Des élèves jouant dans la cour de l’école. À l’arrière-plan, le camion du ministère de l’Environnement et l’usine Les Gaz Industriels Ltée (flèche)
L’usine les Gaz Industriels Ltée est montrée du doigt dans la série de malaises ressentis par certains élèves et instituteurs de l’école GRNO. La direction de l’usine nie y être impliquée. À hier après-midi, les officiers des ministères de l’Environnement et de la Santé n’avaient pas encore établi l’origine de l’intoxication des élèves et des enseignants.
Vendredi dernier, jour de classe normal à l’école primaire gouvernementale de Grande-Rivière Nord-Ouest. Pourtant, deux jours plus tôt, des élèves et des enseignants de cet établissement scolaire avaient été conduits à l’hôpital Jeetoo suite à des malaises.
Un vent de panique avait déjà gagné cet établissement lundi et mardi derniers. D’autres élèves avaient été conduits à l’hôpital Jeetoo pour les mêmes raisons. Les premiers cas de malaises ont été enregistrés le jeudi 16 septembre dernier quand 23 élèves et deux enseignants ont dû être emmenés d’urgence à l’hôpital Jeetoo à la suite de malaises. Le lendemain, le ministère de l’Éducation avait ordonné la fermeture temporaire de l’école.
Durant la semaine écoulée, plusieurs officiers de différents ministères se sont évertués à connaître l’origine de l’intoxication. Les officiers du ministère de l’Environnement ont, entre autres, analysé l’air avec un appareil spécial. À vendredi dernier, le camion dans lequel se trouve cet appareil se trouvait toujours dans la cour de l’école.
L’eau potable des robinets de l’école a aussi été analysée. Lors d’une rencontre avec l’association des parents d’élèves, mercredi dernier à son bureau, le ministre de l’Éducation, Steven Obeegadoo, devait qualifier cette situation de «floue» car les examens effectués jusque-là n’avaient rien donné. Rien d’anormal n’avait été trouvé, dit-il, ni dans l’air ni dans l’eau. «On ne sait pas s’il y a une psychose», s’est demandé le ministre.
Check-up médical
Jeudi dernier, une autre rencontre a eu lieu à l’école avec les autres parents d’élèves. Étaient présents : Linley Couronne, pour le ministère de l’Éducation, Ananda Rajoo, pour le ministère de l’Environnement, et le Dr Sibartie pour le ministère de la Santé. Il nous revient que c’était une réunion d’explications.
Les trois hommes ont alors expliqué aux parents qu’il n’y avait aucune preuve que le gaz serait à l’origine des malaises. Décision fut alors prise de soumettre quatre élèves de chaque classe à un check-up médical.
La direction de Les Gaz Industriels Ltée a promis, de son côté, de rehausser le mur qui sépare l’usine de l’école. Vincent Labat, directeur général de l’usine, nie que son usine soit impliquée dans la série de malaises : «Nous maintenons notre position. Mercredi dernier, l’usine n’a pas opéré mais il y a eu quand même des cas de malaises. Nous ne sommes pas en cause». Vincent Labat explique que son usine produit du gaz à usage industriel et médical : «Nous produisons de l’oxygène ou encore du nitrogène. Il n’y a pas de produits chimiques chez nous».
Le gouvernement suit la situation de très près. Le Conseil des ministres a, vendredi dernier, passé en revue les cas d’intoxications allégués dans les écoles et a pris note de la situation qui est suivie de près par les ministères de l’Environnement, de la Santé et de l’Éducation.
Cette décision ne semble pas apaiser la colère des détracteurs de l’usine incriminée. La ‘Deputy Head Teachers’ Union’, par la voix de son président, Swaley Rojee, demande à tous les syndicats du primaire de s’unir afin de forcer le gouvernement à introduire de nouvelles lois pour permettre l’emploi des ‘Health & Safety Officers’ dans les écoles. Suttyhudeo Tengur, président de la ‘Government Hindi Teachers Union’, réclame l’institution d’un comité national pour faire une étude d’évaluation sur «l’impact de ce problème et faire des recommandations».
Vassant Bunwaree, secrétaire général du Parti Travailliste, réclame, lui aussi, des mesures urgentes après les récents cas d’intoxication qui ont été notés à, entre autres, Rose-Belle et Rivière du Rempart. C’était lors d’une conférence de presse hier matin.