Joëlle Nagapen et Sonia Gandhi
Elle est sur un petit nuage pour avoir serré la main à Sonia Gandhi. Joëlle Nagapen, étudiante de 16 ans à la SSS de Pailles, ne cache pas sa fierté d’avoir rencontré celle qui a fait vibrer l’Inde en remportant les législatives indiennes en mai dernier: «Voir de près la grande Sonia Gandhi et lui serrer la main restera à jamais l’un des plus grands moments de ma vie.
24heures et beaucoup d’émotions. Bien que courte et rapide, la visite de Sonia Gandhi, de lundi à mardi dernier, a été riche en activités. Cette grande dame de la Grande Péninsule a séduit et est partie en laissant un «fabuleux souvenir» à la jeune Joëlle.
Joëlle Nagapen se dit chanceuse. Cette étudiante en Form V a été choisie par la principale de son collège, à la demande du ministère de l’Éducation, pour remettre un souvenir à Sonia Gandhi venue spécialement pour inaugurer le centre scientifique portant le nom de son défunt mari, à Bell Village : le ‘Rajiv Gandhi Scientific Centre’ (RJSC). C’est la direction du centre de Bell Village qui offrait, ce jour-là, le souvenir à l’invitée de marque pour la remercier d’avoir fait le déplacement.
«Nous avons choisi uniquement des collèges dans les environs de Port-Louis pour restreindre la sélection. Comme le collège de Pailles est le collège le plus proche de Bell Village, nous avons demandé à la principale de l’établissement de choisir une de ses élèves pour remettre un souvenir à Madame Gandhi», nous explique un responsable du ministère de l’Éducation.
«Je ne sais pas si j’ai été choisie selon des critères définis. Je pense que je l’ai été parce que je suis la ‘head girl’ du collège. En tout cas, je ne vais pas m’en plaindre. Je suis une privilégiée», nous déclare la jeune Joëlle.
Mardi dernier, 10 h15 : l’Italienne devenue célèbre après l’assassinat, en 1999, de son mari Rajiv Gandhi, alors Premier ministre de l’Inde, est rayonnante dans son sari rouge et bleu, bordé de motifs dorés. Les photographes de presse ne cessent de la mitrailler.
La présidente du Congrès ne montre point de signe de fatigue ; bien au contraire, son sourire ne quitte pas ses lèvres et elle avance toujours d’un pas énergique, sans sac à main, ce qui démontre bien la simplicité de cette femme battante. Les mesures de sécurité sont impressionnantes. L’invitée d’honneur se déplace avec son effectif de sécurité personnel car des proches à elle ayant été tués dans des attentats, «Shining Sonia» représente, elle aussi, une cible potentielle pour les terroristes. Pas moyen donc d’approcher la grande dame. Mais Joëlle, elle, a pu le faire et en est très émue : «C’était pour moi un grand moment.»
«Elle m’a souri»
L’adolescente affirme éprouver une admiration sans borne pour l’Italienne en sari. «Pour moi, Sonia Gandhi symbolise la femme par excellence, la politicienne et la mère. Quand je me suis approchée d’elle, j’ai senti mon cœur battre la chamade. Tout le temps, j’entendais parler de la grande Sonia Gandhi, de sa vie, de ses malheurs, des élections qu’elle a remportées et moi, aujourd’hui (Ndlr : mardi dernier), je l’ai approchée, lui ai serré la main et elle m’a souri. Son discours a été très touchant. Elle est impressionnante », nous dit la jeune Joëlle.
Ses amies, Uzma, Ruwaida et Anisha, toutes étudiantes en sciences du même collège, considèrent aussi que leur ‘head girl’ a eu beaucoup de chance. «Nous avons vu Madame Gandhi de loin et même de très loin, elle nous a impressionnées. Nous imaginons l’excitation et l’émotion de Joëlle qui, elle, l’a vue en face», nous déclare Uzma.
Joëlle, qui habite Saint-Pierre, nous fait part que depuis l’annonce par ses enseignants qu’elle allait remettre un souvenir à la célèbre présidente du Congrès, elle ne pouvait tenir en place : «J’avais un trac fou car ce n’est pas tous les jours que je rencontre une personnalité et, surtout, pas n’importe qui. Mais après, j’ai réalisé que je devais me montrer à la hauteur de ce qu’on me demandait. C’était aussi pour moi une façon de bien terminer cette année scolaire avant de rendre mon ‘badge’ de ‘head girl’.»
Pour Joëlle, cette rencontre est porteuse d’un grand espoir : «Cela prouve que les femmes sont capables de beaucoup de choses dans la société actuelle.»
Après une journée chargée d’activités, mardi dernier, la grande dame a quitté le pays vers 17h25 en qualifiant sa visite de «courte, intense et fructueuse.» Bien que sa visite fût très courte, la Sonia Gandhi a brillé chez nous. «Dommage que Madame Gandhi ne soit pas restée plus longtemps», conclut Joëlle.
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Un emploi du temps chargé
Pas de répit pour la présidente du Congrès en visite chez nous. Arrivée lundi après-midi, elle est repartie le lendemain après avoir participé à une série d’activités. Lors de l’inauguration du ‘Rajiv Gandhi Science Centre’ (RGSC) mardi dernier, le moment fort de sa visite à Maurice, la présidente du Congrès a qualifié le centre de «symbole de l’amitié entre l’Inde et Maurice». Un autre moment fort de l’inauguration du centre de Bell Village a été le dévoilement du buste de Rajiv Gandhi érigé à l’entrée du centre.
À l’issue de la cérémonie d’inauguration, Sonia Gandhi s’est rendue à la State House pour une visite de courtoisie au président de la République, sir Anerood Jugnauth, qui l’a, par la suite, reçue à déjeuner.
La même après-midi, quelques heures avant son départ, la veuve de Rajiv Gandhi a rencontré le leader de l’Opposition, Navin Ramgoolam, et son épouse à l’hôtel Oberoi où elle logeait. Sa rencontre avec Navin Ramgoolam était la cinquième de cette journée de mardi. La veille la veuve de Rajiv Gandhi avait été reçue par le Premier ministre à un banquet d’État donné en son honneur à l’hôtel Balaclava.
Plus tôt mardi dernier, la présidente du Congrès s’est rendue au samadhi de sir Seewoosagur Ramgoolam, au jardin botanique de Pamplemousses, pour y déposer une gerbe. La présidente du Congrès a, par la suite, fait un tour dans le jardin en compagnie du vice-Premier ministre, Pravind Jugnauth, et du leader de l’opposition, Navin Ramgoolam, pour voir la plante qu’elle avait mise en terre lors de sa précédente visite et celles plantées par son défunt époux, Rajiv Gandhi, et sa belle-mère, Indira Gandhi.