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Ramgoolam et le bon sens

Le Premier ministre poursuit sa logique de défendre l’indéfendable. Alors que l’opinion publique est révoltée par l’indescriptible anarchie vécue en ce mercredi noir, qui restera gravé dans la mémoire collective, Ramgoolam a tenté de faire de l’ironie pour répondre aux questions de la presse, vendredi dernier. Il nous dit donc qu’à Maurice, nous avons «des experts, des ingénieurs en tout (..) «que même Dieu n’aurait pu prévoir ce temps.» À trop vouloir voler au secours de la météo, Ramgoolam court le risque de se ridiculiser lui-même. Car si tant est que la météorologie demeure une science inexacte, le bon sens reste, une donnée on ne peut plus exacte.

Que dit-on ? Que l’on peut comprendre qu’il était impossible pour la station de prévoir, dès mardi soir, les grosses averses du lendemain. Mais que s’est-il passé, mercredi, aux petites heures du matin quand les météorologues ont découvert la situation ? Comment réagit-on à Vacoas quand l’on réalise que 100 millimètres de pluie seraient enregistrés dans les prochaines heures ? Est-ce qu’on les attend tranquillement, c’est-à-dire à la minute près, pour émettre l’avis, ou est-ce qu’on prévoit qu’on va les atteindre et l’on prend les dispositions qui s’imposent? Gouverner, prévoir ? Ramgoolam aura beau tenter de faire de l’esprit, la vérité saute aux yeux : la gestion de ce jour particulier par les autorités était tout simplement catastrophique.

L’annonce de la fermeture des écoles a été tardive, le cafouillage entourant la décision prise pour un congé forcé dans le secteur public d’abord puis privé, témoigne d’un manque de plan précis en pareille occasion, l’enfer vécu par les automobilistes, prisonniers dans leurs voitures et dans beaucoup de cas, ne pouvant communiquer –, la colère du ministre Chedumbrum est partagée par nombre d’abonnés d’Orange – avec leurs proches ou leurs employeurs traduisait une certaine pagaille. Mais ce n’est pas seulement sur le plan du temps que Ramgoolam semble être déconnecté. Ainsi donc, le Premier ministre a justifié les propos de Somduth Dulthumun, autour d’un prétendu «hindu bashing» arguant qu’il s’agit là de la liberté d’expression. Au nom de quelle liberté d’expression peut-on provoquer une incitation à la haine ? Au nom de quelle liberté d’expression peut-on encourager des membres d’une association dite socio-culturelle à menacer et à accuser à tort des journalistes ? Au nom de quelle liberté d’expression peut-on attiser le feu communal ?

Le Premier ministre a tort de donner raison à Dulthumun. Tout comme il a tort de continuer à marcher sur la corde fragile de la fibre communale. Ramgoolam, enfermé dans ses calculs politiques, traînant derrière lui des casseroles remplies de scandales, sait que sa popularité a pris un coup. Et en bon tacticien, il a déjà les yeux rivés sur les législatives de 2015. Ayant vécu une mauvaise expérience aux dernières municipales, le PM sent que SAJ peut devenir un challenger ou une nuisance menaçante pour son avenir. Et le voilà qui fait ce qu’il a toujours fait (et qui a payé aux deux dernières législatives) en période de mi-mandat : tenter par tous les moyens, y compris les plus viles méthodes, de consolider la grande famille hindoue – quelque peu divisée depuis le départ du MSM du gouvernement – en nous la jouant ensuite rassembleur envers les autres composantes de la nation. La récente mise en scène de la tea party chez une famille créole du Morne répondait à cette stratégie. Ainsi, va la vie à Maurice. Pour rester au pouvoir, un Premier ministre peut cautionner des propos à caractère raciste. Qu’importe les conséquences. Et l’on s’étonnera ensuite du repli identitaire des jeunes !

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