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Le bal ensanglanté de Kevin

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Kevin Nagalingum (en sweat shirt rouge) est mort après être resté quinze jours dans le coma

La dernière danse de Kevin Nagalingum. Alors qu’il assistait à un bal à Albion, Kevin s’est fait tabasser par un groupe d’individus. Blessé et inconscient, le jeune homme, maçon de son état, a sombré dans le coma avant de rendre l’âme quinze jours plus tard.

Une mère qui pleure toutes les larmes de son corps. Marie-Josée Nagalingum, 38 ans, la mère de Kevin, veut comprendre : « Comment une telle violence existe-t-elle dans notre société? Mon fils voulait juste aller s’amuser à ce bal et c’est un cadavre qui m’a été rendu».

L’atrocité avec laquelle son fils a été agressé attise  sa douleur. Mais le plus dur demeure le fait que son fils contribuait grandement à faire bouillir la marmite familiale. «Mon mari Devendra ne gagne pas beaucoup d’argent. Pour arrondir les fins de mois difficiles, Kevin apportait sa contribution. Déjà pour Noël, il avait prévu d’offrir des jouets à ses deux petites sœurs », confie-t-elle.

Le samedi 5 décembre dernier. Il est 22h00. Kevin grimpe dans la voiture de son oncle Éric. Deux autres amis y sont déjà. Direction : Albion où ils vont à une soirée dansante. « Kevin m’avait dit que c’était la dernière fois qu’il allait danser cette année. Il disait qu’il devait économiser de l’argent pour les dépenses de fin d’année », raconte-t-elle.

La salle est quasi remplie quand les quatre hommes arrivent à la soirée. « Nous avons payé notre billet d’entrée à Rs 100 et Rs 10 pour le badge », se souvient Éric.

La première chose qu’ils ont faite, dit-il, c’est de se trouver une table : « Nous avons pris quelques verres; ensuite, Kevin et les deux autres amis sont allés sur la piste de danse ».

Battu avec une chaîne

Toujours selon Éric, durant la fête, alors que Kevin regagnait la table avec ses amis, il a vu deux ou trois hommes entourer son neveu. Celui-ci a reçu un coup de poing au visage. « J’ai essayé de m’enquérir de ce qui se passait mais je n’ai eu aucune explication. Jusqu’à aujourd’hui, j’ignore pourquoi Kevin a été battu», nous dit-il.

D’après les dires d’Éric, les choses se sont très mal passées. Un groupe d’hommes est venu rejoindre les présumés agresseurs de Kevin. « À l’aide de gourdins et d’une chaîne, ils ont commencé à tabasser Kevin. Je me suis enfui car je ne pouvais rien faire pour le sauver. Un des gars du groupe m’a dit : « talère to tour», poursuit Éric.

La police d’Albion est informée de la bagarre. Entre-temps, ceux présents au bal fuient de peur d’être blessés durant la bagarre.

«Environ trois policiers sont arrivés mais ils ont dû demander l’aide d’autres policiers pour entrer dans la salle. À l’arrivée des renforts, les policiers ont pu s’occuper de Kevin mais les suspects avaient pris la fuite», se souvient Éric. Le blessé est conduit inconscient aux services des soins intensifs de l’hôpital Jeetoo, Port-Louis.

Le diagnostic est difficile à accepter pour les parents de Kevin. La moitié du cerveau du jeune homme ne fonctionne plus, sa cervelle saigne. « Les médecins devaient l’opérer le même soir mais ils ont décidé d’attendre », confie Marie-Josée.

Quinze jours après, soit le dimanche 19 décembre dernier, alors qu’il devait être transporté dans la salle d’opération, Kevin a rendu l’âme. L’autopsie a conclu à une fracture du crâne.

Les policiers chargés de cette enquête ont arrêté trois personnes et ils recherchent trois autres .

Cette agression a mis fin aux rêves de Kevin. Ce jeune homme, qui était l’aîné d’une famille de cinq enfants, voulait être peintre automobile. L’année prochaine allait être un nouveau départ pour lui. Il allait délaisser la maçonnerie pour embrasser une nouvelle carrière.

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