Safina Meerun est inconsolable après le décès de son fils Nazim.
Les campagnes de sensibilisation n’y font rien. Depuis dimanche dernier, huit personnes sont mortes dans des accidents de la route. Laissant leurs proches dans une profonde tristesse. Témoignages.
Le 5 mars. Une date, disent-ils, qui leur porte malheur. Car ce jour-là, les Meerun de La Croisée, Vallée-des-Prêtres, ont perdu un des leurs. «J’ai un frère qui est décédé à cette date, il y a quinze ans», lâche Nazim Meerun. Aujourd’hui, ce dernier a comme l’impression d’être propulsé dans le passé. Il y a quelques jours, soit le 5 mars précisement, il a aussi perdu un autre frère, Mamad Shakeel, âgé de 29 ans.
Ce dernier a été victime d’un accident de la route le 4 mars, aux alentours de 20h45. Il a été renversé par un camion, alors qu’il se trouvait avec un ami, à bord d’une moto, à Arsenal. Le chauffeur du camion a été arrêté. Il a subi un alcotest qui s’est révélé négatif. La police a ouvert une enquête pour connaître les circonstances exactes de cet accident.
Pour la mère de la victime, c’est un coup dur de trop que la vie lui assène. Assise dans un coin de sa maison, Safina Meerun, 67 ans, ne cesse de pleurer son fils disparu. «C’est lui qui travaillait pour faire bouillir la marmite. Il veillait sur mon bien-être. J’ai perdu un trésor. C’était un très bon fils», murmure-t-elle, la voix nouée par le chagrin.
Veuve depuis plusieurs années, elle avance que son mari est également décédé un mois de mars. «Le 3 mars, Mamad Shakeel a dressé une tente pour une grande prière en mémoire de son père et une autre en mémoire de son frère. La seconde cérémonie aurait dû avoir lieu le 5 mars. Mais ce jour-là, c’est à ses funérailles que nous avons assisté», sanglote Safina Meerun.
Mamad Shakeel laisse derrière lui une famille complètement anéantie par sa disparition.
La sortie fatale de Marie Laurence Ovide
Les soins qui lui ont été prodigués n’ont pas suffi. Marie Laurence Ovide n’a pas survécu à ses blessures. Cette femme, âgée de 64 ans et habitant Cité-Vallijee, a poussé son dernier soupir sur son lit d’hôpital, le 4 mars, aux alentours de 2 heures du matin. Plus tôt, soit vers 19h50, elle avait été renversée par une voiture à Grande-Rivière-Nord-Ouest, au moment où elle traversait la route. Transportée à l’hôpital Jeetoo, elle était parvenue à prononcer quelques mots.
Son fils adoptif, Patrick Dubois, 29 ans, se confie : «Elle m’a dit qu’elle était allée aux quarante heures et que c’est en revenant de l’église qu’elle a eu cet accident.» Mais c’était sans savoir que quelques heures plus tard, il allait perdre celle qui a toujours veillé sur lui.
«Elle portait des blessures au ventre et avait un pied plâtré. Je pensais qu’elle allait s’en sortir. Mais vers 3 heures du matin, mon frère aîné m’a appelé pour m’annoncer la triste nouvelle», confie le jeune homme, père de deux enfants.
C’est dans la prière que cette famille compte désormais se réfugier pour surmonter sa douleur.
Fin tragique pour un jeune cuisinier
Il avait toute la vie devant lui. Mais le destin lui a malheureusement réservé un triste sort. Amit Raj Boojheebhun, âgé de 30 ans, est décédé à la suite d’un grave accident survenu à St-Jean, Quatre-Bornes, aux petites heures du matin, le 3 mars. Cet habitant d’Allée-Brillant, qui était employé comme cuisinier à Shoprite, avait été transporté d’urgence à l’hôpital Victoria, où son décès a été constaté.
Le rapport d’autopsie a attribué la cause du décès à de multiples blessures. Deux autres passagers du véhicule accidenté, des habitants de Henrietta, s’en sont sortis avec des blessures mineures. La police a ouvert une enquête.
Victime d’un délit de fuite
C’est grâce à un enregistrement des caméras de surveillance que la police a pu arriver à la conclusion que Gassen Soobarayen, 60 ans, avait été victime d’un délit de fuite. Le corps de cet habitant de Fond-du-Sac gisait dans une mare de sang à Sottise Road, Grand-Baie, le 6 mars, vers 23h55. Le décès de cet ancien vigile a été attribué à une «fracture dislocation of cervical vertebrae spinal cord with deceration». La police a ouvert une enquête en vue de retracer la voiture impliquée.
Drame à Cité-Barkly
Il se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Louis Stellio Ashley Gombeau, 50 ans, est mort dans des circonstances tragiques. Le 7 mars, aux alentours de 08h30, il se trouvait à la route Pope Hennessy, à Barkly, au volant de sa motocyclette, quand une voiture a frôlé son véhicule le projetant au sol.
Au même moment, une fourgonnette qui venait en sens inverse lui est passée dessus. Il n’a pas survécu à ses multiples blessures. Les deux chauffeurs impliqués dans cet accident ont été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif.
Elle est fauchée en traversant la route
Rehana Futloo, une habitante de Riverside, Phoenix, âgée de 67 ans, traversait la rue, dans cette région, lorsqu’elle a été percutée par un camion. Elle a été transportée à l’hôpital Victoria, où son décès a été constaté. L’autopsie a révélé que Rehana Futloo est morte des suites d’un «shock due to chest injury». Le chauffeur du camion, un habitant de Crève-Cœur, a été contrôlé négatif à l’alcotest. Il demeure en détention policière.
Rodrigues : la dernière tournée
de René Louis
Ce laboureur de 55 ans, habitant Soupir, à Rodrigues, a connu une triste fin le 7 mars, aux alentours de 09h40. Il circulait à moto à Montagne-Fanal, lorsqu’il a heurté une vieille dame, avant d’être lui-même projeté sur l’asphalte. René Louis est mort d’une crise cardiaque à la suite du choc causé par l’accident.
Une sexagénaire percutée
sur l’autoroute
Elle a choisi de traverser l’autoroute à Pailles, au lieu de faire usage de la passerelle de Montebello. Devi Lutchmiah, une habitante de Moka, âgée de 63 ans, a été fauchée par une voiture le vendredi 8 mars, aux alentours de 16h30.
Le chauffeur s’en est sorti avec des blessures mineures et a été contrôlé négatif à l’alcotest. Il devra toutefois se présenter en cour demain, lundi 11 mars. La police a ouvert une enquête.