Alan Ganoo
On l’attendait au tournant. Si certains observateurs l’ont trouvé fade, opposition et gouvernement retiennent une bonne performance chez le nouveau leader de l’opposition.
Costume noir, chemise blanche et cravate mauve. Alan Ganoo joue la carte de la sécurité. Pas de faux pas concernant son look. Il n’en a pas commis, non plus, en choisissant sa toute première Private Notice Question, lors de son baptême du feu en tant que leader de l’opposition, à la rentrée parlementaire de 2013, le mardi 26 mars. La fameuse PNQ, celle que tout le monde attendait, était axée sur la flambée des prix des carburants et Betamax. Si beaucoup ont critiqué le choix de sa première PNQ, gouvernement et opposition ont apprécié la performance de Ganoo.
Eh oui, tous les regards étaient braqués sur lui, l’homme qui remplace, pour l’instant, Paul Bérenger, actuellement en France pour se faire soigner, en tant que chef de file de l’opposition. Ses «camarades» du Remake disaient leur confiance en lui, à quelques jours de la rentrée parlementaire, alors que ses opposants de la majorité gouvernementale l’attendaient au tournant. Et, au final, nombreux sont ceux qui disent être «satisfaits» de la performance d’Alan Ganoo. Le parlementaire mauve, lui, s’est dit «à l’aise» : «J’ai eu une pensée spéciale pour Paul Bérenger».
Connaissant son dossier sur le bout des doigts, l’actuel chef de file du MMM n’a pas flanché, attirant, même l’appréciation du ministre à qui était destinée sa question. Cader Sayed-Hossen, responsable du portefeuille de l’Industrie, a trouvé le leader de l’opposition «très en forme» et «très technique». Du côté de la majorité gouvernementale, on hésite à critiquer Alan Ganoo. On parle de «travail bien fait» ou encore on ne s’étonne pas de la performance de l’homme engagé en politique depuis des années : «Je ne comprends pas pourquoi on fait tout un plat autour d’Alan Ganoo. C’est un politicien de longue date. Il sait ce qu’il fait, non ?» lâche un député rouge.
Certains observateurs politiques y voient même un rapprochement. D’ailleurs, il y a quelques jours, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, ne tarissait pas d’éloges sur le successeur de Paul Bérenger. Un signe de rapprochement ? Alan Ganoo, superstar de la rentrée parlementaire, provoquerait-il des envies d’alliance ? Selon le principal concerné, il s’agit tout simplement d’une tactique du chef du gouvernement : «C’est une stratégie politique pour déstabiliser le Remake», déclarait-il lors d’un point de presse, le samedi 23 mars.
Et c’est gonflée à bloc que l’opposition compte faire face à la prochaine séance parlementaire. Les Mauves sont «heureux» de la performance d’Alan Ganoo, comme le souligne Rajesh Bhagwan : «C’était un travail d’équipe. Et Alan Ganoo s’est très bien débrouillé. Il a fait preuve de beaucoup d’efficacité.» Au niveau du MSM, on affirme être en phase avec Alan Ganoo, tout en continuant le combat hors du Parlement : «Sir Anerood Jugnauth continue son combat en vue de déstabiliser le gouvernement».
Au niveau de l’hémicycle, le travail se poursuit également avec les alliés du MMM. Au programme de la session du 2 avril : les amendements aux lois du travail, Neotown, la fraude de la compagnie White Dot International Consultancy et le nouveau portail en ligne du gouvernement, entre autres. Des sujets chauds qui devraient inspirer le leader de l’opposition actuel. Pour sa PNQ, bien sûr. Pour sa tenue, il faudra attendre voir.