Des images des inondations vues du ciel.
Les douze familles de la région de Pailles, durement touchées par les inondations du 30 mars, pansent toujours leurs blessures en attendant de pouvoir commencer une nouvelle vie…
Ils ont tout connu. D’abord, la peur : celle des inondations du 30 mars qui ont tout balayé sur leur passage et qui auraient pu aussi leur coûter la vie. Puis, ils ont été déboussolés car ils ont dû tout laisser derrière eux, tout abandonner pour aller trouver refuge ailleurs, loin de chez eux. Et maintenant, les membres des 12 familles d’Anse-Courtois, région durement touchée après les pluies torrentielles, attendent, en espérant des jours meilleurs pour reconstruire leur vie.
Si dans un premiers temps, dans la crainte qu’il y ait encore de grosses averses, elles s’étaient réfugiées dans la salle d’œuvre de l’église Saint-Vincent-de-Paul, à Pailles, depuis dimanche dernier, les 12 familles d’Anse-Courtois se sont installées temporairement au National Methadone Substitution Therapy Centre à Beau-Bassin, en attendant d’être transférées dans des logements sociaux.
Depuis, elles essayent tant bien que mal de remonter la pente. «Il y a 27 adultes et 20 enfants et petit à petit, ils trouvent leurs repères. Il leur a fallu un temps d’adaptation et maintenant chacun commence à s’habituer à son nouvel environnement», nous déclare Jean Marie Pazot, responsable de l’ONG Family Care qui encadre les sinistrés d’Anse-Courtois.
C’est grâce à l’aide d’associations diverses et autres comités de soutien que la petite équipe de l’ONG veille au bien-être de ces victimes qui ont été propulsées en plein cauchemar : «Nous essayons de leur apporter un peu de réconfort et avec la collaboration de plusieurs instances, ils bénéficient d’un support psychologique, de dons divers et ils participent aussi à plusieurs activités qui leur donnent l’occasion de se changer les idées.» De quoi leur permettre de récupérer en attendant de prendre un nouveau départ
Les politiques reviennent avec les mêmes rengaines
Comme toutes les semaines, les responsables de partis politiques ont convié la presse. Et comme on pouvait s’y attendre, le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Mouvement socialiste militant (MSM) ont surtout commenté les tristes inondations du 30 mars dernier. Le président du PTr, Patrick Assirvaden, a trouvé que «la pays commence à retrouver sa sérénité.» Il devait aussi saluer la solidarité démontrée par les Mauriciens en direction des sinistrés. Il a cependant fustigé la mairie de Port-Louis, en soulignant que cette institution est responsable de l’entretien de la capitale.
Pravind Jugnauth, leader du MSM, devait réclamer une commission d’enquête sur les inondations et la démission du ministre Anil Bachoo.
Du côté du MMM, le leader de l’opposition, Alan Ganoo, a qualifié le rapport de l’inspecteur de police Hector Tuyau d’«accablant». Ce dernier, qui est en poste dans le port, avait conclu que les tunnels menant au Caudan Waterfront avaient été inondés parce que le ruisseau du Pouce était obstrué.
La police maintient qu’elle n’a pas tardé à intervenir
Les Casernes centrales prennent l’affaire très au sérieux. En attendant l’enquête judiciaire, les autorités tiennent à apporter des précisions suite aux allégations d’intervention policière tardive, le samedi 30 mars. «La reaction time a été presque immédiate», fait-on ressortir. Le jour du drame, les Casernes centrales avaient déployé plusieurs unités sur le terrain, à savoir la SSU, la SMF, le GIPM, la NCG et l’Helicopter Squadron. Pour ce qui est de l’hélicoptère, il y avait un protocole à respecter. Ce jour-là, l’Helicopter Squadron a reçu les directives de l’Information Room de la police vers 13h45 pour se préparer à intervenir. Mais ce n’est qu’à 16h30 que l’hélicoptère a reçu l’ordre de décoller. Toutes les conditions n’étaient pas réunies plus tôt pour le faire. La police précise qu’elle est intervenue en fonction du bulletin de la météo : «Rien n’a été fait au hasard.» Et d’ajouter : «La police a évité le pire avec la collaboration des membres du public.»