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Quel avenir pour des enfants abandonnés à Brown-Séquard ?

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Selon Mireille Martin, l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard est l’endroit le plus adapté pour accueillir des enfants avec des troubles
du comportement sévères.

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le président du Foyer compte faire une déposition.

L’affaire a fait polémique cette semaine. Si Radio One a révélé l’histoire de trois enfants qui vivent
à l’hôpital Brown-Séquard, après une visite, nous avons découvert huit enfants qui sont internés
dans cet établissement. Trois y sont pour des troubles du comportement. Les cinq autres sont
des enfants considérés comme des «children beyond control».

Vendredi 8 mars. Il est 14h30 quand nous essayons de pénétrer dans cette salle de l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard. Une porte cadenassée, haute de plus de deux mètres s’impose à nous. Un employé vient nous accueillir en demandant quel est l’enfant à qui nous venons rendre visite.

Plus tard, après une brève conversation avec un autre employé, l’on comprend vite que ces petits n’ont pas pour habitude de recevoir des visiteurs. À droite, un dortoir bien rangé laisse deviner que les enfants sont plusieurs à dormir dans la même salle, sur des lits différents, tous recouverts d’un molleton.

Au fond, quatre salles d’isolement servent à enfermer les enfants les plus turbulents. Dehors, sous une véranda, quelques enfants prennent le thé et profitent de l’air frais que leur procure un petit espace vert où quelques papayers sortent de terre. Alors qu’un autre enfant présentant des problèmes psychiatriques pousse des hurlements à n’en plus finir, et qui, par moments, donne de violents coups dans le mur.

À Brown-Séquard, huit enfants vivent actuellement entre ces quatre murs. Si trois d’entre eux présentent des troubles du comportement, la surprise vient de cinq autres enfants qui, nous révèle une source digne de foi, sont, eux, des «children beyond control», mais qui, n’ayant aucun centre pour les accueillir, se retrouvent à Brown-Séquard. Selon la ministre de l’Égalité des genres, Mireille Martin, c’est l’endroit le plus adapté pour ces enfants, car le ministère n’a pas d’autre structure pour les accueillir.

En tout cas, c’est ce qu’elle a dit lors de son discours du 8 mars à l’occasion de la Journée internationale de la femme. «Si bann paran demisionn de zot responsabilite, li vinn enn gro problem. Mo pa kapav galoupe kuma la press sollicit moi», a-t-elle martelé à cette occasion, évoquant le cas des enfants abandonnés à l’hôpital Brown-Séquard.

C’est sur les ondes de Radio One qu’une auditrice dénonce cette semaine le cas de trois enfants abandonnés dans cet établissement. Depuis, la polémique enfle. Si Radio One laisse entendre que les trois enfants étaient auparavant des résidents du Foyer Namasté, le directeur de cette association, Jean Alain Antoine, apporte les précisions suivantes : «Radio One a mentionné trois enfants qui se trouvent à Brown-Séquard, comme étant des ex-résidents d’un centre qui ne veut plus les prendre en charge. Je précise qu’il n’y a qu’un seul des trois enfants qui est concerné par le Foyer Namasté. Ce dernier nous avait été référé par la Child Development Unit (CDU) en 2010. C’est un enfant très difficile qui a de sévères troubles du comportement, ayant un problème d’ordre psychiatrique très sévère.»

Et de poursuivre : «Depuis qu’il est au centre, il a été hospitalisé plusieurs fois à Brown-Séquard. Il y passait deux ou trois semaines, puis revenait au foyer. Toutefois, quelque temps plus tard, on ne pouvait vraiment plus s’occuper de lui, car il était violent avec les enfants de notre centre. Il les frappait et agressait les membres du personnel. Une école spécialisée l’avait alors pris sous son aile le jour. Mais au bout d’un certain temps, il a été renvoyé, car il devenait trop violent avec le personnel et les enfants», explique Jean-Alain Antoine.
Sécurité d’autres enfants

