel les entreprises et les consommateurs peuvent accéder. Ils aident ainsi à résoudre des problèmes de précarité causés par la maladie et l’incapacité de travailler dans le secteur formel tout en ayant des compétences», explique Marylène François.
Félicitant le centre et sa directrice pour le travail accompli, Sheila Bappoo a rappelé le scandale du Foyer Namasté et annoncé un partenariat entre son ministère et le centre OpenMind. Concernant les anciens résidents du Foyer, elle a fait ressortir qu’«Un programme d’hébergement temporaire à Belle-Mare a été mis en place alors que trois autres résidents sont toujours à l’hôpital Brown-Séquard. OpenMind leur a déjà rendu visite. Nous travaillons actuellement sur un hébergement permanent pour ces jeunes de Namasté à Pointe-aux-Sables. J’ai approché OpenMind pour le suivi psychologique de ces résidents.»
Sheila Bappoo a par ailleurs annoncé la mise sur pied d’un projet du ministère pour créer un centre spécialisé destiné aux enfants, aux jeunes et aux adultes atteints de troubles psychologiques : «Notre société a un problème. Nous avons tendance à stigmatiser ces personnes alors qu’elles ont besoin d’encadrement, de formation et d’empowerment». Pour la ministre de la Sécurité sociale, il est plus que jamais important de consolider la collaboration entre le gouvernement et les ONG.