Dominique Chaton et Nathalie Gopee affichent une confiance totale en leur leader.
Ce sont les drôles de dames du Conseil municipal de la Ville-lumière. Et alors que Michael Sik Yuen n’est plus leur «chef», elles se confient.
Elles affichent leur couleur. Sans complexe. Bleu roi, bleu cobalt, bleu ciel… Qu’importe la teinte choisie, Nathalie Gopee et Dominique Chaton sont des Blue girls. De la tête aux pieds. Ces deux femmes, mères de famille et businesswomen, ont été élues sous la bannière de l’alliance gouvernementale lors des dernières élections municipales de la ville de Curepipe. Elles apportent la couleur bleue au sein du conseil de la Ville-lumière, avec Malini Sewocksing, prise, cette semaine, par le pèlerinage de Maha Shivaratree.
Désormais connues comme les «Amazones», un surnom que leur a donné le secrétaire général du PMSD, Mamade Kodabaccus, ces ladies ont fait face à un changement de taille cette semaine. Richard Duval a remplacé Michael Sik Yuen comme chef de file du parti dans la ville de Curepipe. Une décision annoncée par l’ancien lord-maire lors d’un congrès le mercredi 6 mars. Si de nombreuses personnes voient dans ce changement, une tentative de pousser Michael Sik Yuen vers la sortie, Dominique Chaton et Nathalie Gopee ne l’entendent pas de cette oreille. «Richard vient nous donner un coup de main. Et un peu d’aide est toujours la bienvenue», confie Nathalie.
Du conflit opposant Xavier Luc Duval à Michael Sik Yuen autour du renvoi de Robert Desvaux qui officiait comme chairman à la Mauritius Tourism Promotion Authority, elles ne pensent pas grand-chose, disent-elles : «Nous avons été élues par les Curepipiens pour travailler pour eux. C’est ce que nous faisons», assurent ces novices en politique, déjà expertes en langue de bois. Néanmoins, leur soutien ouvert à Richard Duval en a fait jaser plus d’un. Lors des municipales, c’est aux côtés de Michael Sik Yuen qu’elles s’affichaient : «Nous sommes en bons termes avec lui, bien sûr. Nous étions ensemble pour les célébrations du Nouvel An chinois», explique Dominique.
Pour ces femmes, le «problème» n’en est pas un. «Nous voulons tout simplement travailler. Et puis, nous faisons confiance à notre leader et nous n’entrons pas dans les polémiques», précise Nathalie. Pas de petty politics pour elles, les petites divergences d’opinions au sein du parti ne les intéressent pas : «Nous n’en parlons même pas. Avec notre leader, nous évoquons le travail à faire. De toute façon, nous savons que tout va rentrer dans l’ordre.» Et la rumeur laissant entendre que Navin Ramgoolam lâcherait son allié de longue date pour Éric Guimbeau ne les décontenance pas non plus : «Nous n’avons rien entendu de tel.»
Un bel optimisme pour ces Curepipiennes qui se sont lancées en politique pour servir leur ville. Mais aussi pour des raisons personnelles. Nathalie Gopee voulait suivre les traces de son grand-père, ancien membre du PMSD, et attendait que son fils soit grand pour faire le grand saut. Alors que Dominique portait en elle, confie-t-elle, ce désir faire de la politique depuis longtemps. Amies de longue date, les deux businesswomen ont trouvé leur place, ensemble, dans la famille bleue.
Ça change à Curepipe
Une décision qui fait polémique. Et des déclarations qui n’arrangent pas les choses ! L’annonce de Mamade Kodabaccus de remplacer Michael Sik Yuen par Richard Duval à la tête du PMSD, à Curepipe, a été diversement commentée. Mais le secrétaire général du parti a précisé, lors de son allocution, que les deux hommes étaient appelés à travailler de concert pour le bien de la ville.
Richard Duval, très présent dans la presse cette semaine, n’a pas manqué, lui, d’envoyer des petites piques au ministre du Tourisme, qui est actuellement en déplacement à l’étranger : «Si Michael Sik Yuen veut partir, il est libre. On n’est pas là pour lui dicter ce qu’il doit faire ou pas. C’est un grand garçon, vacciné en plus. Il doit prendre ses responsabilités.» Une façon de mettre de l’huile sur le feu et de faire passer un message clair à Michael Sik Yuen ? Peut-être. Surtout que les relations entre Xavier-Luc Duval et son ministre sont très tendues depuis quelque temps déjà.