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Reforme Gokhool : le cœur des parents balance

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Le ministre de l’Éducation

La formule d’admission proposée par le ministre de l’Education, Dharam Gokhool, souleve les passions de ceux qui ont des enfants scolarises.

Faites votre choix! La décision de s’aligner pour accéder aux ‘star schools’ ne dépend que des parents. Le ministre de l’Éducation renvoie la balle dans leur camp: «C’est leur responsabilité. Si les parents veulent la compétition, il y aura une compétition. Nous créons les opportunités et c’est notre rôle. Personne ne force vos enfants. Choisir un collège régional ou national est un système volontaire où rien n’est imposé. Nous appelons cela un système d’admission basé sur le mérite. Tout enfant aura une place dans un collège national s’il a les qualités requises.»

Pour leur part, les parents sont partagés sur la nouvelle formule proposée par Dharam Gokhool. Certains sont pour, d’autres contre et il y a ceux qui hésitent… Entre les collèges régionaux ou nationaux, leur cœur balance.

Marilyn André est mère de cinq enfants, la plupart, déjà mariés qui sont tous connu le temps du ‘ranking’: «C’était l’époque où les enfants travaillaient sous pression à coups de leçons particulières pour être de la course. J’en garde de très mauvais souvenirs car je sais que mes enfants en ont bavé. Travailler pour être classés parmi les premiers 2 000 était primordial et ils devaient y arriver à n’importe quel prix : leur enfance et leur innocence. L’arrivée du ‘grading’ a mis fin à cela et j’étais pour ce système. Tous les enfants étaient sur un pied d’égalité. Avec la nouvelle formule, la compétition malsaine qui jadis existait risque de refaire surface et il y aura deux camps d’étudiants, la crème de la crème et... les autres.»

Depuis jeudi, les modalités pour être admis dans un des neuf collèges nationaux sont connues. Il faut maintenant avoir quatre A+ pour y être admis. Selon Dharam Gokhool, c’est parce que les performances ont chuté depuis l’introduction du ‘grading’ qu’il introduit ce nouveau grade pour, dit-il, encourager les élèves à mieux travailler : «La performance des élèves laissait à désirer. Ils ont été moins performants depuis l’introduction du ranking.»

La nouveauté, c’est donc, l’apparition de ce nouveau grade : le ‘A+’, qui correspond à plus de 90 points. Pour la sélection des élèves, ce seront les meilleures performances dans quatre matières sur cinq/six, qui seront retenues. Il n’a pas cessé de le répéter. Avec la nouvelle formule, les parents devront décider : «Leur choix est crucial. C’est à eux de décider s’ils souhaitent que leur enfant tente sa chance pour obtenir une place dans un collège national».

Raj et Yajana Keeroo partagent cet avis. «Je trouve que c’est bien de laisser le choix aux parents. Ce sera à eux de voir s’ils veulent que leurs enfants soient dans la course. Je trouve qu’une bonne compétition aide à former l’élite et, avec cette nouvelle formule, c’est le secteur éducatif et le pays qui en sortiront gagnants», déclare Raj. Son épouse Yajana ne trouve non plus rien à redire à la formule proposée par le ministre Gokhool : «Ce sont les parents qui choisissent. Forcément il y aura un peu de pression sur leurs enfants mais c’est pour produire des résultats».

La course est déjà lancée. 1260 places (630 filles et 630 garçons) pour faire partie des meilleurs. En septembre, lorsque débutera l’exercice d’admission, les parents devront choisir entre deux formules : si quelqu’un opte pour un collège régional, le Mauritius Examinations Syndicate (MES) appliquera les critères suivants : la performance de l’élève, le choix des parents et la proximité de la résidence par rapport à l’établissement scolaire.

Le deuxième choix : si un parent désire que son enfant se retrouve dans un collège national, le principal critère sera la performance de l’enfant car le critère de proximité n’entre pas en jeu. Dharam Gokhool n’a pas manqué de préciser qu’il n’y a pas de comparaison avec le ‘ranking’, aboli depuis 2002 et il donne ainsi une série de points qui, selon lui, représentent les avantages de la formule d’admission aux collèges nationaux. Les élèves, précise-t-il, ne seront pas restreints à une zone : «Le système actuel ne permet pas à un enfant de bouger d’une zone à l’autre. Il n’y a pas de mobilité. Maintenant, ce sera possible.» Cette nouvelle formule prévoit aussi beaucoup d’opportunités : «L’accès et les opportunités sont plus grands pour les enfants.»

