• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

Il faut sauver les pauvres de Ste-Catherine

Jonathan Olivier, Ashley Jacques et Jennifer Planche, trois jeunes qui ont décidé d’agir et de venir en aide aux habitants de leur localité.

12.jpg

Marie-Anne Mafrange habite avec six de ses douze enfants dans une maison en tôle d’une pièce seulement.

geraldine.jpg

Son mari n’ayant pas d’emploi fixe, Géraldine et les siens partagent une unique pièce en tôle.

Absence de toilettes et salles de bains, manque de nourriture, des enfants qui ne vont pas à l’école… Le constat est triste, voire déplorable. Cette région de St-Pierre est sujette à la misère. Parmi les habitants, une dame de 85 ans, Thérèse Chaton, qui vit dans une maison en tôle complètement trouée.

Eradiquer la pauvreté. Une initiative qui vise à construire une société durable. Pour ce faire, il ne suffit pas d’avoir les moyens financiers. Une dose de bonne volonté est aussi de rigueur. Et c’est avec cette envie de bien faire que trois étudiants habitant la Cité Ste-Catherine, soit Jonathan Olivier, Ashley Jacques et Jennifer Planche, âgés de 19 ans, ont voulu combattre la pauvreté.

«On ne pouvait plus continuer à fermer les yeux sur les situations difficiles auxquelles sont confrontées plusieurs familles de notre cité. Il fallait commencer par quelque chose. Nous avons réfléchi et nous nous sommes tournés vers la presse pour nous aider. Nous avons même créé le groupe Destiny to combat poverty. A notre manière, nous espérons apporter un peu de lumière à ces familles», expliquent-ils. Nous les avons rencontrées dans l’après-midi du jeudi 21 février.

Il est environ 16h30 quand nous arrivons dans la cité. Un simple coup d’œil aux alentours suffit pour constater que la misère y règne. Nous sommes chez les Mafrage. Marie-Anne, 40 ans, mère d’une fratrie de 12 enfants, nous reçoit dans une maison en tôle d’une pièce seulement. Une fois entré dans la cour, l’on est incommodé par une odeur nauséabonde, provenant sans doute de l’eau stagnante.

Douze enfants

«Je vis ici depuis que j’ai emménagé avec mon concubin, il y a environ vingt ans», raconte-t-elle. «Nous avons douze enfants, dont deux sont mariés. Actuellement, six d’entre eux habitent avec moi. Ils sont tous mineurs. Le plus petit a deux ans. Mon plus gros souci, c’est que je n’ai ni toilettes ni salle de bains. Pour faire nos besoins, nous devons aller chez une voisine. Le soir, s’il faut faire pipi, c’est en plein air», confie Marie-Ange.

Les raisons de cette situation précaire ? Selon ses dires, son concubin a du mal à subvenir aux besoins de la famille, faute d’un emploi stable. «Il cumule les petits boulots un peu partout, alors que moi, je reste à la maison pour m’occuper des enfants», dit-elle.

A quelques pas de là, habite Thérèse Chaton, 85 ans. Des tôles complètement rouillées, un toit troué, des flaques d’eau… Sa maison est dans un état insalubre. Des casseroles sont installées un peu partout pour capter l’eau de pluie. Mais cela n’arrange en rien sa situation. «Je ne peux pas dormir quand il pleut. Je dois me tenir debout dans un coin de la maison. Au cas contraire, je dors sur un matelas trempé», avoue-t-elle.

Et c’est dans des latrines vieilles de plusieurs années qu’elle doit faire ses besoins. «Elles se situent à l’arrière de la maison. Elles sont complètement remplies. Je n’ai pas de salle de bains. C’est donc dans cet endroit que je dois me laver. Pour ce qui est du repas, c’est une voisine qui me prépare à manger, que ce soit pour le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner», précise Thérèse Chaton.Pourtant, dans la même cour, vit sa petite-fille, Phanie Gaspard dans une maison en briques : «Mon mari est décédé il y a longtemps. On avait une seule fille qui, elle aussi, est décédée. C’est la fille de cette dernière qui habite dans la maison en dure» nous dit Thérèse Chaton.

Interrogée, la petite-fille nous a fait la déclaration suivante : «J’ai contacté le Trust Fund et Caritas à plusieurs reprises, pour venir en aide à ma grand-mère. Le Trust Fund m’a dit que celle-ci est la première sur la liste des personnes qui bénéficieront des matériaux de construction», avance-t-elle.

Interrogée quant à la possibilité d’héberger sa grand-mère chez elle, elle affirme qu’elle a elle-même «deux enfants à sa charge et parfois, je n’ai même pas de quoi manger». Toutefois, celle-ci n’appréciant pas nos questions, changea rapidement de ton pour se montrer violente.

Tout comme Thérèse Chaton, bien d’autres familles de la Cité Ste-Catherine vivent dans des conditions difficiles. A l’instar de Géraldine Ramalinga, 26 ans, de ses trois enfants et de son concubin, qui habitent tous dans une unique pièce en tôle. «Il arrive que mes enfants ne vont pas à l’école, faute de nourriture. Notre situation est difficile. Mon concubin, Logan Pierre, n’a pas de boulot fixe», précise-t-elle.

La misère fait partie du quotidien de ces familles de la Cité Sainte-Catherine. Mais pour encore combien de temps ?

Le ministère de la sécurité sociale alerté

Les officiers de la branche de l’Elderly watch de St-Pierre du ministère de la Sécurité sociale feront une descente à Ste-Catherine la semaine prochaine. C’est ce que nous a déclaré M. Kullian, que nous avons interrogé après avoir alerté l’attaché de presse de ce ministère, Raj Gowrea qui a pris note de la situation. «Nous allons trouver une autre solution pour Thérèse Chaton comme par exemple tenter de lui trouver une place dans un centre pour personnes âgées. Nous allons voir la marche à suivre pour situer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire», explique M. Kullian, responsable de cette unité.

Archive: