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Irshad Jackaria ou profil d’un jeune entrepreneur

Des journalistes, il en a rencontré plusieurs ces jours-ci. Des questions, il y a répondu par poignée de dix. Au point de faire sa petite analyse, de conclure que «à chaque fois c’est différent».

C’est que Irshad Jackaria, 30 ans, lauréat du ‘Shell Live Wire’ et directeur de l’entreprise ‘Knowledge of the Art’, est sorti de l’ombre la semaine dernière. Il a remporté le titre de ‘Young Business ‘Start Up Award’, empoché Rs35 000 et obtenu un voyage à Londres qu’il effectuera l’année prochaine pour participer à l’édition du concours international du ‘Most Successful Young Entrepreneur’, là où il tentera de faire son «very best».

Quelques jours sous les projecteurs et les commentaires se veulent déjà lucides. «Cette récompense est celle du passé. Le plus important reste à venir», lâche Irshad, confortablement installé derrière son laptop, dans son bureau au sixième étage d’un bâtiment d’où il a vue sur Quatre-Bornes.

Cela fait à peine une année et demie que Irshad s’est installé là, à son propre compte, ouvrant les portes de la compagnie ‘Knowledge of the Art’, école de formation privée qui propose une multitude de cours destinés à diverses catégories de professionnels : de l’employeur de supermarché aux opérateurs des centres d’appels. Et ce n’est pas tout car ‘Knowledge of the Art’ - ou plutôt K-Art - agit aussi comme une agence de recrutement pour les Mauriciens de moins de 30 ans.

Raison? «Parce que j’ai réalisé qu’il est difficile pour les jeunes, souvent sans expérience professionnelle, ou encore pour ceux qui reviennent au pays après leurs études, d’obtenir du travail». Irshad sait de quoi il parle. Lui-même, revenant de ses études en Afrique du Sud en 2001, a rapidement déchanté «après avoir envoyé une cinquantaine de curriculum vitae sans jamais avoir de réponses positives».

Mariage «arrangé»

C’est uniquement à travers le ‘skills and development programme for young graduates’ qu’il arrive ensuite à décrocher des petits stages : quelques expériences professionnelles heureusement ensuite à travers le textile avant que Irshad devienne ‘lecturer’ à la DCDM Business School’. Mais en mai 2003, le jeune homme se sent «plafonné»; il décide, donc, de se jeter à l’eau et ouvre son agence.

Nouveau départ professionnel et également personnel. Ce même mois, Irshad célèbre ses fiançailles avec Aisha Mohammed, une jeune fille rencontrée une seule fois auparavant, et ce, en présence des deux familles. Avec qui Irshad s’est marié en janvier de cette année. Un mariage «arrangé» qu’il n’hésite pas à commenter. «Moi, je crois dans ce système. Je ne crois pas dans les coups de foudre».

Lui fait partie de ceux qui estiment «qu’il n’est pas nécessaire d’être amoureux» pour connaître la vie à deux.  À l’écouter, ça paraît simple : «Quand il y a un couple, il faut le faire marcher. Et pour ce faire, il faut de la tolérance». Et l’amour alors? «L’amour est quelque chose qu’on peut façonner. Moi, je me dis que je dois être amoureux de ma femme». Et? «Je le suis».

Il est ainsi Irshad : il a une assurance qui étonne, dit qu’il a ses principes à lui, émet des idées que certains pourraient qualifier de rétrogrades. Parlez-lui de l’homosexualité par exemple. La réponse fuse immédiatement. «Ah non, je ne crois pas là-dedans. Ce n’est pas naturel». D’ailleurs, en veut-il pour preuve, «Dieu n’aurait pas créé Adam et Eve, mais Adam et Steve». Irshad ne croit pas non plus dans les mariages interreligieux. En bon musulman, le jeune homme affirme avoir ses croyances, garde ses racines, et estime vivre avec son époque. Si son épouse ne porte pas le voile, c’est parce que ce «n’est pas nécessaire». «Pourquoi n’ai-je pas un chameau mais une voiture?» se demande-t-il. «C’est parce que les temps ont changé. Je vis donc avec mon temps.»

Depuis la semaine dernière, Irshad vit un petit bonheur après sa nouvelle récompense de ‘Shell Live Wire’, mais lui dit qu’il «a les pieds bien sur terre» et qu’il n’a changé aucune de ses habitudes. Ce dimanche-ci, comme tous les autres dimanches, d’ailleurs, Irshad sortira avec son épouse faire du tourisme dans un coin de Maurice. Le lieu choisi pour aujourd’hui : Les Sept Cascades. Eh oui, en amoureux, bien sûr!!

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Le ‘Shell Live Wire’, c’est quoi ?

Chaque année, le concours Shell Live Wire a lieu dans 26 pays. Maurice a organisé cette année la cinquième édition de ce concours. Le but : récompenser un jeune entrepreneur. Irshad Jackaria a reçu le prix du «Most Successful Young Entrepreneur», alors que Bruno Brasse a remporté le trophée du ‘Best Business Plan’ pour Rodrigues.

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