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Autour du tunnel de la peur…

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Le passage souterrain hier après-midi, en attendant son ouverture…

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Sébastien, Shaahed, Natacha et Isora connaissaient ceux qui sont morts.

Ils ne veulent toujours pas y entrer. Par respect, par peur ou tout simplement à cause de leur tristesse. Tous ceux qui avaient l’habitude d’emprunter le passage souterrain menant au Harbour Front ne peuvent oublier que six personnes y ont perdu la vie, samedi dernier.

Shaahed Boolakoo, qui travaille depuis presque quatre ans au iShop du Caudan, se souviendra toujours du pain fourré du ALLANA’s Snack. «Je garais tous les jours ma moto au Harbour Front et j’empruntais le tunnel pour aller bosser. Des fois, je m’arrêtais pour acheter du pain ou à boire. Mais là, je ne sais plus. Je suis trop bouleversé, je vais passer par l’autre souterrain pour le moment», dit-il.

Idem pour Annelle Minerve, employée dans un magasin de CD et DVD. Depuis toute petite, comme tant d’autres Mauriciens, elle emprunte ce passage souterrain : «Je pense que je vais changer mes habitudes.»

Isora Edmund, qui travaille au Bookcourt du Caudan, confie, pour sa part, que «des gens que nous connaissons sont morts. Non, je ne pourrai plus passer dans ce tunnel. Pour l’ambiance, mais aussi parce que je vais me rappeler d’eux.» Dans les commerces du Harbour Front, la vie recommence petit à petit. Mais nul ne peut oublier le drame de la semaine dernière.

Parmi eux : Sébastien Jassiah, directeur de Sebastien Coiffure, situé juste à côté du tunnel. «La tristesse a pris le dessus sur la peur de venir travailler. Parce que tout le monde connaissait ceux qui sont morts», confie le coiffeur.

Loga Soondron, directeur de plusieurs emplacements commerciaux au Harbour Front, abonde dans le même sens : «L’ambiance a changé, pas parce qu’il a fallu nettoyer mes magasins, mais parce qu’il y a eu des morts juste à côté, des gens que nous connaissions.» 

Et l’autre tunnel ? Les gens y passent comme à leur habitude. Nous nous approchons de l’unique boutique située dans ce passage souterrain, la New Ton’s Boutik, tenue par Dharman Vytellingum depuis presque sept ans. «C’est clair que nous avons un peu peur, mais c’est notre gagne-pain», dit cet homme qui, le jour des inondations, a tout laissé pour sortir du tunnel en vitesse.    

À l’heure où nous mettions sous presse, le tunnel menant au Harbour Front était toujours fermé. Vendredi, une messe interreligieuse s’y est tenue.

Premanand Seetohul :

«Les caméras du tunnel ne fonctionnaient pas»

«Le tunnel sera ouvert ce mardi», nous dit le CEO de la State Property Development Corporation (SPDC), compagnie qui gère l’entretien du tunnel reliant le Caudan au Harbour Front et celui qui se trouve en face du Port-Louis Waterfront.

Que compte faire la SPDC après les récentes inondations qui ont causé mort d’hommes ?

Nous allons être beaucoup plus rigides sur les protocoles. Nous avons un agent de sécurité posté en permanence dans chacun des tunnels. S’il arrive que le niveau d’eau monte, il fera évacuer les lieux rapidement.

L’un des tunnels est ouvert, mais l’autre non. Pourquoi ?
Celui qui relie le Port Louis Waterfront est déjà ouvert. L’autre passage souterrain est fermé parce qu’il y a toujours du nettoyage à faire et une inspection générale des réseaux électriques s’effectue en ce moment. Le passage devrait être ouvert d’ici mardi.

On a montré du doigt les caméras du tunnel. Ceux-ci n’auraient pas fonctionné…

Les caméras du tunnel ne marchaient effectivement pas, et nous n’avons pas voulu investir à nouveau, parce que nous sommes en plein projet de nouvel investissement. Mais des vigiles étaient postés en permanence dans les passages.

D’aucuns disent que le vigile posté au tunnel a quitté les lieux en voyant la montée des eaux…

Absolument pas ! Les vigiles étaient bien là, en communication permanente avec leurs supérieurs. Et dans le tunnel nord, on a pu retirer les commerçants et les autres personnes qui s’y trouvaient. Idem dans le tunnel sud. Le vigile était présent et a intervenu. Les gens sont peut-être ensuite retournés dans le tunnel pour reprendre leurs affaires.

Qu’en est-il des pompes à eau ?

Nous avons un système de pompage d’eau dans les tunnels. Mais avec le volume d’eau qui montait à toute vitesse en si peu de temps, samedi dernier, il était impossible pour les pompes d’évacuer l’eau comme à la normale.

Certains blâment la SPDC. Votre réaction ?

Je pense que nous avons fait tout notre possible. Je pense aussi que commetous les Mauriciens, nous avons été pris au dépourvu. C’était impossible de pouvoir imaginer une telle situation.

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