Un nouvel établissement a vu le jour. Le Mauritius Turf Club (MTC) a accordé à Kush Ramdour une licence pour une écurie pour la saison 2005. Associé avec les courses hippiques locales, les Ramdour affûtent déjà leurs armes en vue de la nouvelle saison qui s’annonce dure.
«Depuis 2003, j’ai fait une requête auprès du MTC pour avoir une écurie mais comme il y avait eu une politique pour réduire le nombre des établissements, je n’avais pu en avoir un. Cette année, j’ai fait une nouvelle demande et finalement, les commissaires ont agréé à ma requête», nous dit Kush Ramdour.
Ce n’est pas la première fois qu’une écurie porte le nom Ramdour. Dans les années 80, Mann Ramdour dirigeait un établissement. Et ses grands-parents aussi, dans les années 20,dirigeaient une écurie.
Qui est Kush Ramdour ? Ce n’est certainement pas un inconnu dans le giron hippique. Pas plus tard que cette année, il avait été l’assistant entraîneur chez l’écurie Raj Ramdin. Âgé de 45 ans, il est marié à Devina et il est père de trois adorables filles, Meenakshi, Ashwina et Shefali. Sa femme, Devina, n’est autre que la fille de Damodarsingh Khemloliva, un autre passionné de course qui, dans un passé pas trop lointain, était associé à Bona Fide, ex-pensionnaire de l’écurie Maigrot qui avait remporté le Barbé avec le jockey mauricien Anand Bundhoo en selle.
Kush Ramdour a côtoyé les chevaux depuis sa plus tendre enfance. Outre les chevaux, ses autres passions sont la photographie, la chasse et la pêche.
«Je caressais, depuis belle lurette, le projet d’être un entraîneur et d’avoir une écurie. Et mon rêve a pu devenir réalité. Cette année, comme j’étais assistant entraîneur chez Raj Ramdin, j’ai pu parfaire mes connaissances dans ce domaine», confie-t-il.
S’il y a un événement, ces derniers temps, qui l’a marqué, c’est bel et bien la victoire de Fashion Editor lors de la Journée Internationale. D’ailleurs, il ne cesse de nous dire comment il l’avait entraîné en ajoutant que des jours avant cette course, avant de se coucher, il peaufinait les statégies à adopter pour affronter les chevaux de ses adversaires.
Chapeau bas à Soumillon
«Je dois titrer mon chapeau à Christophe Soumillon qui a monté mon cheval à la perfection. J’avais mis beaucoup de temps à entraîner Fashion Editor pour cette épreuve. Sa victoire demeurera mémorable pour moi et mes frères, aussi bien qu’à toute la famille. D’aucuns disaient que mon pensionnaire, avec son lourd handicap de 62 Kg sur le dos et le parcours de 1800 mètres, n’avait aucune chance de vaincre. Mais au fond de moi, je croyais qu’il allait le faire», affirme-t-il.
Kush Ramdour se souvient toujours du conseil prodigué par Herman Brown, l’entraîneur de Fashion Editor en Afrique du Sud. «Herman m’avait dit un jour : If you race Fashion Editor from behind, you will see the best of him».
Parlant de ses frères, Kush dit : «On est quatre frères, Luv, Mann, Raj et moi. On a été tout le temps ensemble et nous formons une seule équipe.» Comme quoi, Kush n’aura pas de souci à se faire car il aura le coup de main voulu dans sa tâche.
À valeur du jour, l’établissement Ramdour peut compter sur ses chevaux : Fashion Editor, In A Heart Beat, Vampire Jet, Coronation Cup, Shakenotstirred, Royal Blaze, Derby Chant, What A View, Surfing Award, My Philip, Waldorf Dancer. French Blade a été mis temporairement au repos car il a eu un problème au tendon alors que Lots ‘N Lots a été mis à la retraite après de bons et loyaux services.
Pas faire de la figuration
«Je ne compte pas venir faire de la figuration, surtout que la compétition s’annonce de plus en plus dure. Je compte avoir un effectif de 20 à 23 chevaux. D’ici peu, je négocierai l’achat de six nouveaux. Pour le moment, je ne sais toujours pas si je ferai venir mon coursier de deux ans, Longford, qui court aujourd’hui en Afrique du Sud. Longford est un cheval prometteur qui a remporté une première victoire en tant que yearling dès sa première sortie. Il est entraîné par Ron Philip,» nous dit Kush.
«Une chose est cependant sûre. J’opterai pour un effectif de qualité car je compte faire bonne figure dans la compétition. Et je suis à la recherche d’un crack qui défendra nos couleurs dans les grandes courses car il ne faut pas oublier que notre famille a tout le temps possédé un crack. Ceci dit, je prendrai tout mon temps pour le choisir», nous fait comprendre Kush Ramdour.
Il est vrai que la famille Ramdour a tout le temps été associée à un grand coursier. Il y a eu Worshipful Day qui avait remporté la Duchesse sous la selle de Robbie Fradd, Facet’s Magic, gagnant de la Duchesse et du Barbé, Villiers qu’on ne présente plus aux turfistes.
Et la plus grande déception de Kush Ramdour ? «C’est le Maiden perdu par Lots ‘ N Lots sur le fil. Il y a aussi la défaite de Facet’s Magic dans la Coupe d’Or face à Seraphos car mon coursier, qui avait déjà remporté deux classiques cette année-là, n’a pu remporter une troisième».
En ce qui concerne le choix du jockey qu’il engagera pour la saison prochaine, même s’il est vrai que le nom de Gilles Lemius a été cité, Kush Ramdour nous dit qu’il n’a pas encore pris une décision finale en ce qui concerne celui qui portera la casaque verte et rose.