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Une question de liberté…

«La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres»
dit l’adage. Un bon sens un peu abstrait, en ce moment. Surtout après les propos controversés du président de la Sanatan Dharma Temples Federation et du Front commun hindou.

Des mots qui en appellent d’autres. Des prises de position qui provoquent des réactions. De multiples réactions. Comme un déferlement de vaguelettes qui viennent se briser contre les aspérités d’une falaise (celles d’Albion, par exemple). Les propos tenus par Somduth Dulthumun – qui estimait qu’il y avait un dans la presse – de «hindu bashing» ­–, il y a quelques jours, n’ont pas fini de faire des vagues.

Commentés diversement par des personnalités politiques, des citoyens lambda (dans les émissions radio, dans les forums et sur les réseaux sociaux), les déclarations du président du Front commun hindou (FCH), qui entre-temps a consigné une déposition contre l’express dimanche pour «diffammation criminelle» ne passent pas pour beaucoup d’intervenants et d’observateurs. Mais pas, pour tous. Notamment pour Navin Ramgoolam…

Interrogé par des journalistes, le Premier ministre, en sortie officielle, lors de la pose de la première pierre du réaménagement de Casela, le vendredi 15 février, devait commenter les propos qui sont au centre de la polémique : «C’est ça la liberté d’expression. Dulthumun est libre lui aussi. Il a aussi sa liberté (de parole)». Des paroles qui ont provoqué un déferlement de commentaires sur les sites communautaires et ceux d’informations. Certaines des personnes qui ont réagi approuvent Navin Ramgoolam : «Notre Premier ministre a raison. Il s’agit de la liberté d’expression. C’est la vraie démocratie», confie Dhanjay sur le site lexpress.mu.

Alors que d’autres ne sont absolument pas sur la même longueur d’onde que le chef du gouvernement. Notamment la quinzaine de personnes présentes au poste de police de Moka, le mardi 12 février. Membres du mouvement Azir Moris et du Groupman des travailleurs sociaux, elles ont porté plainte contre Somduth Dulthumun pour incitation à la haine raciale. Mais aussi contre le président de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), la station de télévision nationale, qui a diffusé de larges extraits de la conférence de presse controversée du chef de file du FCH : une décision éditoriale qui, selon ceux qui ont consigné des dépositions, ne serait pas en conformité avec la MBC Act.

Une attitude déplacée
À la tête de ce mouvement contestataire, Jameel Peerally qui invite les Mauriciens à lui emboîter le pas en consignant, eux aussi, des dépositions contre le président de la Sanatan Dharma Temples Federation : «Ce langage incendiaire incite à la haine raciale. Nous ne tolérons pas ce genre de langage.» Du côté de l’opposition, également, les commentaires sont nombreux. Alan Ganoo, actuel leader du Mouvement militant mauricien (MMM), en l’absence de Paul Bérenger qui a pris un congé pour se faire soigner, a donné son point de vue sur la question dans une interview cette semaine.

Il estime que les associations socioculturelles usurpent «les pouvoirs qui ne sont pas les leurs».  «C’est déplorable que ce soient des organisations socioculturelles qui prennent les devants pour essayer de mettre un terme à cette réprobation qu’il y a aujourd’hui contre le gouvernement», dit-il.

Une attitude «complètement déplacée», selon lui, mais cautionnée par le Premier ministre.  «Lorsque je me remémore les propos du Premier ministre quand il est venu parler de charbon noir et charbon blanc (…). C’est mesquin de la part du PM et il a donné le ton même s’il na pas donné l’ordre.» De son côté, le leader du Mouvement socialiste militant (MSM), Pravind Jugnauth, s’est également exprimé sur la question lors d’un point de presse, ce vendredi 15 février. Il a dénoncé les propos de Somduth Dulthumun qu’il juge «sectaires». Néanmoins, il a décidé de ne pas aller de l’avant en portant plainte : «C’est peine perdue ! J’avais espéré que la police, qui a une certaine indépendance, agirait. Mais là aussi, c’est peine perdue.»

De nombreuses personnes attendent désormais une réaction de la part des autorités (de la police, de l’Independent Broadcasting Authority, entre autres). Ils ont décidé de ne pas être aussi défaitistes que Jugnauth fils. Ils veulent une réaction pour condamner les propos de ce proche de Navin Ramgoolam.
Ils s’attendent que les mots se transforment, enfin, en action.

Navin Ramgoolam parle de pluies et de critiques

Il n’a pas parlé que des propos de Somduth Dulthumun. Le chef du gouvernement s’est également exprimé sur d’autres sujets, le vendredi 15 février. Il a déploré notamment, dans le sillage des pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays, ce mercredi 13 février, le manque de «planification appropriée et de drains» concernant les nouveaux morcellements en construction tout en précisant que son gouvernement a investi Rs 2,5 milliards pour l’entretien des drains à travers le pays suite au rapport du juge Bushan Domah publié en 2008. Ce dernier avait présidé un Fact-Finding Committee sur des inondations qui avaient causé la mort de quatre personnes, dont une collégienne.

Le chef du gouvernement a également réagi suite aux propos de sir Anerood Jugnauth concernant sa vie privée : «Les travaillistes ne font pas de la politique de cette manière», a-t-il simplement déclaré. Par ailleurs, après s’être montré très critique envers la presse ces dernières semaines, Navin Ramgoolam a, semble-t-il, mis de l’eau dans son vin : «Je ne suis pas en colère contre la presse. Elle a le droit de faire des critiques.»

Le Casela fait peau neuve

Un parc de loisirs comme nous n’en avons jamais eu à Maurice. Un lieu gigantesque où touristes et Mauriciens pourront découvrir des animaux de toutes sortes, diverses activités terrestres et aquatiques, et un cinéma en 5D. Tel est le nouveau projet du groupe Médine qui, à travers ce programme de développement, espère donner un nouveau souffle au Casela.

Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, procédait d’ailleurs, vendredi soir, à la pose de la première pierre de ce vaste projet éco-touristique en trois phases, qui nécessitera plus de Rs 1 milliard d’investissement. Avec ce réaménagement, les promoteurs comptent bien faire de Casela, le plus célèbre parc de loisirs dans la région de l’océan Indien.

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