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La Commission des droits de l’homme se penche sur les règlements policiers

La Constitution de Maurice ne fait aucune mention du droit au mariage ni du droit de fonder une famille. Cependant, Maurice est signataire de la Charte africaine des droits de l’homme dans laquelle figurent ces droits. Selon Dhiraj Seetulsingh, le président de la Commission des droits de l’homme , «notre Constitution n’inclut pas le droit de se marier comme un droit fondamental».

Face au cas d’Avinash Luckun, une nouvelle recrue de la force policière, qui doit démissionner parce qu’il est marié, le président de la Commission des droits de l’homme avance : «Nous allons considérer si les règlements concernant le recrutement à la force policière devront être revus».

Avinash est allé, ainsi, contre le règlement qui exige que les nouvelles recrues soient célibataires et gardent ce statut pendant deux ans après leur recrutement.

La Commission se penche actuellement sur ce cas après que les avocats d’Avinash, qui estiment que les droits de leur client sont lésés, ont déposé une plainte auprès de cette instance. Pour l’instant, selon le président de la Commission des droits de l’homme, vu que «que le Commissaire de police a référé l’affaire à la ‘Discipline Force Service Commission’ (DFSC) de la police, nous attendons la décision finale de cette instance avant de répondre».

La DFSC, qui s’occupe du recrutement et des promotions au sein de la force policière, statuera si elle devra faire une exception dans le cas d’Avinash. Nous avons envoyé des questions à cet organisme et à l’heure où nous mettions sous presse, 0hier, nous n’avions reçu aucune réponse.

Avinash, 22 ans, jeune recrue de la force policière, est contraint de soumettre sa démission. Au moment de faire sa demande pour s’engager dans la force policière, Avinash était célibataire. Cependant, n’ayant reçu aucune réponse après plusieurs mois, il se marie en avril dernier avec Asha, une habitante de Plaine Magnien. Coup de théâtre : il est recruté quelques mois après s’être passé la bague au doigt - il l’a signalé lors de son recrutement. Ce qui devait déclencher les procédures pour son licenciement.

Au dire de la mère d’Avinash, celui-ci ne se laissera pas faire : «C’était son rêve depuis enfant de se joindre à la force policière. Maintenant qu’il y est, il ne quittera pas son poste »,

Selon le père, Jankeerparsad Luckun, 65 ans, « quand mo garçon ti fer application dans la police, li pa ti marié ». À cette époque, il venait d’être licencié d’une compagnie de sécurité après trois mois de service « parce qu’il s’était absenté pour aller donner son sang pour l’opération de son neveu Mahesh qui s’était fait opérer du cœur».

Pensant que sa demande de se joindre à la force policière avait été refusée, Avinash prépare son mariage civil pour le 15 avril 2004 et la cérémonie religieuse pour dix jours plus tard.

Toujours selon le père, quelques mois après le mariage, un policier se pointe devant sa porte avec une lettre annonçant à Avinash que sa candidature a été acceptée. L’homme est tout heureux : son rêve devient enfin réalité.

Au mois de novembre, transportant la malle renfermant ses effets personnels, Avinash s’en va rejoindre la ‘Training Wing’ de la police à Beau-Bassin. Quelques semaines plus tard, alors qu’il remplit un formulaire, il signale qu’il n’est plus célibataire.

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