Ellahee, une habitante de Curepipe, qualifie de «très intéressant» tout ce que propose le ministre : «Avec le ‘grading’, les enfants devaient fréquenter un collège à proximité de leur lieu de résidence. Or, à partir de l’année prochaine, cela ne sera plus le cas. Maintenant tous les enfants peuvent aspirer à une ‘star school’. Je trouve cela très bien.» Son fils Nazir, qui est au collège Aleemiah, est aussi en faveur du nouveau système : «Maintenant, c’est aux enfants de faire de leur mieux pour avoir accès à ces collèges. Les élèves auront tendance à se donner à fond pour réussir.»Yogen, un habitant de Quatre-Bornes, va dans le même sens : «Maintenant les enfants vont travailler mieux.»

La formule d’admission sur certains points demeure toutefois floue. Concernant le tri des élèves, le ministre précise qu’il faut faire confiance au MES : «Une fois les 1 260 places remplies, les autres enfants iront dans les collèges régionaux.» Maryline Matthey, une habitante de Beau-Bassin, souligne : «Il faut plus de détails sur la façon dont les élèves vont être départagés. J’hésite à me prononcer . Je suis encore assez sceptique.»

Jacques, un autre parent, perçoit une injustice dans le nouveau système : «Les riches seront avantagés. Ils ont plus de moyens pour payer une ou deux leçons particulières à leurs enfants qui auront ainsi plus de chance d’ avoir accès aux star schools.»

Le débat ne fait que commencer…

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Réactions

Mgr Maurice Piat : «Le retour d’une forme de compétition»

«Je voudrais moi aussi apporter une contribution au débat.» Mgr Maurice Piat, dans une lettre adressée à la presse, commente aussi la nouvelle formule de Dharam Gokhool. Extrait: «Aujourd’hui le ministre de l’Éducation, M. D. Gokhool, tout en gardant la régionalisation et le grading, veut rétablir les Form I-VI colleges dans les régions et créer 9 collèges nationaux avec un système d’admission basée sur une compétition féroce. Ce qui est choquant dans la proposition du ministre ce n’est pas le retour aux collèges Form I-VI ; mais c’est le retour d’une forme de compétition basée sur le résultat à l’examen du CPE pour l’accès aux collèges nationaux. Cette mesure est un recul décisif par rapport à l’objectif majeur de la réforme. Elle équivaut même à torpiller la réforme car le rétablissement de la compétition à outrance va encore une fois vicier radicalement la pédagogie et gangrener le système éducatif, surtout au niveau pré-primaire et primaire... Tant que l’on continuera à créer des star schools et que la porte d’entrée pour y accéder sera le meilleur résultat au CPE, on étouffera toute possibilité d’améliorer vraiment la qualité de l’éducation au primaire.»

Pravind Jugnauth : «Gokhool bourreau ! »

Le leader du MSM n’y va pas de main morte. Ses opinions sur la réforme éducative du ministre Dharam Gokhool n’ont rien de charmant. Pravind Jugnauth, lors de sa conférence de presse hier, n’hésite donc pas à traiter le ministre de « bourreau qui décapite les enfants dès leur plus tendre âge. Gokhool a introduit un système de ranking qui n’est pas du tout transparent et qui est injuste envers les enfants et leurs parents.»

De plus, il s’interroge sur le nombre de places dans les collèges d’élite : «Que se passera-t-il s’il y a plus de 1260 élèves qui décrochent un A+ ? Et que se passera-t-il s’il y en a moins ?Va-t-il laisser entrer les enfants qui ont un simple A ?Nous avons apporté une réforme pour l’unité nationale alors que celle de Gokhool va raviver la flamme communale.»

Jugnauth a aussi annoncé que le MSM sera bientôt sur le terrain et fera des réunions publiques pour parler sur la réforme Gokhool.

Paul Bérenger : «Un crime envers les enfants»

Ils fulminent littéralement. Les mauves sont «bouleversés» par la réforme de l’éducation de Dharam Gokhool et vont «tout faire pour empêcher ce crime contre les enfants.» Ils ont fait connaître leur point de vue sur la question lors d’une conférence de presse hier.

