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Un pays sans boussole

Bientôt les bandes-annonces du show prévu le 1er Mai seront connues. Et ce ne sera pas uniquement du côté du Parti Malin. En attendant l’arrivée de l’équipe gouvernementale dans l’arène, l’opposition affûte déjà armes, arguments et phrases assassines. L’unique enjeu, et ce n’est pas une nouveauté, sera de réunir la plus grosse foule le jour de la Fête du Travail. Pour que les politiciens de ce bord-là dénoncent, critiquent, attaquent à tout-va ces autres de l’autre bord – et vice versa – devant des partisans dopés au briani. Qui les écouteront parler de tout sauf de ce qui préoccupe les Mauriciens en ce jour symbolique.

Qui d’entre les hommes et les femmes qui nous gouvernent ou qui font partie de l’équipe adverse se soucie du vrai sort de la classe ouvrière dans une situation de crise qui perdure ? Qui du gouvernement ou de l’opposition s’inquiète des travailleurs dans un contexte où les lois remodelées donnent l’impression de favoriser le patronat ? Qui s’émeut devant la fermeture de ces usines, de ces entreprises, qui laisse des employés sur le pavé ? Qui lève le petit doigt devant ces licenciements abusifs qui ont cours actuellement (la crise a aussi bon dos, n’est-ce pas ?) détruisant des pères et des mères de famille à qui il ne reste que les larmes pour se lamenter sur les jours incertains à venir ? Avec un taux de chômage qui a dépassé les 8,2 % – la mort de Margaret Thatcher est venue nous rappeler brutalement les effets du libéralisme – et qui tendrait à s’amplifier, nos orateurs, d’un côté comme de l’autre, nous diront tout, sauf ce qu’attendent les Mauriciens.

Ceux-ci sont inquiets de ce climat social gangrené de plusieurs maux dont la corruption qui semble avoir ses tentacules dans tous les milieux : hier les affaires Medpoint, Sornack, aujourd’hui White Dot, Sunkai, Je T’aime Marketing. Des scandales financiers qui laissent pantois le citoyen lambda qui non seulement s’éreinte pour gagner sa vie honnêtement, mais qui s’acquitte de son devoir civique en payant ses impôts, tandis que d’autres trouvent toutes sortes de moyens pour contourner les lois sans tracas.

Quand un inspecteur de police et des policiers censés représenter la loi, n’hésitent pas à s’embarquer dans des aventures de montages financiers frauduleux, quand au lendemain d’un drame qui a coûté la vie à 11 de nos citoyens, les parlementaires se croient au milieu d’un match où il est permis d’applaudir leurs camarades de parti, quand ceux qui nous gouvernent ne voient pas leurs responsabilités devant leurs négligences et le dysfonctionnement de leurs services, nous avons l’impression d’être dans un pays sans repères, sans direction, sans boussole. Où chacun fait comme bon lui semble, dit ce qu’il veut surtout quand il est à la tête d’une institution, d’un corps paraétatique.

À cet égard, la déclaration du directeur de la Beach Authority, Subhas Seeruttun, dans l’express de lundi dernier est édifiante. Interrogé au sujet des touristes qui disent avoir été agressés par un loueur de transat, sa réponse laisse sans voix : «Sa bann francais la ban sovaz sa, pa pense zot tro bon dimoun ! Zot inn bizin al agass boug la, mo kompran li moi. Li bizin travay pou gagn so la vi.» Et ce monsieur qui le lendemain a mis cette déclaration sur un «just slip of mouth» n’est pas n’importe qui. Il s’agit du directeur de la Beach Authority ! Comme ailleurs, le débat sur la moralisation de la politique, ou encore la nécessité de réforme du politicien devraient être une priorité absolue.

Mais comment faire comprendre à ces parlementaires qui s’accrochent à leurs postes, à leurs maroquins ministériels qu’il importe d’avoir un nécessaire renouvellement, une urgente nouvelle culture qui les obligerait à rendre des comptes ? Que dire de cette opposition qui, au lieu de passer son temps à critiquer, (certes, cela fait partie de son rôle) gagnerait surtout à nous proposer un projet de société alternatif. Eh bien non, pour l’heure tout ce qui l’intéresse, ce sont les bandes-annonces du 1er Mai. Et le MMM-MSM peut compter sur le PTr-PMSD pour rivaliser sur l’originalité.

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