Abilash Soogare ne rêvait que d’une chose : réussir sa vie professionnelle. Le 3 janvier
prochain, il devait se rendre en Angleterre pour y poursuivre des études en comptabilité
Toute sa vie était planifiée. Abilash Soogare, 24 ans, un ‘Accounts Clerk’ dans une compagnie, rêvait de devenir expert-comptable. Il s’était inscrit à une université en Grande-Bretagne et son départ était prévu pour le 3 janvier prochain. La mort a été plus rapide. Une collision fatale avec une autre voiture sur la route à Coromandel a brutalement mis fin à ses jours et à ses rêves.
Un Noël noir pour les Soogare à Richelieu. Le fils aîné d’une famille de trois enfants est mort tragiquement en raccompagnant un proche parent à Beau-Bassin tôt le dimanche 19 décembre dernier. Ils assistaient à un anniversaire ensemble.
Aux petites heures du matin ce jour-là, Abilash décide de raccompagner un proche qui habite à Beau-Bassin. Selon Devanand, le père de la victime, c’est en retournant à la fête que le drame se produisit. Abilash conduisait la voiture et son frère Ashley l’accompagnait : «Nous avons appris que c’est non loin des feux de signalisation que l’accident s’est produit. Abilash n’a pas survécu à ses blessures.»
Quelques heures avant la collision fatale, vers 00h00 Abilash avait également raccompagné sa mère, chez eux. Ensemble avec son frère Ashley et leur mère, ils étaient invités à assister à l’anniversaire d’une cousine qui célébrait ses 18 ans. «Il y avait tous ses cousins et cousines qui étaient présents», raconte Devanand Soogare.
La fête se déroulait à deux cents mètres de sa maison. Avant de repartir à la fête, il a dit à son père : « Papa, je retourne à la fête. Je profite de cette soirée pour bavarder avec mes cousins parce que je n’aurai pas le temps de le faire avant mon départ». La mort l’a ensuite surpris sur cette route.
Quant à Ashley, 22 ans, le frère de la victime, il s’en est sorti avec plusieurs fractures. À l’heure où nous mettions sous presse, il ignorait toujours que son frère est mort.
Une amoureuse en pleurs
Ashley et Abilash, c’est plus que les liens du sang. Devanand les décrit comme deux bons amis. « Ils étaient complices. Abilash aidait souvent Ashley dans son snack. Après le boulot, il l’aidait à servir les clients», dit-il.
Les funérailles de la victime ont eu lieu dans l’après-midi du même jour.
C’est une Vandana inconsolable et en pleurs qui a tenu à rendre un dernier hommage à son petit ami. Et dire que la veille même du drame, soit le samedi 18 décembre dernier, les deux amoureux affichaient leur bonheur lors d’une «présentation fami».
Ce samedi-là, Abilash (connu également comme Ashvin) s’était rendu chez sa copine avec sa mère. Comme le jour de son départ approchait à grands pas, il voulait que sa mère rencontre les parents de Vandana, celle avec qui il avait l’intention de fonder une famille. «Il voulait rassurer les parents de sa copine qu’il allait retourner pour se marier avec elle après ses études », confie Devanand. Vandana, la vingtaine, vient
d’intégrer la force policière.
Prévoyant, Abilash avait même fait le plan de sa maison qu’il comptait faire construire à son retour sur un terrain que son père venait de lui acheter.
Son père garde le souvenir d’un fils pieux. Abilash se faisait un devoir de jeûner tous les lundis. «Pour l’encourager, nous jeûnions nous aussi», raconte son père Devanand. Il se consacrait à la culture physique mais il ne concourait pas. Son but était de gravir les échelons sur le plan professionnel. Il devait se rendre en Grande-Bretagne pour étudier la comptabilité : «Il voulait être expert-comptable. Son diplôme en main, il comptait travailler pour la compagnie dans laquelle il était employé depuis plusieurs années déjà ».
Un avenir tout tracé pour Abilash mais la mort a mis un terme à ses ambitions ainsi qu’à celles de ses proches. Son père se rappelle une phrase qu’il avait dite à son grand-père de 78 ans quelque temps avant l’accident «Kan ou pu mort, c’est mwa ki pou allume difé pou la cérémonie». C’est lui qui est parti en premier sans avoir eu le temps de voir se réaliser ses rêves.