Sous pression. Difficile de ne pas l’être lorsqu’on est la cible d’incessantes critiques et que différentes personnes demandent votre démission ! Mais Anil Bachoo, lui, rassure. Le ministre des Infrastructures publiques estime qu’il n’a rien à se reprocher : «Quelle erreur ai-je commise ?» scandait-il, il y a quelques jours. Suite aux inondations meurtrières du samedi 30 mars, le ministre ne fait pas l’unanimité (c’est le moins qu’on puisse dire). Néanmoins, après le Premier ministre, Navin Ramgoolam, d’autres personnalités ont fait entendre leurs voix en faveur d’Anil Bachoo. Mais ce n’est pas le cas de toutes les voix entendues.
Le Black Saturday Emergency Committee, un mouvement regroupant plusieurs travailleurs sociaux du pays, n’y est pas allé de main morte, cette semaine. Cette plate-forme réclamait la démission du ministre ce lundi, 8 avril, à 11 heures. Une demande qui est, semble-t-il, tombée dans l’oreille d’un sourd. De quoi motiver, encore plus, ces contestataires qui ont décidé de ne pas s’arrêter là. Ailleurs, une certaine grogne anti-Bachoo s’est formée : sur les réseaux sociaux et dans les forums de discussion. Une vague de contestation sur laquelle surfe l’opposition qui exige inlassablement, à chaque point de presse, qu’Anil Bachoo «lev pake ale».
«Flash floods»
Et à l’Assemblée nationale, à l’heure de la Private Notice Question (PNQ), ce mardi 9 avril, le ministre des Infrastructures publiques a dû se défendre face à un Alan Ganoo remonté qui l’interrogeait concernant les inondations du 30 mars. Il a expliqué qu’il s’agissait de flash floods et que depuis le 13 février de nombreux travaux avaient été entrepris dans la capitale. Néanmoins, le leader de l’opposition a estimé que ces aménagements n’étaient pas suffisants : «Sinon, il n’y aurait pas eu 11 morts le 30 mars dernier».
Dans quelques jours, le mardi 16 avril, les hostilités reprendront au Parlement. Car l’opposition ne compte pas lâcher le morceau. Au menu des questions parlementaires : les Rs 500 millions dépensées depuis les pluies torrentielles du 13 février, les critères de sélection qui ont servi à identifier les familles qui ont reçu de l’aide, la construction des drains depuis 2005, entre autres.
Dans ce brouhaha de voix négatives, certaines sortent du lot. Notamment celles du président de la Mauritius Andhra Maha Sabha, le président de la Mauritius Sanathan Dharma Temples Federation, mais aussi les représentants du Groupement Solidarité de l’île Maurice. Le premier, Ramdass Ellayah, estime qu’il «ne faut pas briser l’élan de solidarité» : «Ce n’est pas le moment pour du name and shame. J’estime qu’Anil Bachoo abat un gros travail. Il travaille vite. C’est ce qui ne plaît, peut-être pas, à certaines personnes».
Pour Somduth Dulthumun, qui s’est exprimé lors d’un point de presse le mardi 9 avril, Anil Bachoo n’est pas responsable des inondations du 30 mars et que ce serait, plutôt la construction d’un bâtiment sur un pont, alors que sir Anerood Jugnauth était chef du gouvernement, qui serait une des causes du drame. Les représentants du Groupement Solidarité de l’île Maurice, Manik Sooraj et Rishi Jhuboo, estiment, eux, qu’Anil Bachoo ne peut pas porter l’entière responsabilité des tragiques événements du samedi 30 mars : «Il s’agit d’une catastrophe naturelle. Le ministre fait du bon travail».
Le principal concerné, lui, est bien de cet avis. Selon lui, il s’agit d’un phénomène naturel. Et il ne compte pas démissionner. Sous pression, lui ? Pas tout à fait.