Niven Ramasubbu pense mieux faire la prochaine fois
Digne ‘sparring partner’ à l’entraînement de Fabrice Bauluck, champion du monde junior de kick boxing, Niven Ramasubbu confie qu’il ne ressent aucune amertume de n’avoir pas accédé à la finale. Il est heureux quand même d’avoir été sur le podium.
Âgé de seulement 17 ans, Niven Ramasubbu revient en héros des championnats du monde de Kick boxing dans la catégorie des moins de 51 kg. Participant pour la première fois à une compétition internationale, il a terminé à la troisième place, décrochant ainsi la médaille de bronze.
«Je suis très content et fier d’être arrivé à ce niveau de compétition et décrocher la médaille de bronze pour le peuple mauricien. C’est une chance qui ne se présente pas à n’importe qui et je l’ai siaisie pour démontrer de quoi je suis capable », nous a affirmé Niven.
C’est à l’âge de 7 ans que Niven, habitant de Stanley à Rose-Hill, commença à s’intéresser au kick boxing. Comme son cousin, Vikram Ramjuttun, pratiquait déjà ce sport, il décida de lui emboîter le pas. À cette époque, étant encore jeune et fréquentant l’école primaire ‘Baichoo Madhoo Government School’, il était difficile pour lui de convaincre ses parents. Après plusieurs tentatives, il arriva enfin à avoir le feu vert de ces derniers.
Entraîné d’abord par François Sarah et Patrice Lam, il est finalement pris en charge, en l’an 2000, par Judex Jeannot, l’entraîneur national de kick boxing. Ne cessant de progresser et de dévoiler son potentiel, il fut sélectionné par la Fédération Mauricienne de Kick boxing (FMK) pour représenter notre pays aux championnats du monde de kick boxing à Marina di Carrara en Italie.
Excès de confiance
«C’était une grande joie et un honneur pour moi d’être sélectionné pour représenter l’île Maurice à un niveau mondial. J’avais tant rêvé de cette occasion et elle s’est présentée. Je devais me donner à fond à l’entraînement pour pouvoir rivaliser avec des tireurs de taille en Italie », nous a dit Niven.
S’entraînant cinq fois par semaine pendant ces derniers trois mois, Niven ne négligea à aucun moment ses études, étant en ‘lower six’ au collège St Mary’s.
«Je me suis entraîné deux fois par jour de 5h à 7h et de 16h à 18h dans la salle Eddy Norton à Rose-Hill. Le reste de mon temps, je l’ai consacré uniquement à mes études que je n’ai négligées à aucun moment », a souligné Niven.
«En Italie, tout s‘est bien passé. En arrivant au stade des demi-finales, j’entretenais un petit espoir que la finale serait 100% mauricienne. Mon adversaire, le Kazakh Kudai Bergenov Baurz, était à ma portée car j’avais suivi tous ses matchs lors de ce championnat, mais je crois que, par excès de confiance, je n’ai pas pu le battre. Il s’est avéré être trop fort. J’ai été éliminé sur l’arrêt de l’arbitre. Je suis quand même satisfait de ramener la médaille de bronze qui est synonyme d’un exploit pour moi », ajoute-t-il.
De Fabrice Bauluck, son camarade qui a décroché la médaille d’or, Niven est très fier. «Fabrice est comme un frère pour moi. Nous nous sommes entraînés tout le temps ensemble et avec le même entraîneur. Je ne vous cacherai pas que souvent après l’entraînement, il vient dormir chez moi parce qu’il habite à Mahébourg et c’est très difficile pour lui de faire ce long trajet pour retourner chez lui. Je suis très heureux qu’il ait été à la hauteur. Je remercie mes parents, pour leur soutien et leur encouragement, Judex Jeannot pour ses précieux conseils et sa confiance en moi et le ministre de la Jeunesse et des Sports pour l’accueil à l’aéroport et la récompense de Rs 25 000. Concernant mes prochains matchs, c’est mon entraîneur qui va décider. J’espère ramener la médaille d’or une prochaine fois», a conclu Niven.
-------------------------------
Récompense de Rs 25 000
Niven Ramasubbu touchera une prime de Rs 25 000 sous le ‘New Cash Prize Scheme’ - appliqué par le ministère de la Jeunesse et des Sports depuis juillet 2002 - pour sa médaille de bronze obtenue lors du championnat du monde de kick boxing en Italie dans la catégorie des moins de 51 kg. Il compte les débourser pour ses études.
«J’ai fait tant d’effort pour avoir ces Rs 25 000 que je ne les dépenserai pas en faisant n’importe quoi. Cet argent, je crois que je l’investirai dans mes études », nous a confié Niven Ramasubbu.
-----------------------------
La mère de Niven, Vedy Ramasubbu : Une fierté pour la famille
Vedy Ramasubbu est une femme comblée. Son fils, Niven Ramasubbu, vient de faire honneur à la famille et au pays en décrochant la médaille de bronze aux championnats du monde junior de kick boxing en Italie. «On est très fier de Niven. On ne s’attendait pas à ce qu’il arrive à ce stade de la compétition. Il a tant donné à l’entraînement et je crois que ses efforts ont été récompensés», nous dit Vedy. Pour cette mère, Niven est un fils exemplaire. Comme toute mère de famille, elle a été tout le temps au côté de son champion, que ce soit au niveau de l’entraînement, ou pour les études. «Quand Niven a commencé à pratiquer le kick boxing à l’âge de sept ans, on ne se doutait pas qu’un jour il serait classé troisième au niveau mondial. On l’a toujours encouragé et aujourd’hui, il nous a montré de quoi il est capable. Je remercie beaucoup le Bon Dieu qui a exaucé son vœu le plus fou. J’espère qu’un jour il ramènera une médaille d’or pour la nation mauricienne et je suis d’avis que ce ne sera pas une surprise s’il réussit», a-t-elle affirmé.
---------------------------------
Le recteur Menon Munien : «On est heureux pour lui»
Menon Munien, le recteur du collège St Mary’s à Rose-Hill, se dit heureux que l’un des élèves de son institution ait décroché la médaille de bronze au Championnat du monde junior de kick boxing. «Mardi, lors de l’assemblée, nous avons tous applaudi Niven Ramasubbu pour sa belle performance», déclare le recteur du collège. «Par la suite, j’étais très heureux de constater qu’il n’avait pas oublié son collège car dans l’après-midi, il est passé nous voir», ajoute-t-il. «Niven est une fierté non seulement pour le collège St Mary’s, mais aussi pour tout le pays», déclare Menon Munien. «Au collège, nous encadrons les jeunes pour leur permettre de s’épanouir dans de bonnes conditions. Certains, comme Niven, ont démontré qu’ils peuvent bien faire au niveau international, mais il ne faut pas oublier les autres qui n’ont pas encore percé jusqu’ici», conclut-il.
Par Kamlesh Rajcoomar