Depuis sa création en 1953, le Queen Elizabeth College s’est imposé comme le plus prestigieux établissement secondaire pour filles, alignant chaque année le plus grand nombre de lauréates. Alors que le collège a récemment fêté ses 60 ans, certaines de ses anciennes étudiantes, devenues aujourd’hui des visages connus du paysage mauricien, nous parlent de leur passage dans cette institution pas comme les autres.
■ Pria Thacoor, directrice de PnP Link
«On avait travaillé sur un projet avec mon amie Kobita Jugnauth»
L’une de mes plus belles expériences au QEC, c’est quand j’ai participé, avec mon amie Kobita, l’épouse de Pravind Jugnauth, et deux autres étudiantes, à un concours de dissertation. Nous étions alors en Lower VI et nous avions choisi pour thème : sport et jeunesse à l’île Maurice. Il fallait rédiger un dossier d’une centaine de pages sur comment améliorer ce secteur. Nous avions alors eu carte blanche de la directrice pour sortir afin de faire des recherches et réaliser des interviews pour notre projet. Du coup, quand on sortait de l’école, nous en profitions aussi pour nous balader et manger quelque chose. C’était vraiment très fun. Nous étions super contentes de nous retrouver entre copines en dehors de l’enceinte du collège. L’une des choses qui m’a aussi beaucoup marquée, c’est la discipline de la rectrice d’alors, Maya Balgobin, qui nous a appris que l’on pouvait réussir, mais que ce n’était pas suffisant et qu’il fallait réussir très bien.
■ Aisha Allee-Mosaheb, directrice de Blast Communications
«J’adorais les classes de General Paper»
Je me souviendrai toujours de ces forums et de ces débats organisés au collège. C’était une plate-forme extraordinaire où nous pouvions nous exprimer sans tabou. Il y avait, pour moi, au QEC, une incroyable ouverture d’esprit. Quand je faisais mon HSC, j’adorais les classes de General Paper qui étaient souvent très animées. Nous discutions de tout sans exception, des sujets d’actualité comme l’avortement par exemple. Il faut dire que c’est le fruit du travail des enseignants qui étaient tous incroyables, de fins intellectuels qui nous poussaient à avoir des réflexions sérieuses sur notre société et qui nous encourageaient à participer aux débats. La discipline imposée par notre rectrice restera toujours gravée dans ma mémoire. Cette fameuse ceinture qu’il fallait à tout prix porter sur notre uniforme, par exemple, et qui m’agaçait un peu, m’a appris que la rigueur vient de ces petites choses.
■ Marie-Noëlle Elissac-Foy, consultante en relations publiques, directrice de The Talent Factory
«Nous refaisions le monde dans le hall de l’école»
Si les murs du Lecture Theatre de l’école pouvaient parler, ils diraient beaucoup de choses. Avec mes meilleures amies, on adorait cet endroit. Nous passions tout notre temps libre dans ce grand hall, à discuter, à vouloir refaire le monde, à imaginer notre avenir. Je me rappellerai toujours nos conversations qui pouvaient durer des heures. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs. Ce que je retiens de mon passage dans ce collège, c’est que dans ce cocon qu’était le QEC, j’ai appris que je pouvais réussir, mais aussi que la réussite est pour nous tous, sans exception. La philosophie de cette école m’a marquée à jamais. Je pense que toutes celles qui sont passées par là ont reçu ce goût pour le travail et l’effort. Nous y avons toutes appris une leçon de vie.
■ Nita Deerpalsing, députée et présidente de l’aile jeune du Parti travailliste
«Je faisais partie de l’équipe de football»
Le premier jour de mon arrivée au collège, je me souviens avoir été émerveillée devant toute cette superficie, cette rivière qui se trouvait à proximité et ce cadre naturel. Parmi toutes les choses qui m’ont marquée durant mon passage au QEC, c’est sans conteste mon engagement dans l’équipe de football que nous avions mise sur pied avec quelques amies. À l’époque, il était hors de question qu’une fille joue au foot. Nous étions pour ainsi dire les pionnières de cette discipline au collège. Quand nous avons voulu monter une équipe, il y a eu de la réticence mais déterminées et têtues comme nous l’étions, nous avons persévéré et avons finalement monté une équipe avec les moyens du bord. Je me souviens que nous avions nous-mêmes acheté quelques équipements et un ballon. Il nous est même arrivé de jouer contre le collège Lorette de Rose-Hill. C’est un très beau souvenir.