Aujourd’hui décédée, Rita Devi Ramdhony avait toujours rejeté la thèse du suicide de son époux.
L’enquête judiciaire instituée par le Directeur des poursuites publiques devant le tribunal de Mapou a conclu au suicide de leur père en cellule policière. Non satisfaits, les enfants Ramdhony demandent une «Judicial Review».
Ils sont décidés à poursuivre le combat de leur mère, aujourd’hui décédée elle aussi, pour rétablir la vérité sur les circonstances entourant la mort de leur père. C’est dans ce but que Veneeta, Kevin, Vicky et Priyanka Ramdhony, les enfants d’Anand Kumar et de Rita Devi Ramdhony, ont juré un affidavit le vendredi 29 mars, où ils demandent une Judicial Review.
Comme leur mère, emportée par une maladie incurable le 20 janvier dernier, les enfants Ramdhony se refusent à croire au suicide d’Anand Kumar en cellule policière en juillet 2011. Afin d’obtenir gain de cause, ils ont retenu les services des avocats Viren Ramchurn et Sandilen Calliapen, et de l’avoué Sunil Luchmun.
Les enfants du couple Ramdhony avancent plusieurs points importants dans leur affidavit pour soutenir leur demande. Il y a d’abord le fait que le 30 juillet 2011, soit le jour où leur père a été découvert mort dans sa cellule, au poste de police de Rivière-du-Rempart, la magistrate exerçant sa juridiction dans cette région n’a pas été informée de l’affaire. Selon les records du poste de police, le chef inspecteur responsable a ordonné à un subalterne (lower rank) de contacter un médecin légiste qui, à son tour, a réclamé qu’on emmène le corps à l’hôpital à des fins d’autopsie, sans effectuer d’examens préliminaires sur les lieux du drame. Or, dans ce genre d’affaire, la procédure exige que le magistrat examine la dépouille en présence d’un médecin pour les besoins d’une enquête judiciaire.
Le deuxième point de discorde est le fait que la magistrate qui a dirigé l’enquête judiciaire s’est «referred to State Law Officers as prosecution» et au «representative of the deceased’s family as watching brief». Toutefois, dans une enquête judiciaire, il n’y a pas de «prosecution and defence» et «it is clear from the record that the learned magistrate had, all along in her mind, conferred upon State Law Officers the status of prosecution», précisent les enfants Ramdhony.
Par ailleurs, Veneeta, Kevin, Vicky et Priyanka Ramdhony réprouvent le fait que ce soit la police qui a dressé la liste des témoins. En outre, selon eux, leur avocat, Me Ramchurn, n’a pas eu une copie de tous les documents relatifs à cette affaire alors qu’il en avait fait la demande formelle auprès du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Leur avocat n’a pas non plus obtenu une copie des photos prises post mortem. Clichés que les Ramdhony comptaient faire examiner par un expert.
Les autres points forts soulevés par les enfants d’Anand Kumar Ramdhony dans leur affidavit et qu’ils considèrent comme les «irrationality and unreasonableness in the findings of the learned magistrate», comprennent le fait que la magistrate n’a pas trouvé louche que la cellule dans laquelle est mort leur père avait été fraîchement retapée contrairement aux autres. Ils se demandent aussi comment leur père a pu déchirer la toile recouvrant son matelas pour fabriquer une corde sans faire de bruit.
Finalement, les enfants Ramdhony trouvent étrange que la magistrate ayant dirigé l’enquête judiciaire se soit contentée du témoignage du Dr Sudesh Kumar Gungadin pour conclure au suicide. Décidés à ne pas baisser les bras, Veneeta, Kevin, Vicky et Priyanka sont convaincus que la vérité finira par éclater.