L’enfant passe donc toute sa journée au Foyer Namasté, toujours en faisant le va-et-vient à Brown-Séquard. Toutefois, en mai 2012, les choses devaient empirer, l’enfant devenant incontrôlable. «Il a été hospitalisé à Beau-Bassin. Suite à cela, nous avons pris la décision de ne plus le prendre en charge, car il s’agit aussi de la sécurité d’autres enfants. Mon devoir est de les protéger, non pas de les exposer au danger. C’est ainsi que le 25 mai, j’ai adressé une correspondance au ministère de la Protection de l’enfance pour lui faire part de ma décision et demander de trouver une solution pour cet enfant. Mais je n’ai jamais eu de réponse. Par contre, une table ronde avait eu lieu le 13 septembre 2012, avec des membres de la CDU, le psychiatre de l’hôpital, le directeur de Terre de Paix, entre autres, pour trouver un arrangement. On avait proposé que l’enfant aille à Terre de Paix le matin et au Foyer Namasté le soir. Mais vu que Terre de Paix n’accepte pas les enfants présentant des troubles aussi graves, l’accord n’a pas été passé et l’enfant est resté à Brown-Séquard», déplore Jean-Alain Antoine.

Depuis, affirme ce dernier, le Foyer Namasté ne touche plus l’allocation versée par l’État pour ce petit garçon. «Chaque mois, j’envoie un formulaire au ministère de la Protection des enfants. Soit le Capitation Grant sur lequel sont inscrits les noms des enfants qui résident au foyer. A partir de là, ce ministère envoie ce formulaire à celui de la Sécurité sociale qui, à son tour, fait le nécessaire pour le paiement», précise Jean-Alain Antoine.

Sollicitée pour une réaction, la ministre Mireille Martin avance que l’enfant en question a effectivement de graves problèmes psychiatriques. «Son psychiatre l’a certifié. Mais malheureusement, il n’y a aucune structure à Maurice pouvant accueillir ces enfants. L’hôpital Brown-Séquard reste l’endroit le plus adapté, car ils y reçoivent des soins. Si les parents eux-mêmes ne veulent pas prendre en charge leurs enfants, cela devient un très gros problème pour l’état», a-t-elle laissé entendre.

Qu’en est-il des deux autres enfants, dont Radio One a fait mention ? A cette question, Mireille Martin affirme qu’elle doit vérifier le dossier. «Je ne sais pas», s’est-elle contentée de dire. Et les cinq autres, soit ceux considérés comme des «children beyond control» qui sont en bonne santé, mais qui vivent à Brown-Séquard aussi, car aucun centre ne les accepte ? Est-ce l’endroit idéal pour ces enfants-là ?

À cette question, Mireille Martin répond : «Le ministère de la Protection de l’enfant s’occupe des enfants qui sont ma
Namasté envisage de porter plainte

Pour Harry Mootoosamy, le président du Foyer Namasté, dont le fils Lovin est atteint d’un autisme sévère, le centre subit des attaques non justifiés depuis un certain moment. Ce, dans le but de porter atteinte à l’intégrité du foyer et à celui de son directeur. «Notre comité s’est réuni. Nous avons pris la décision de contacter un avocat. Nous envisageons de déposer une plainte», soutient ce père de famille. ltraités, qui subissent des violences. C’est ça qu’il faut retenir», avant de prendre congé de nous. Ces enfants sont-ils condamnés à vivre dans un hôpital psychiatrique ? Quel avenir pour eux ? Voilà une réflexion à engager à la veille des 45 ans de la célébration de notre Indépendance.

Un comité ministériel mis sur pied

Suite à une décision du Conseil des ministres le vendredi 8 mars, plusieurs ministres travailleront de concert pour trouver une solution aux problèmes des enfants de l’hôpital Brown-Séquard. Soit le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, celui de l’Intégration sociale, Suren Dayal, et la ministre Mireille Martin. Ce comité sera placé sous la présidence de Sheila Bappoo, ministre de la Sécurité sociale.

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