Il n’a pas l’air d’être un homme aigri. Maurice Allet, leader du PMSD, dont le nom circulait pour remplacer Sylvio Michel au sein du Cabinet mais qui s’est fait coiffer par Leela Dookun-Luchoomun, dit que le Premier ministre n’était pas obligé de le choisir. Il profite pour lancer un appel à Xavier-Luc Duval pour une réconciliation de la famille des bleus.
Q : Quel est votre sentiment après avoir été laissé sur la touche par le Premier ministre au profit de Leela Devi Dookhun?
R : Nommer un ministre demeure la prérogative du Premier ministre. Je dois préciser que quand le MMM a contracté un accord électoral avec le PMSD, il n’y avait pas de promesse d’un maroquin ministériel pour notre parti. Paul Bérenger n’avait aucune obligation de me nommer ministre à la place de Sylvio Michel, démissionnaire. Le PMSD ne peut se plaindre du traitement qu’il a au sein du gouvernement. D’ailleurs, le Premier ministre a annoncé que le MMM, le MSM et le PMSD iront aux prochaines élections ensemble. C’est un gage de confiance que le leader du MMM donne à mon parti.
- Le PMSD a toujours eu un ministre au sein de n’importe quelle alliance gouvernementale. Pourquoi pas cette fois ?
R : Paul Bérenger est le président de la SADC et, en cette capacité, il a voulu respecter l’un des engagements pris par Maurice qui est d’avoir une plus grande représentativité féminine au sein des instances dirigeantes du pays. Le PMSD accepte le choix du Premier ministre et je ne peux dire qu’il a laissé tomber le parti. Par contre, si le fauteuil ministériel m’était revenu, le PMSD aurait été ravi. Lors des négociations pour les prochaines législatives, le PMSD discutera du nombre de tickets qu’il aura, des nominations dans des corps para-étatiques et d’autres détails. Je dois reconnaître que le PMSD a eu un bon traitement dans l’alliance gouvernementale durant ces quatre ans, puisque nous avons eu deux maires après vingt-neuf ans, dont l’excellent Patrice Duval aux villes sœurs qui a fait honneur à la famille bleue. Sans compter d’autres nominations, comme celles de Hervé Duval, Germain Commarmond, Mamade Khodabaccus, Nounou Assy et d’autres encore. Je ne suis pas déçu, car Bérenger a gâté le PMSD. Quand je frappe à sa porte, il fait tout pour aider les membres du parti ou des inconditionnels de sir Gaëtan Duval.
Q : En n’obtenant pas le poste de ministre, pensez-vous que vous alliez être nommé PPS ?
R : Je ne voudrais pas descendre à ce niveau. Ce n’est pas parce que le PMSD n’a pas eu un poste de ministre qu’on doit se rabattre sur un poste de PPS. Le PMSD a émis un souhait au Premier ministre pour que je sois nommé ministre, mais il a porté son choix sur une femme. Je respecte son choix. Pour ce qui est du poste de PPS, je ne suis pas un ‘rodeur boute’.
Q : Certains dans l’entourage du PMSD disent que vous devriez quitter le gouvernement après ce qu’ils qualifient «d’affront». Qu’avez-vous à leur répondre ?
R : Ce ne sont pas les membres de l’Opposition ou d’autres qui vont me faire la leçon. En l’an 2000, Bérenger a tenu parole vis-à-vis de nous, malgré le fait que je ne détenais pas le sigle du parti, le Coq. J’ai eu l’investiture au sein de l’alliance comme membre des Vrais Bleus. Le PMSD était alors le fruit d’une bataille juridique entre MM. Xavier-Luc Duval et Hervé Duval. Donc, je ne pouvais pas négocier de portefeuille ministériel. Donc, je n’ai rien perdu. Pourquoi alors devrais-je démissionner ? Le PMSD se sent bien au sein du gouvernement MSM/MMM.
Q : Combien d’investitures le PMSD s’attend-il à avoir de l’alliance MSM/MMM aux élections de 2005 ?
R : Je ne peux quantifier à ce stade, mais je suis sûr d’une chose : je ne serai pas seul. D’abord, le PMSD veut démontrer à l’alliance qu’il est une force avec laquelle il faudra compter aux prochaines élections.
Q : Il est un fait que le patronyme Duval est fortement associé au PMSD. Pensez-vous pouvoir rallier les sympathisants de ce parti avec Xavier Duval comme adversaire dans l’Opposition ?
R : J’ai été élu leader du PMSD à travers deux congrès du parti. Si on dit que les Duval sont associés au PMSD, je fais aussi partie de la famille Duval par alliance, puisque ma femme est la cousine germaine de Gaëtan Duval et ma belle-mère est la doyenne de la famille Duval. Donc, les ‘Joe’ voient en moi un digne successeur de leur leader décédé et se rallient autour de moi pour ma fidélité envers sir Gaëtan Duval. J’étais à ses côtés jusqu’à sa dernière demeure.
Q : La question revient toujours : une réconciliation de la famille bleue est-elle dans le domaine du possible ?
R : Sincèrement, je le souhaite, la porte est restée toujours ouverte. D’ailleurs, j’ai des amis qui sont dans l’autre camp (ndlr : PMXD), comme Ghiselaine Henry, Kader Hosenally et mon ami Jacques Panglose. Pourquoi tout ce beau monde est-il là-bas ? Ce n’est pas moi qui ai déserté le PMSD ; au contraire, j’ai fait la fierté du parti qui est aujourd’hui dans l’alliance gouvernementale. Certaines personnes au sein de ce groupe disent qu’elles ne peuvent travailler avec Paul Bérenger. Depuis quatre ans que le PMSD travaille avec le MMM, nous sommes très heureux. Rajesh Bhagwan et moi, nous étions des adversaires acharnés mais aujourd’hui nous travaillons en étroite collaboration. Les ennemis d’hier sont devenus des amis. Qu’il s’agisse du MMM et du MSM, du PTr et du MMM, du PMSD et du PTr, tous étaient un jour adversaires puis ont fait alliance. Pourquoi le PMXD ne pourrait-il pas travailler avec le MMM ? Je fais un appel au PMXD pour qu’il revienne au PMSD. Au nom des ‘Joe’, qu’il vienne rejoindre le PMSD au sein du gouvernement. Ne comptez pas sur moi pour aller rejoindre le PMXD dans l’Opposition. Surtout avec la manière dont Navin Ramgoolam traite le PMXD.
Q : Êtes-vous prêt à donner le leadership du PMSD à Xavier-Luc Duval ?
R : On ne fait pas de la politique pour n’être que le leader d’un parti. Qu’il vienne et montre sa sincérité et sa loyauté envers le parti dont son père a été le leader charismatique. Après, on verra pour le leadership, car je ne suis pas attaché au poste de leader du PMSD.