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Partielle/législatives : le No 3 frémit

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Le Square Khadafi : plaque tournante du centre de Plaine Verte. Si la rénovation bat son plein, la présence de nombreux pigeons a déjà laissé des traces sur les nouvelles structures en tôle canadienne

La démission de Siddick Chady a changé le mood des électeurs de la circonscription No 3 (Port-Louis Est/Port-Louis Maritime). Il y a comme un frémissement et ils vivent déjà dans l’atmosphère d’une joute électorale. Qu’elle soit pour une partielle ou pour les prochaines législatives.

Le gouvernement, à travers le Premier ministre, la semaine dernière lors d’une conférence de presse, a laissé comprendre qu’il est en présence de trois options après la démission de Siddick Chady  Elles sont :  (1) la tenue d’une partielle, (2) la non - organisation d’une partielle pour avancer la date de la présentation du Budget et dissoudre ensuite le Parlement. (3) l’amendement de la ‘Representation of People’s Act’ pour repousser de 240 à 300 jours le délai légal pour la tenue d’une partielle, ce qui permettra au ministre des Finances de présenter le dernier budget du gouvernement MSM/MMM en temps normal. Paul Bérenger a promis une décision «dans les jours à venir».

En début de semaine au Square Khadafi en pleine rénovation, ils sont nombreux après la Assr (3e prière du jour) à 17h05, à s’agglutiner autour des marchands de journaux à proximité de l’incontournable snack Bismillah. Ils causent politique, leur plat favori après le bryani.

Amrez, qui fait griller ses pistaches sur un réchaud à pétrole - autrement dit le kérosène - d’où émane un doux parfum, ne se pose pas trop de questions. «Ce que le gouvernement décide, on doit l’accepter, mais une petite partielle sera la bienvenue», dit-il sourire en coin. Pourquoi ? «Il y aura de l’activité en permanence et plus de développement dans le quartier», répond-il.

Comme lui, Feizal, Ibn, Rafick et Islam, parcourant le journal de l’après-midi et vêtus de djellaba (robe longue portée par les hommes et les femmes musulmans), sont du même avis. Ils ont déjà fait une croix sur la partielle.

«De toute façon, que Bérenger donne ou ne donne pas de partielle, on l’attend de pied ferme aux prochaines législatives. Au No 3, notre choix est fait déjà, on vote le Parti travailliste», estime Faez, affairé à compter les nombreuses pièces découlant de la vente des journaux.

Chômeurs convertis en agents politiques

Par contre, à Roche-Bois, l’on s’évertue à croire encore au Père Noël : on croit en la tenue d’une partielle. Une élection de remplacement est souhaitée pour plusieurs raisons, même si au fond d’eux les habitants savent que l’espoir est de plus en plus infime après la récente position du gouvernement sur la question.

L’aspect populaire de la chose : une partielle est souhaitable en raison de l’argent facile qu’on peut recevoir et l’assurance d’un emploi.

Flavio fait des petits boulots «pour survivre», mais chôme actuellement. Il voudrait d’une partielle « pour une question de marchandage». Invité à être plus explicite, le jeune homme lâche : «À chaque partielle, les ministres et les députés deviennent généreux et offrent de l’argent, de l’emploi. Je me vois bien devenir agent politique le temps d’une partielle, qu’importe le parti, pourvu qu’on me paie bien ».

Ses potes, assis sous un arbre à jouer aux cartes dans un environnement sale, abondent dans le même sens. Une partielle, c’est l’occasion rêvée pour eux de se faire du fric, sans grand effort. L’oisiveté, qui a fini par devenir une habitude, les pousse dans cette logique.

Le chômage est criant dans ce faubourg de la capitale. D’où le sentiment de ceux concernés qu’ils sont des laissés-pour-compte. «Roche-Bois n’existe pas pour nos politiciens. La majeure partie des travaux de développement est concentrée à Plaine Verte, alors que nous sommes de la même circonscription. Nous regrettons que nous ne fassions plus partie du No 4 (Port-Louis Nord/Montagne Longue)», dit Stefan, cinquantenaire et père de famille. Ce sentiment d’être le parent pauvre du développement est partagé par bon nombre d’habitants du quartier.

Et les infrastructures sportives et autres espaces verts nouvellement créés ?

«Ce ne sont que des mini-projets, comparé aux méga-projets de Plaine Verte. Roche-Bois aussi mérite une attention particulière», répond Xavier, casquette vissée sur la tête et sirotant une canette de bière. Il a 24 ans et dit, sur un ton sarcastique, qu’il est «un chômeur en vacances». Avant de continuer sa partie de cartes sous un soleil de plomb.

Chômage, absence de développement et promesses non tenues poussent les électeurs de la circonscription No 3 à réclamer une partielle. Ils savent que leur souhait est aléatoire. Ils ont abandonné cette option et pris leur mal en patience. Jusqu’à l’appel de la nation aux urnes. L’année prochaine, à coup sûr.

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