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Il était une plume…

À 12 ans, elle publiait son premier roman.

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Karuna Obeegadoo, entourée de ses trois filles : Nikhita, Tanya et Ishika.

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En compagnie de son père, Steeve Obeegadoo, ancien ministre de l’Éducation et actuel député de l’opposition.

Son père est, certes, une figure politique connue, mais en décembre 2007, les projecteurs étaient braqués sur elle. Du haut de ses 12 ans, elle publiait alors son premier roman. Six ans plus tard, elle cultive toujours sa passion pour l’écriture… aux Etats-Unis.

C’est avec une envie forte de poser les mots sur du papier que tout a commencé. Elle était encore une toute petite fille qui aimait s’évader, s’échapper dans son imagination et raconter ses rêves, ses états d’âme, la vie… Ou plutôt la vie à travers ses yeux.

C’est ainsi que tout a commencé pour Nikhita Obeegadoo. «Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours adoré l’écriture», dit-elle. Et, «à l’âge de sept ans, j’écrivais des poèmes et des histoires, en français comme en anglais. Je participais à des compétitions littéraires et les prix que je remportais m’aidaient à avoir confiance en moi. Avec le temps, je me suis dirigée de plus en plus vers l’écriture en anglais et plusieurs de mes nouvelles ont été publiées dans les journaux et dans des anthologies. En 2007, j’ai donc écrit mon premier roman, Mahima’s Story.»

Avec la publication de son premier roman, Nikhita, la fille de Steeve Obeegadoo, ancien ministre de l’Éducation et acteul député de l’opposition, s’est retrouvée sous les feux des projecteurs. Même si son père, Steeve Obeegadoo, ancien ministre de l’Éducation, est quelqu’un qu’on ne présente plus, en décembre 2007, c’est pour elle que la presse s’était déplacée : «Au moment de l’écriture de Mahima’s Story, je n’étais qu’une écolière de 12 ans à la Forest-Side SSS Girls.»

Depuis, la petite fille s’est transformée en une grande et belle jeune femme. Les années se sont écoulées et Nikhita a toujours cette petite flamme de passionnée qui brûle en elle : «Aujourd’hui, j’ai 18 ans et je me retrouve à l’autre bout du monde, ayant obtenu une bourse de l’Université de Stanford, en Californie. Plein de choses se sont passées entre-temps : j’ai réussi mes examens du School Certificate, j’ai été admise au Queen Elizabeth College pour préparer les examens du Higher School Certificate, j’ai participé à la conférence nationale Model United Nations à deux reprises, j’ai voyagé, j’ai tissé des liens magnifiques et je me suis épanouie en tant qu’individu.»

Mais Nikhita n’oublie pas pour autant ses débuts : «C’est grâce à cette expérience que je peux aujourd’hui me considérer comme une écrivaine. Il ne suffit pas d’aimer l’écriture ou de penser avoir des choses à dire. Il faut consentir à passer de longues heures devant son clavier et puiser au plus profond de son être. Mahima’s Story m’a enseigné les vertus de la persévérance et de la détermination.» Son premier ouvrage étant un succès, Nikhita a très vite enchaîné avec un deuxième roman : «Murders & Chemical Equations a été publié en 2008. L’année suivante, j’ai entrepris des études de littérature, que je poursuis toujours. J’ai aussi une nouvelle, intitulée The Beach Boy, qui paraîtra bientôt dans une anthologie pluriculturelle.»

Dans sa nouvelle vie, la jeune femme continue à avancer dans la même voie : «À Stanford, je suis entourée de gens remarquables qui ont vécu une vie extraordinaire et je considère que mon parcours d’écrivaine est une des expériences les plus précieuses que je puisse partager avec eux.» Pour elle, toute nouvelle expérience l’aide à se construire et à se compléter : «Vivant seule à l’autre bout du monde, j’apprends une nouvelle chose chaque jour. Je découvre les saveurs des bagels et les quesadillas, je célèbre Thanksgiving, je découvre les soirées de sororities et je taille des visages humains dans des citrouilles pour Halloween.»

À l’autre bout du monde

Elle ne cesse pas non plus, souligne-t-elle, de s’enrichir. «Sur le plan intellectuel, je ne me suis jamais sentie aussi stimulée», confie-t-elle. Et d’ajouter : «Depuis que je suis ici, j’ai notamment étudié l’espagnol, le théâtre, la programmation informatique, l’astrophysique, l’histoire de l’art, la philosophie et la littérature comparée. Pour l’instant, j’explore différentes matières, car l’année prochaine, il me faudra opter pour une filière de spécialisation et j’hésite encore. J’ai aussi la chance de côtoyer des conférenciers et chercheurs de renommée mondiale, et d’être au premier rang lors des causeries données par d’illustres figures internationales telles que Al Gore, Richard Dawkins, J.M. Coetzee et Abhinav Ghosh.»

Curieuse invétérée, Nikhita se définit aussi comme une touche-à-tout : «J’ai obtenu mon premier boulot au Bing Concert Hall, ce qui me permet de me faire de l’argent de poche, mais aussi de me tenir au courant des activités culturelles au sein de l’université. Je me suis fait beaucoup d’amis venant des quatre coins du monde et c’est un véritable plaisir que d’apprendre à connaître leur vie au gré de longues conversations sous le soleil californien. Ce sont ces rencontres, plus que tout, qui m’apprennent à comprendre le monde et à mieux saisir le vécu humain.» Au sujet de sa vie aux USA, la jeune écrivaine nous raconte que «pour les dernières vacances de Pâques, par exemple, j’ai passé une semaine à Washington D.C., à étudier le système légal américain, et cet été je participerai à un séminaire d’anthropologie en Inde.» 

Bien que ses journées soient remplies, Nikhita n’oublie pas pour autant sa grande passion : «Ce serait impossible d’arrêter d’écrire, même si je le souhaitais. Cependant, la forme que mon écriture prend ne cesse de changer. A Maurice, j’écrivais des nouvelles et des romans. Je tenais aussi un journal intime où je livrais mes pensées et sentiments au quotidien. À présent, je découvre d’autres formes d’écriture. A titre d’exemple, je découvre le journalisme et j’écris beaucoup pour le journal de l’université, The Stanford Daily.»

«Mes bons moments»

À chaque fois qu’elle a du temps libre, c’est bien évidemment dans un livre que Nikhita aime se plonger : «Actuellement, je lis The Heart of Darkness de Joseph Conrad. Plusieurs thèmes de ce roman m’interpellent, en particulier les ravages du colonialisme et l’incapacité des êtres humains à communiquer entre eux. Je lis aussi The Genealogy of Morals de Nietzsche. Mon auteur préféré demeure Shakespeare, même si je découvre avec délectation Dante et Virgile.»

Dans sa tête fourmillent déjà plusieurs projets. Et si elle avait à écrire un livre là, maintenant, de quoi parlerait-il ? «Ce serait un roman de perspective à la chronologie morcelée, à la Virginia Woolf, que j’ai beaucoup étudiée. L’histoire se déroulera à Maurice, dans les lieux où j’ai passé les plus beaux moments de ma vie. Je pense que depuis que je vis à l’autre bout du monde, il m’est beaucoup plus facile de comprendre ce que je ressens pour mon pays et j’aimerai intégrer ces sentiments dans mon prochain roman. Qui plus est, j’ai longtemps voulu écrire une histoire d’amour… mais nous verrons…» Plume… à suivre !

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