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Une femme jalouse poignarde Daisy, 89 ans

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Daisy se remet lentement à l’hôpital de l’agression au poignard dont elle a été victime mardi dernier

Que de tourments dans ses vieux jours ! Daisy Rita, 89 ans, se remet lentement des trois coups de poignard qu’elle a reçus au bas-ventre mardi dernier. Salina Manaroo, 42 ans, celle qui a avoué l’avoir agressée, soutient avoir commis son forfait parce qu’elle soupçonnait son époux, Rajen, 46 ans, d’avoir, tenez-vous bien, des relations extraconjugales avec la vieille dame.

Sur le pas de la porte d’une modeste maison en tôle à Bassin, Quatre-Bornes, des traces de sang témoignent d’un drame récent. À l’intérieur, les mêmes traces, partant du grand lit qui occupe la majeure partie de la pièce jusqu’à la porte. Une armoire, une table et une chaise composent le reste de l’ameublement misérable de la petite pièce que loue Daisy.

Il est aux alentours de 2h du matin mardi dernier quand les voisins de la vieille dame sont réveillés par ses hurlements. «Elle criait au voleur, au voleur ! Nous sommes tous sortis pour voir ce qui se passait. Daisy était dans la rue et tenait son ventre qui était en sang. Elle a ensuite sombré dans l’inconscience», raconte François, un proche voisin.

Admise en ‘Intensive Care Unit’, Daisy reprend conscience deux jours plus tard et est alors transférée dans une autre salle. «Elle parle avec difficulté mais elle m’a dit qu’elle ne se rappelait pas qui était rentré chez elle pour l’agresser», déclare François.

Elle ne sait pas encore que son ancienne voisine, Salina Manaroo, a été inculpée provisoirement de tentative de meurtre après qu’elle a avoué avoir commis l’agression. Ni que celle-ci a déclaré aux enquêteurs avoir poignardé la vieille dame parce qu’elle la soupçonnait, tout en étant une très vieille dame, d’avoir une liaison avec son époux Rajen. «Nous le lui dirons quand elle ira mieux. Pour le moment, il est inutile de la fatiguer avec ça», nous dit François.

Ce dernier conteste les accusations de Salina. «Il n’y a jamais eu de liaison entre Daisy et Rajen. C’est vrai que ce dernier venait souvent voir la vieille dame pour l’aider mais sans plus. »

«Je la considérais comme une mère» 

Le dénommé Rajen confirme la version de François : «Comment est-ce que je peux avoir une liaison avec une femme de 89 ans ? C’est impossible. Je considère Daisy comme une mère et je l’aide en effectuant divers travaux de temps en temps, même après mon déménagement.»

Il y a quelques mois, les Manaroo et leur fils de 6 ans louaient une pièce d’une bicoque en tôle dont l’autre partie était occupée par Daisy. Ils ont par la suite déménagé pour aller habiter une maisonnette dans une rue plus loin. «J’ai toujours entretenu de bonnes relations avec Daisy. Je crois que ma femme était un peu jalouse de cette bonne entente. Elle m’a d’ailleurs déjà reproché d’avoir une liaison avec la vieille dame.»

Mais même s’il déplore ce qui est arrivé à Daisy, Rajen, qui travaille comme chauffeur, ne veut pas abandonner son épouse à son triste sort : «Je pense que Salina a commis cet acte par amour pour moi. Comme je l’aime beaucoup moi aussi, je vais tout faire pour la sortir de prison. Je compte prendre un bon avocat même si j’ai peu de moyens. Je me débrouillerai.»

Quant à Daisy, elle pourra compter sur l’aide de ses voisins, très affectés par ce drame, pour veiller sur elle. «Nous nous occupions déjà d’elle avant. Elle a le diabète et souffre de son pied gauche», soutient Marie-Ange.

Selon les voisins, Daisy vit seule depuis plus de dix ans et n’a que sa pension comme revenu. Ils avancent que les deux enfants de la vieille dame ne s’occupent pas d’elle et qu’ils ne savent rien de son époux. Sa fille serait à l’étranger alors que son fils vit dans une rue non loin. Ce dernier nous a déclaré avoir coupé les ponts - il refuse de dire pourquoi - depuis 60 ans avec Daisy, sa mère qui, dans ses vieux jours, a été la proie d’une femme jalouse.

Par Michaëlla Coosnapen

et Christophe Karghoo

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