Harish Boodhoo s’adressant aux présumées victimes de la vente à la barre hier matin
Est-ce la lumière au bout du tunnel ? Apparemment non. L’attitude du gouvernement les choque. Le rapport Glover aussi. Mécontentes des recommandations de la commission d’enquête rendues publiques vendredi dernier, les présumées victimes de la vente à la barre envisagent d’entamer une grève de la faim. Une décision sera prise à l’issue d’une rencontre qui aura lieu samedi prochain au centre social Marie Reine de la Paix.
Vendredi dernier, le Conseil des ministres a pris note des recommandations du rapport de la commission d’enquête sur la vente à la barre, présidée par sir Victor Glover, et a agréé de le rendre public et invite le public à soumettre ses commentaires.
La décision d’inviter le public à se prononcer sur le rapport a provoqué la colère des présumées victimes. Lors d’une conférence de presse qui avait une allure de meeting, hier matin au quartier général de ‘Sunday Vani’, les différents intervenants n’ont pas été tendre envers l’ancien juge Glover et le gouvernement.
À la fin de la conférence de presse, ceux présents ont exprimé le souhait d’organiser une grève de la faim samedi prochain devant les locaux de la Cour suprême en signe de mécontentement.
C’est Harish Boodhoo qui a donné le ton. Ce dernier, qui a mené un combat de seize semaines en faveur des victimes, s’est dit très choqué en apprenant que le gouvernement allait retarder la mise en application des recommandations du rapport Glover.
Parmi les recommandations figurent, entre autres, l’institution d’une commission sur l’endettement, l’arrêt du paiement de 10% aux avoués, l’introduction d’un nouveau système d’appel d’offres à la place de la vente à la barre et l’élargissement des attributions de la ‘Land Restitution Commission’. La commission d’enquête a aussi référé quatre cas à l’ICAC et cinq autres à la police pour des procédures criminelles.
Harish Boodhoo s’est demandé comment le gouvernement a pu nommer une commission d’enquête pour ne pas appliquer les recommandations par la suite. L’heure est grave, dit-il car «les victimes ont été utilisées comme marche-pied. »
Hassenjee Ahmod, président de l’association des victimes, a, pour sa part, déclaré que le «gouvernement doit assumer ses responsabilités car les recommandations ne concernent nullement les victimes actuelles mais ceux du futur.» C’est pour cette raison, dit-il, que «la lutte bizin continié ziska gagne satisfaction. »
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Le président de l’association des avoués satisfait
Interrogé hier après-midi, Narendra Appa Jala, président de la ‘Law Society’ l’association regroupant les avoués de Maurice, nous a fait la déclaration suivante : «J’accueille le rapport favorablement. En gros, je suis satisfait, mais je tiens quand même à ajouter que les recommandations se trouvant dans le rapport méritent bien sûr une étude approfondie afin de pouvoir mesurer leur impact. De plus, pour moi, la commission des 10% n’a rien d’illégal selon la Cour suprême. »