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«Il n’y a pas eu d’évolution dans la méthode d’enseignement»

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Analysant en profondeur notre système éducatif, elle constate que depuis longtemps il n’y a pas d’évolution dans ce domaine.

Selon le Dr Shakuntala Payneeandy, chargée de cours au Mauritius Institute of Education (MIE), c’est la méthode d’enseignement qui pose problème.

Q : Shakuntala Payneeandy, vous avez préparé une thèse sur la quality of education in Mauritius. Pourquoi ce choix ?

R : J’ai préparé ma thèse sur la qualité de l’éducation dans notre île car je suis moi-même enseignante et ce qui se passe dans ce secteur m’intéresse énormément. Le sujet de mon étude est un examen de notre système éducatif; l’accent est surtout mis sur le programme scolaire au primaire. J’arrive à la conclusion que depuis 20 ans, il n’y a pas eu d’évolution dans la méthode d’enseignement à Maurice. Un certain automatisme s’est installé et cela empêche le développement des élèves. Selon moi, cela explique le fort taux d’échec au primaire.

Q : Le système éducatif au primaire se porte-t-il donc si mal ?

R : Il n’y a eu aucun développement dans ce secteur. Depuis l’indépendance, j’entends parler de réformes avec les nombreux rapports déposés, mais au final, rien n’est fait. Si on analyse tous ces documents, on constate qu’ils disent tous la même chose : Ce qu’il faut faire. Mais à chaque fois qu’il y a un nouveau gouvernement, un nouveau rapport est déposé avec des recommandations mais rien n’est fait sur le plan pédagogique. Avec mon expérience et les résultats de mes études, je constate que les pratiques d’enseignement sont restées les mêmes. C’est la pédagogie, selon moi, qui est la source du problème. Il faut changer la méthodologie.

Q : Qu’est-ce qui ne va pas dans la façon d’enseigner des professeurs au primaire ?

R : Je constate que c’est trop mécanique. Les enseignants travaillent trop en se basant sur les papiers d’examens. Peut-être, sont-ils contraints de travailler ainsi de par la conception des examens à Maurice. Je suis contre cette pratique car il n’y a pas vraiment d’interaction entre les enseignants et les élèves. Les profs adoptent une pratique de lecture teaching. Les élèves sont alors réduits à apprendre par cœur. Ils ne développent pas leur capacité à interpréter et ne font pas appel à l’esprit d’analyse et critique. Il n’y a que la mémoire qui entre en jeu.

Q : Vous venez tout récemment de participer à un forum sur la réforme du programme scolaire au primaire. Qu’est-ce qui en ressort ?

R : Les intentions sont bonnes. Il y a la volonté de faire bouger les choses. Attendons pour voir.

Q : Que préconisez-vous comme solution ?

R : L’important, c’est de changer la pédagogie et cela va certainement améliorer le taux de réussite. Je crois qu’il faut  établir un programme scolaire qui aide à développer l’esprit d’analyse des enfants. Il ne faut pas de spoon-feeding mais il est impératif que les élèves eux-mêmes fassent leurs recherches. Je suis aussi pour le contrôle continu qui consiste à examiner les étudiants régulièrement à la fin de chaque chapitre plutôt que d’attendre la fin de tout un trimestre pour tester les compétences d’un élève. Je pense que les enseignants pourront alors changer leur façon d’enseigner.

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