Les proches de Rajkumar Ghoseawon, dit Sachin, ne comprennent pas pourquoi il s’est donné la mort. Sachin était un jeune homme qui participait à beaucoup d’activités dans sa localité. Il était aussi quelqu’un de très pieux. Sur la photos : Sachin lors d’une cérémonie de marche sur le feu
La tourmente pour Bijawantee. C’est une femme meurtrie. C’est une mère qui n’arrive pas à se faire à l’idée que son fils, Rajkumar Ghoseawon, 22 ans, dit Sachin, se soit suicidé. Ce dernier a été retrouvé pendu à une poutre d’un pont à quelques mètres de sa maison à Poste de Flacq, samedi, dernier, avec une corde à linge.
Six ans plus tôt, Bijawantee avait perdu son frère qui s’était, lui aussi, donné la mort par pendaison. La famille revit encore une fois le même drame.
C’est un habitant de la localité qui a fait la découverte macabre et qui a annoncé la triste nouvelle à Roshan, le frère aîné de Sachin.
«Sachin n’a jamais dit qu’il avait des problèmes ou qu’il en avait marre de la vie. Sa mort, comme celle de notre oncle, va sans doute rester à jamais mystérieuse. Il s’en est allé avec ses secrets. Cela va être dur pour nous de ne pas y penser mais il va falloir tous que nous nous y fassions. C’est son choix; s’il s’est donné la mort.»
Encore un autre jeune qui se donne la mort et qui s’ajoute à la longue liste des suicidés. Il ne reste à Bijawantee que Roshan, 26 ans, et son mari Devanand qui est rentré d’urgence, le week-end dernier, de Dubayy où il travaille. Tous les deux l’aident à surmonter cette épreuve.
«Sachin m’avait téléphoné et insistait pour que je rentre au plus vite à Maurice. Je ne sais pas pourquoi il insistait autant. Comme je suis sous contrat à Dubayy, je devais retourner le 15 janvier prochain mais le sort en a voulu autrement», nous dit le père de Sachin.
Bijawantee a la voix enrouée, les yeux rougis à force de pleurer, mais, elle se montre forte : «Je ne peux expliquer ce qui s’est passé ou ce qui lui a traversé l’esprit pour qu’il commette un tel acte. C’était un jeune homme qui aimait tellement la vie. C’est difficile de croire que mon fils n’est plus de ce monde.»
Marche sur le feu
Sachin, un jeune homme sans problème, qui aimait faire des blagues, sourire et participer à des activités religieuses, laisse derrière lui un grand vide pour ceux qui l’ont connu. «Il affichait tout le temps un sourire et faisait rire tout le monde. Il avait une joie de vivre innée qu’il aimait partager avec les autres. Il était aussi très pieux et participait souvent à la marche sur le feu», nous raconte Roshan, qui parle de son frère avec beaucoup de nostalgie.
Dans la petite localité, tous montrent leur étonnement devant la disparition soudaine du jeune Sachin. «C’était quelqu’un de très populaire dans la localité. Il participait à toutes les activités du village. C’était un bon joueur de pétanque. D’ailleurs, il a remporté beaucoup de médailles et de trophées. On le voyait aussi souvent avec Betty, sa chienne blanche, pour qui il avait une grande affection», nous dit Kuran Kumar, un cousin de la victime.
La vue de son cousin, la corde autour du cou, le visage figé, une main tenant la corde, hante toujours Kuran : «C’était une scène horrible. C’est triste que Sachin soit mort de la sorte, lui qui était tout le temps gai.»
Les jours passent et à chaque visite des proches de Sachin à leur domicile pour les prières quotidiennes, les souvenirs d’un Sachin «drôle» refont surface : des souvenirs pénibles pour sa mère Bijawantee.