• «Sega Tipik Sa» : un documentaire pour découvrir et célébrer dix ans de reconnaissance
  • Un sexagénaire succombe à ses blessures après une agression - Yash, le fils d’Anand Lutchmon : «Mo papa inn trouv lamor dan rann enn servis»
  • Chrysalide, 20 ans d’une riche aventure
  • Shameem Dewanuth décède quelques heures après un accident de la route - Sa sœur Shaheen : «Nous devons chérir nos êtres chers tant que nous en avons l’occasion…»
  • Future Hope : une promesse, une mission
  • Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»

Deux stratégies

Pour l’alliance sociale de l’Opposition aussi bien que pour l’alliance gouvernementale MSM/MMM, ce n’est pas couru d’avance. Pour l’une comme pour l’autre, la bataille va être dure pour l’emporter aux prochaines législatives.

Lors de son dernier congrès, le MMM a fait valoir que le gouvernement «  a une équipe et un bilan ». Autrement dit, ce parti joue la carte de la crédibilité. Le PTr, locomotive de l’alliance sociale, n’a de cesse, quant à lui, de marteler que le Premier ministre est proche du «  gros capital » et que le fossé entre les riches et les pauvres «  s’agrandit ». Les rouges comptent remettre à l’ordre du jour «  la lutte des classes ». Ils jouent, avec un certain succès, sur l’émotion pour alimenter une éventuelle dynamique en leur faveur.

Deux stratégies donc. Les deux comportent toutefois des failles.

Le fait que la bataille s’annonce serrée représente, déjà, un avantage pour l’Opposition. Parce que si le même tandem mauve-blanc a balayé les rouges en 1991 et en 2000, les choses se présentent différemment cette fois-ci. Sir Anerood Jugnauth est au Réduit et son fils est à la tête d’une formation périclitante. Parler, comme le fait Pravind Jugnauth, de « deux grands partis » au pouvoir est assurément abusif. Et puis Paul Bérenger, candidat, en 2005, au poste de Premier ministre pour les trois premières années au titre de l’accord à l’israélienne, fait tiquer plus d’un. L’affaiblissement manifeste du MSM dessert l’équipe gouvernementale. Sans compter le départ des Verts-Fraternels du gouvernement et un Baichoo taraudé par le doute. Quant au bilan du gouvernement, résistera-t-il à la perception que le pouvoir d’achat des Mauriciens dégringole ? Créer une cybercité, c’est bien. Mais c’est le commun des mortels qui votent. Si les petites gens ont l’impression qu’ils s’appauvrissent, ils resteront insensibles à la phraséologie moderniste du pouvoir.

À l’instar de Paul Bérenger, et à la différence de Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam est un leader charismatique. On l’a constaté ces derniers temps à Bassin, Beau-Bassin et Goodlands. Les zélateurs le comparent volontiers à Ram revenant de l’exil. L’image est frappante. Mais derrière le charme et la rhétorique pro-

tidimoune, il y a quoi ? Il y a surtout une réputation d’homme velléitaire, pétri d’indécision. Les ‘spin doctors’ du gouvernement feront tout, à l’approche des élections, pour tenter de le démolir sur ce point.

Pour que la carte de crédibilité que veut jouer le pouvoir soit …crédible, il faudrait que les masses, pour utiliser un langage du MMM d’autrefois, aient le sentiment qu’elles profitent elles-aussi du développement. Sinon ce serait difficile pour l’alliance au pouvoir. Quant au PTr, il doit convaincre que l’alliance sociale représente une alternative sur laquelle les Mauriciens peuvent compter. Cela suppose donc un programme de gouvernement détaillé dans lequel il expliciterait comment il mettrait en œuvre la démocratisation de l’économie, la lutte des classes. Thèmes qui lui sont chers.

«  La stratégie de toute opposition, c’est la prise du pouvoir. Pour y parvenir, une opposition doit d’abord se crédibiliser, pour ensuite se présenter en tant que ‘alternative government’. Un ‘alternative government’ se doit de maîtriser les dossiers – cela se voit de part la perspicacité de vos questions et de vos interventions au Parlement. Il faut aussi proposer des solutions, une politique d’alternance … ». C’est Rama Valayden qui le dit dans le Mauritius Times en date du 3 décembre dernier. Il fait partie de l’alliance sociale. Ces propos sonnent comme un avertissement.

Les deux principales formations devraient compléter leurs stratégies respectives. Le PTr ressemble à du champagne : beaucoup de bulles attirantes, mais peu de corps. Alors que les dirigeants au pouvoir apparaissent comme des technocrates froids. Des « ultra-libéraux sans cœur » comme diraient nos leaders syndicaux. Un comble pour un «  caring Government ».

L’Assemblée nationale sera vraisemblablement dissoute le 29 avril 2005 – la date théorique de la partielle au No 3 – ou avant. Reste à savoir, à quelques mois des élections, ce que sera le poids de la politique ethnique dans la joute électorale.

naeck@5plus.mu

Archive: