À 16 ans, Fabrice Bauluck est champion du monde junior
Un rêve devenu réalité. Et surtout quand on n’a que 16 ans. Incontestablement, Fabrice Bauluck a tout l’avenir devant lui. Le titre de champion du monde junior de kick boxing en poche, le tireur de Mahébourg songe à remporter le titre suprême.
«Une nuit, j’ai rêvé que j’étais sur la plus haute marche du podium et que je pleurais en écoutant l’hymne national. Et voilà que mon rêve est devenu réalité dimanche dernier. Je n’ai pas de mot exact pour décrire cette joie », a d’emblée déclaré à ‘5-Plus dimanche’ Fabrice Bauluck, champion du monde junior de kick boxing.
À 16 ans, il est sorti de l’anonymat pour devenir la nouvelle étoile du kick-boxing mondial. Et de quelle manière ! Coup d’essai coup de maître pour le jeune Fabrice Bauluck. En effet, c’est la toute première fois qu’il participe à une compétition de cette envergure.
En Italie, dimanche dernier à Marina di Carrara, il est devenu le premier Mauricien à remporter un titre de champion du monde de kick boxing en battant, en finale de la catégorie des moins de 51 kg à l’issue du troisième et dernier round, le Kazakh, Kudai Bergenov Baurz.
Étudiant au Collège Hamilton de Mahébourg et fervent supporteur de Manchester United, c’est dans son village à Mahébourg que Fabrice Bauluck s’initie au kick boxing. Il n’a que 9 ans quand il fait ses débuts à Ville-Noire, en 1997, grâce à son frère aîné, Kersley, qui est également boxeur pieds-poings. Après un bref passage à l’école de foot de Beau Vallon, il décide d’emboîter le pas à son frère et de s’adonner au kick boxing.
« J’ai toujours rêvé d’être un boxeur comme mon frère Kersley tout en sachant que c’est une discipline très dure. Je n’ai, donc, à aucun moment baissé les bras et j’ai emboîté le pas à Kersley pour devenir ce que je suis aujourd’hui. C’est une très grande fierté pour moi d’être champion du monde junior. Je suis fier d’avoir fait flotter haut le quadricolore lors d’une compétition internationale », a déclaré le petit champion.
Amédée Lagaillard, son entraîneur d’alors, ne tarde pas à constater qu’il a sous sa garde un garçon qui a du potentiel; entame les démarches afin que son poulain puisse poursuivre davantage sa préparation. Avec l’aide de son frère Kersley et Mervin Babajee, il dispute son premier combat où il fait jeu égal avec son adversaire. C’est alors le début de son aventure dans cette discipline.
Objectif : Champion du monde senior
Fabrice Bauluck participe en 1999 aux Championnats de Maurice et il est sacré champion. Titre qu’il reprendra en 2001 et 2002 après l’avoir perdu en 2000 quand il se fit battre par Niven Ramasubbu. Le boxeur sudiste continue son bonhomme de chemin en participant à plusieurs tournois dotés de cachets organisés par la Fédération Mauricienne de kick-boxing en collaboration avec les mairies. Il n’a jamais été victorieux dans ces compétitions mais cela ne le décourage pas.
Au début de cette année, il débute ses entraînements avec l’entraîneur national Judex Jeannot en compagnie de Niven Ramasbbu qui était son ‘sparring partner’. « Ma préparation fut assez intense et elle a débuté depuis juin dernier. Je me suis entraîné sous la férule de Judex Jeannot en compagnie de Niven à raison de cinq fois par semaine à Rose-Hill; les séances d’entraînements durent deux heures le matin, de 5 h à 7 h, et deux heures l’après-midi, de 16h à 18 h. Heureusement, que j’ai un moyen de transport à ma disposition pour me déplacer », a souligné le jeune champion.
Une fois en Italie, Fabrice a abordé la compétition avec un seul but en tête : aller le plus loin possible. Encouragé et motivé par son entraîneur Judex Jeannot, Fabrice monte sur le ring plus que jamais déterminé et, surtout, avec la rage de vaincre. Il remporta ses combats sans grande difficulté mais avoue que la finale a été dure: « Je n’en reviens pas encore. Je ne me fais pas encore à l’idée d’être champion du monde. Je remercie du fond de mon cœur Judex Jeannot. Sans lui, je ne serai jamais monté sur la plus haute marche du podium. J’avais la chance de devenir champion du monde et j’ai saisi cette opportunité », souligne-t-il.
Le titre de champion du monde de kick boxing en poche depuis dimanche dernier, le héros national affirme qu’il continuera à bosser dur afin de conserver son titre et participer à d’autres compétitions internationales pour ensuite participer au Championnat du monde senior. «Mon prochain objectif, c’est de rééditer cette performance lors du championnat du monde senior. Je suis conscient que ce sera vraiment dur et qu’il me faut travailler d’arrache-pied pour arriver à ce niveau. Je suis chanceux d’avoir comme entraîneur Judex Jeannot et de pouvoir compter sur l’aide de mes parents, de mes amis et du ministère. Je crois en mes chances de pouvoir un jour réaliser ce rêve d’être champion du monde senior », confie-t-il.
Pour l’instant, il ne chôme pas car il continue ses entraînements afin d’être fin prêt pour le championnat de Maurice en novembre. « Entre-temps, je vais tenter de rattraper le retard pris dans mes études, car je me prépare pour la Form V 2005», conclut-il.
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Le père Paul et la mère Marlène : «Fabrice s’est beaucoup sacrifié»
Ce n’est pas tous les jours que son fils devient champion du monde. Au sein de la famille Bauluck, Fabrice fait la fierté. Paul et Marlène, le père et la mère du champion du monde junior de kick boxing, n’en reviennent toujours pas. On ne peut pas décrire la fierté qui se lisait sur le visage de Paul et celui de sa femme Marlène Bauluck quand nous les avions rencontrés à Beau-Vallon mercredi dernier. Entouré de ses quatre filles, Georgia, Deborrah, Anais et Annaelle et ses deux garçons, Damien et Kersley, le père de Fabrice nous dit qu’il était très très ému de l’accueil que son fils a reçu à son arrivée d’Italie.«Je ne peux pas vous dire combien j’ai été heureux quand j’ai appris que Fabrice avait remporté la médaille d’or. Je suis fier de lui car il a fait honneur à la famille et à l’île Maurice. Il a du coup récolté le fruit de son travail ardu. Quand il a choisi le kick boxing en 1997, j’étais étonné car j’avais toujours pensé qu’il voulait être un footballeur. Malgré cela, je l’ai toujours encouragé. Chaque fois qu’il se déplace pour un combat, la famille est avec lui pour le soutenir. J’espère qu’il continuera sur cette lancée et nous apportera d’autres médailles dans l’avenir». Marlène Bauluck, la mère de Fabrice, se dit très fière de son fils qui a fait beaucoup de sacrifices pour être ce qu’il est aujourd’hui. Selon elle, celui-ci mérite ce titre de champion. «Il est devenu depuis dimanche dernier le champion du monde junior et je peux dire que c’est son rêve qui s’est réalisé ».
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Cash prize de Rs 75 000
Selon le barême établi pour le ‘New Cash Prize Scheme’ qui est en vigueur depuis juillet de l’an dernier, le champion du monde d’un sport non-olympique a droit à une prime de Rs 75 000. « Je suis très content que le ministère m’ait offert cette prime. Pour l’instant, je n’ai aucune idée comment je vais gérer cet argent, mais peut-être que je vais aider mes parents. Ensuite, je vais débourser pour mes études et mes équipements de kick-boxing », a déclaré Fabrice.
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Fabrice Bauluck et Niven Ramasubbu en exhibition
Fabrice Bauluck, fraichement proclamé champion du monde junior de kick boxing sera aux prises avec son sparring partner, le médaillé de bronze, Niven Ramasubbu. Ce combat d’exhibition aura lieu demain le 27 septembre à Pointe Canon, Mahébourg à partir de midi. « Fabrice a fait l’île Maurice vibrer avec sa médaille », nous dit le recteur du collège Hamilton, Abdool Khaleck Essoof, l’initiateur de ce projet. Le recteur du collège St Mary’s, Menon Munien, sera aussi présent. Au programme de cet événement : une fête culturelle animée par les élèves du collège. Elle sera suivie par la remise de prix aux deux médaillés en presence du ministre de l’Éducation, Steven Obeegadoo, de celui de la Jeunesse et des Sports, Ravi Yerrigadoo, du vice Premier-ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, ainsi que de Motee Ramdass, ministre des Arts et de la Culture, et du Dr Rajayswur Bhowon, tous deux conseillers de la circonscription.