C’est lundi dernier que les résultats du School Certificate ont été proclamés, alors que ceux du Higher School Certificate sont attendus demain. Armoogum Parsuramen, ex-ministre de l’Éducation, nous donne son avis sur quelques sujets d’actualité.
Une analyse des résultats du School Certificate pour la cuvée 2012 révèle une montée en force des collèges d’État. 12 des 13 établissements ayant obtenu un taux de réussite de 100 % sont des State Secondary Schools. Qu’en pensez-vous ?
Effectivement, cette année, nous notons la bonne performance des State Secondary Schools contre un seul collège du privé qui affiche 100 % de réussite. Je pense qu’il faudrait saluer la performance de cet établissement car, nous savons que la réalité entre les collèges d’État et ceux du privé n’est pas la même. Les State Secondary Schools ont beaucoup plus de facilités et de moyens. Et il faut aussi se dire que les établissements d’État ont, à la base, une meilleure intake. C’est-à-dire qu’ils recrutent déjà des élèves ayant de très bons résultats, qui sont après appelés à continuer à bien faire.
Dans ce même sillage, je tiens à saluer la performance du Rodrigues College où j’ai été ces derniers jours. L’établissement affiche un taux de réussite de 99,26 % malgré les contraintes et difficultés auxquelles il doit faire face au quotidien. Et c’est pour cela que je dis qu’il ne faudrait pas tirer des conclusions hâtives concernant la performance des collèges privés. Chaque établissement devrait étudier les résultats avec le concours de Cambridge et du Mauritius Examinations Syndicate.
Et que pensez-vous de la mesure de promouvoir des élèves avec trois credits en Lower VI ?
Personnellement, je suis pour cette formule de laisser les élèves avec trois credits continuer leurs études car, au cours des deux années de préparation pour le HSC, ils peuvent s’améliorer. Toutefois, je pense qu’il faudrait aussi leur permettre de reprendre les examens du School Certificate en Lower VI pour qu’ils obtiennent les credits qui leur manquent, même si c’est à travers deux sittings. Après cinq ans d’études, ce n’est pas normal qu’un examen de deux heures détermine l’avenir d’un jeune. C’est pour cela que je pense qu’il faudrait s’orienter davantage vers un système de continuous assessment.
D’aucuns estiment qu’il y a actuellement un nivellement par le bas dans des établissements secondaires. Quel est votre avis ?
Il ne faut pas forcément jeter la pierre aux institutions ou encore aux enseignants et parents. Selon moi, il faudrait responsabiliser davantage les jeunes. Il faudrait qu’ils arrivent à comprendre qu’étudier est un passeport pour la vie. D’ailleurs, on est tous passés par là. Il faudrait que nos jeunes comprennent cela.
Qu’est-ce qui explique, selon vous, la meilleure performance des filles lors des examens, année après année ?
C’est une tendance qu’on observe depuis plusieurs années déjà et c’est courant à plusieurs niveaux de la scolarité. Que ce soit au primaire, au secondaire ou même à l’université, les filles tendent à mieux faire. C’est toutefois relatif car, à Rodrigues, par exemple, les chiffres pour les garçons sont meilleurs, mais de très peu.
Concernant les examens du HSC, ils seront, cette année, 68 à recevoir une bourse d’études contre 32 l’an dernier. Votre point de vue…
Je trouve que c’est une très bonne chose de permettre à beaucoup plus d’étudiants d’aller étudier à l’étranger. C’est aussi un très bon moyen pour aider ceux qui ont bien travaillé, mais qui n’ont pas les moyens de poursuivre leurs études. C’est une mesure
que je salue.