La défunte était très pieuse selon ses proches
«Kiler to pu retourné». C’est, semble-t-il, la dernière phrase qu’aurait prononcée Mady Valayden à l’adresse de son époux Sadasiven avant de périr carbonisée dans un coin de sa maison, à la rue Pagoda à Stanley, qui sert de lieu de prière.
Assis dans un fauteuil à moins d’un mètre du lieu du drame, Sadasiven semble perdu dans ses pensées. Les marques laissées par les flammes sont encore visibles sur les murs de sa maison. La veille, on avait procédé à un grand nettoyage.
Le va-et-vient des proches venus témoigner leur soutien à la famille endeuillée est incessant. Que s’est-il passé? C’est la question que se posent ceux présents. L’époux de sa victime essaie d’apporter une réponse à leur interrogation.
Sadasiven, 54 ans, employé à la ‘Development Works Corporation’ (DWC),raconte que le drame s’est produit peu avant 9 heures lundi dernier : «Nous avons bu du thé ensemble ce jour-là ; je suis sorti pour aller travailler».
L’époux de Mady ajoute que pour la première fois et ce, après 33 ans de vie commune, son épouse lui a demandé l’heure à laquelle il allait rentrer: «Pu la première fois line demane mwa kiler to pu retourné. Après sa line avance rido et guet mwa allé».
Le feu aurait, par la suite, éclaté sur un oratoire installé dans un couloir qui sert aussi de coin de prière. La belle-fille de Mady, qui habite au premier étage, et des maçons qui travaillaient dans la cour n’ont rien pu faire pour la sauver. Les flammes ont atteint trois pièces et le couloir où se trouvait la victime.
Le rapport de l’autopsie révèle que Mady Valayden, 52 ans, enseignante du secondaire, est morte des suites de brûlures excessives. Le feu aurait pris accidentellement à ses vêtements. «Elle portait un sari blanc avec un liseré de couleur orange», se souvient Sadasiven.
Ce dernier n’arrête pas de faire l’éloge de sa défunte épouse : «Elle était très pieuse et était une bonne épouse. Elle venait d’acheter une voiture neuve. Elle devait partir en Inde pour acheter des vêtements pour notre fils cadet qui va se marier au mois de novembre de l’année prochaine mais elle ne l’a pas fait car elle aidait financièrement celui-ci à construire sa maison».
Sadasiven et les siens rejettent la thèse selon laquelle Mady se serait suicidée en s’immolant par le feu, comme veulent le faire croire certaines mauvaises langues : «Elle aimait trop la vie pour se donner la mort». Il ajoute que «kan guet son trace lipié lor marbre trouvé li ti pé fer la prière kan difé ine prend».
La ‘Criminal Investigation Division’ (CID) de Rose-Hill a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de ce drame.