Selon Paul Bérenger, le MMM envisage même des recours légaux pour contrer cette nouvelle réforme. Pour lui, ce que fait le ministre de l’Éducation est «anti-pédagogique et forcera les enfants à entrer dans le rat-race.» Il dénonce également la «lâcheté de Gokhool et du gouvernement qui osent laisser le choix du collège aux parents.»

Le leader du MMM se demande comment se fera la répartition des 1260 élèves dans les 9 collèges nationaux : «Gokhool vient dire qu’il faut faire confiance au MES mais il n’y a aucune transparence à ce niveau. Avant la réforme Obeegadoo, les enfants de ministres et ceux dont les parents avaient de l’argent pouvaient entrer dans les meilleures écoles. C’est ce qui risque d’arriver à nouveau car PTr équivaut à favoritisme.» Paul Bérenger a également lancé un appel afin que la population ne communalise pas ce débat.

Pour l’ancien ministre de l’Éducation, Steven Obeegadoo, la réforme de Dharam Gokhool passera forcément par le ranking : «Il n’y a pas d’autre système pour choisir les 1260 élèves et décider dans laquelle des neuf écoles ils iront. C’est un véritable crime.» Pour lui, cette nouvelle réforme va aboutir à un système à deux vitesses et signera l’arrêt de mort de la filière pré-professionnelle.

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Plus d’infos

La communication à moindre coût

Les opérateurs de téléphonie revoient leurs tarifs à la baisse. «Je suis très satisfait que l’autorité régulatrice (Icta) ait approuvé la baisse des tarifs du SAFE, des appels internationaux et locaux à travers MTML», explique le ministre de l’Informatique et des Télécommunications, Etienne Sinatambou. «Ceci rejoint la politique du premier gouvernement Ramgoolam pour la libéralisation des télécommunications qui porte ses fruits.»

Depuis hier, Mauritius Telecom (MT) a mis en application sa nouvelle grille. Ses appels internationaux (020) ont baissé de 19.8 % alors que celui du fibre optique sous-marin qui amène la connectivité à Maurice (SAFE) a connu une baisse de 22 % et celui des appels locaux à travers MTML connaîtra une baisse de 30 %.

MT propose désormais des appels internationaux à Rs 10.80 la minute aux heures de pointe et Rs 9.60 aux heures creuses. Ces tarifs sont ceux pratiqués vers la France, l’Inde, les Etats Unis, l’Afrique du Sud, le Royaume uni et l’Australie, entre autres. Le tarif pour la Réunion revient à Rs 9 aux heures creuses et Rs 10.10 en période de pointe.

Chez les concurrents de l’opérateur national comme Data Commmunications Ltd, les tarifs se situent entre Rs 7.20 et Rs 9.40 la minute. Aux heures creuses, les appels sont encore moins chers pour certaines destinations, soit entre Rs 5.90 et Rs 8.50. Du coté d’Emtel, les coûts ont également chuté. Ils varient entre Rs 8 et Rs 12, peu importe l’heure.

Après cette révision tarifaire pour les appels internationaux, on s’attend à une baisse de tarifs de l’Internet qui rendraient plus l’ADSL (connexion a haut débit) plus accessible.

Le pain au goût amer

C’est la rencontre avec le Premier ministre a calmé, mardi, finalement, les boulangers. La promesse d’une enquête indépendante, menée par le Management Audit Bureau, sur l’industrie de la boulangerie pour trouver un juste prix de vente a mis fin à la menace de grève. Rappel.

Vendredi 6 janvier : le Conseil des ministres annonce une hausse de 20 % du prix de la vente de pain (Le pain maison était passé à Rs 1.65, le pain baguette(100g) à Rs 1.80). Les boulangers sont mécontents, ils demandaient 70%. Une annonce d’augmentation de 80 sous sur le demi-kilo de farine, n’est pas pour calmer leur grogne.

Samedi 7 janvier : les boulangers menacent de faire grève lundi et mardi. L’Institute for Consumer Protection réagit et condamne cette attitude.

Dimanche 8 janvier : La ministre de la Protection du Consommateur, Indranee Seebun, les rencontre pour calmer les esprits. Elle leur promet un entretien avec le Premier Ministre lundi matin. Satisfaits, les boulangers annulent la grève.

Lundi 9 janvier : le pain est disponible mais avec du retard. La rencontre avec Navin Ramgoolam se fait attendre. L’Association des Boulangers ne cache pas son irritation. Finalement, les pourparlers ont lieu dans l’après-midi et la décision de mettre en place une commission d’enquête est prise.

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