Les scènes de désolation après les explosions qui ont fait trois morts et plusieurs blessés. En médaillon, la jeune femme qui vit à Watertown.
Comme beaucoup d’Américains, elle a été bouleversée par l’attaque terroriste qui a fait trois morts et plus de 260 blessés. Notre compatriote, installée dans la ville depuis 2002, nous fait le récit des jours qui ont suivi les explosions meurtrières…
«Je me sens à nouveau en sécurité dans ma ville.» Une semaine après l’identification de Tamerlan et Djokhar Tsarnaev comme étant les deux principaux suspects dans l’attentat de Boston qui a fait trois morts et 264 blessés le 15 avril, Radha Pertaub, installée à Watertown depuis 2002, se dit soulagée, après avoir vécu de longues heures d’angoisse suite à la tragédie qui a bouleversé son pays d’adoption. Mais elle ne cache pas avoir vécu, pendant quelques jours, dans une grande frayeur.
Impossible, dit-elle, d’oublier les scènes d’horreur qui ont suivi les deux explosions lors du marathon de Boston : «Comme c’était un jour férié, j’avais prévu d’emmener ma fille de 15 mois au Children’s Museum, à Boston. Mais comme elle est tombée malade, on n’est finalement pas sorties. Après avoir regardé la première partie de la course à la télévision, j’ai par la suite vaqué à mes occupations.» Ce n’est que quelques heures plus tard, lorsqu’elle a commencé à recevoir des textos de ses proches lui demandant si elle allait bien, que Radha s’est rendu compte que quelque chose de grave s’était produit : «J’ai rallumé la télé et là, j’ai appris que deux bombes avaient explosé. J’ai été, bien évidemment, très secouée et effrayée par ce drame.»
Comme tous les Américains, notre compatriote a alors suivi de très près toute l’actualité autour de ces attentats. Après le choc des explosions, elle devait à nouveau faire face à, dit-elle, une terrible frayeur : «En me réveillant vendredi dernier (Ndlr : le 19 avril), je devais apprendre qu’il y avait une fusillade à Watertown.» Son premier réflexe a alors été de suivre les infos : «J’ai appris qu’un des suspects des attentats avait été abattu et que l’autre était toujours recherché et se baladait dans la ville.»
Radha raconte qu’elle a vécu une des plus longues journées de sa vie : «Je devais sortir ce jour-là et me rendre à l’aéroport, mais c’était impossible de mettre les pieds dehors. La circulation avait été fermée et tous les habitants étaient contraints de rester chez eux.» Scotchée devant la télévision, Radha suivait parallèlement les nouvelles sur Internet : «Il n’y avait personne dehors. On s’était retrouvés comme dans une ville fantôme. C’était effrayant et inquiétant.»
Croyant que le calme était revenu après que l’interdiction de circuler en ville a été levée, Radha, son époux et sa fille sont sortis dans leur cour, dans l’après-midi, pour se changer les idées. Mais peu de temps après, un de leurs voisins leur ont dit qu’il y avait à nouveau eu des fusillades et que la police avait appréhendé le deuxième suspect : «Des hélicoptères volaient très bas dans le ciel.»
En effet, après quatre jours d’angoisse suite aux attentats de Boston qui ont endeuillé le marathon, Djokhar Tsarnaev, un jeune homme de 19 ans, a été arrêté, après 24 heures de traque, dans un bateau entreposé dans un jardin à Watertown, une banlieue située à l’ouest de Boston. Son frère aîné, Tamerlan, 26 ans, a, quant à lui, été tué lors d’une course-poursuite avec la police.
Selon des sites d’informations, Djokhar Tsarnaev aurait affirmé aux enquêteurs que son frère avait dirigé les attaques seul, laissant entendre qu’il était «le cerveau» des opérations. Les limiers s’attellent à déterminer si le suspect ne s’était pas lui aussi radicalisé en se rapprochant de groupes terroristes, dans les mois précédant l’attaque de Boston. Selon des sites d’informations, il a été transféré vers une prison médicalisée.
Pour Radha, c’est une «bonne chose» qu’il soit encore en vie : «Je me sens soulagée et je me dis qu’il pourra ainsi dire aux enquêteurs ce qui l’ont motivé, son frère et lui.» Peu à peu, elle reprend le cours de sa vie, en espérant ne plus avoir à revivre un tel cauchemar.