Allez-vous franchir le pas du livre numérique comme Quinzino, Ameerah et Samyrah ?
Le Kindle d’Amazon est l’une des liseuses les plus populaires dans le monde.
Dans le cadre de la Journée mondiale du livre, célébrée le mardi 23 avril, nous nous penchons sur ceux qui se servent du format numérique.
En un clic, on achète, on télécharge et on lit. Les livres n’ont pas échappé à l’ère numérique et les fameux e-books, que ce soit les romans, BD, magazines ou livres d’études, font maintenant partie du paysage des livres, que l’on lise sur un PC, une tablette ou une liseuse électronique. À Maurice, le phénomène prend de l’ampleur. Nous avons parlé à plusieurs personnes de tous âges qui se servent de ce format, car le 23 avril, on célèbre tout de même la Journée mondiale du livre.
Et ce qui en ressort, c’est tout d’abord le mot accessibilité. «Je n’ai pas de préférence pour le format papier ou numérique, mais un e-book, on peut l’acheter et/ou le télécharger en un clic. Moi, je trouve énormément de livres que je commande sur le format parce qu’ils ne sont pas disponibles à Maurice», nous dit Ameerah Arjanee, jeune poétesse de 19 ans.
C’est plus ou moins le même son de cloche du côté de Samyrah Curumthaulee, 20 ans, étudiante en littérature anglaise. Celle qui possède un Nook (une liseuse numérique) ne voit que des avantages au livre numérique : «Sur le Net, on peut se trouver de vieux classiques, libres de droit, disponibles gratuitement et en un clic ! L’autre avantage, quand on achète un livre numérique, c’est qu’on l’a de façon quasi instantanée. Pas besoin d’attendre deux semaines comme pour le livre papier livré par la poste.»
Il est aussi plus facile de se retrouver sur un e-book, selon Asif Soopee, jeune homme de 24 ans qui vient de terminer ses études en ingénierie. Ce fan de mangas, BD et livres de fantasy (qu’il aime lire sur son portable de la marque HTC), trouve que tout se fait en quelques clics, que ce soit le téléchargement ou le bookmarking. Il confie : «Pour mes études, je n’ai pas eu à apporter de gros livres avec moi. Tout était en format e-book. De plus, je n’avais pas à acheter et télécharger tout le gros livre, mais juste les chapitres dont j’avais besoin. Et puis, c’est quand même beaucoup plus léger physiquement…»
La rapidité est aussi importante pour Danielle Cullet-Lacour, ressortissante française de 55 ans qui vit depuis peu chez nous. Sur son iPad, elle reçoit tous les jours l’édition numérique du journal Le Monde. «Il faut avouer que je reçois l’édition numérique peu de temps après le bouclage du journal. C’est mieux que d’aller, par exemple, le lire dans les endroits où le journal sera disponible, le temps qu’il arrive par avion…»
Bibliothèque numérique
Par contre, on n’oublie pas le papier ! Prenons pour exemple Quinzino Joineau, 28 ans, employé dans l’informatique. Son truc, c’est de voir des comic-books sur son smartphone via une application Android. «Cette application me permet de lire les premières pages d’une BD gratuitement. Si elle me plaît, je peux l’acheter et la télécharger. Par contre, je préfère toujours l’avoir sur papier, autant que possible, même si ça prend du temps si je commande. Sur papier, on l’a à la maison, on peut la lire et la relire, on ne risque pas de la delete par accident sur son smartphone (rires)», déclare notre interlocuteur.
Et que pensent ceux qui sont tous les jours dans les livres, comme Jean-Louis Boully, responsable de la médiathèque de l’Institut français de Maurice ? L’institut propose justement, depuis fin 2012, deux services de livre numérique à ses abonnés : des liseuses que ces derniers peuvent emprunter, et aussi la possibilité de lire des livres numériques online en streaming. Ce que propose aussi la Bibliothèque numérique de l’île Maurice www.bibliothequenumerique-ilemaurice.com.
Jean-Louis Boully confie : «Nous ne pouvions pas passer à côté des nouveaux supports, nous devons aussi envisager l’avenir.» Il explique que «pour les liseuses, les abonnés sont intéressés par curiosité tout d’abord (…) On va dire que 50 % des abonnés sont convaincus, et 50 %, un peu moins. Le grand intérêt est surtout d’avoir plus d’une centaine d’ouvrages sur une liseuse de 100 grammes, et tout est une question d’offres. Du côté de la lecture online, les retours sont positifs aussi». Le responsable nous dira que l’institut va augmenter son nombre de liseuses dans le courant de l’année, ce qui laisse entendre une demande grandissante.
Finalement, l’écrivain et éditeur Barlen Pyamootoo fait une comparaison : «C’est un peu comme à l’époque de la sortie du CD ou du DVD. Aujourd’hui, ces formats sont bien installés, même si au début, ils avaient des détracteurs. Pour moi, ça n’a aucun sens de mettre en opposition le livre papier et le livre numérique, c’est la même chose, mais dans un autre format.» Il s’explique : «Par exemple, maintenant, il est hors de question que j’apporte vingt livres dans ma valise lors d’un voyage, j’apporterai ma liseuse. Par contre, je lirai un livre sur papier chez moi». Barlen Pyamootoo nous donne des chiffres : 20 % de livres vendus aux USA sont en format numérique, en comparaison à 2 % en France pour le moment.
Comme quoi, il va être de plus en plus dur de passer à côté des e-books par les temps numériques qui courent.
Autour de la journée
Plusieurs activités seront organisées dans le cadre de la Journée mondiale du livre. Tout d’abord, le mardi 23 avril à 13 heures, se tiendra une table ronde, à la National Library de Port-Louis, ayant pour thème La lecture : quel avenir pour le numérique. Ensuite, du 25 au 28 avril, de 10 à 22 heures, la National Library organise son onzième Annual Book Festival au Bagatelle Mall. Au programme : vente promotionnelle de livres, expositions, animations, séances de dédicaces, présence des radios et de la télévision pour des interventions en direct, et des concours autour du livre : dictées, puzzles, etc.