Critika, qui est considérée comme ayant été le cerveau derrière l’empoisonnement collectif. Elle est morte avec neuf autres personnes
Un mois après la découverte des dix cadavres à l’avenue Béchard, le 27 août dernier, les enquêteurs arrivent difficilement à percer le mystère de cette mort collective par empoisonnement au cyanure.
Les personnes mortes dans la maison sont : Critika Nundkumar née Mawooa, son fils Devesh, sa mère Contee, sa sœur Chinta, son frère Ravi, Mayadevi Jhowry, une amie de Critika et les deux enfants de cette dernière, Kesha et Bhavesh, son amant Rajesh Dhayam, ainsi que Paul Hervé Janvier, ex-clerc de notaire à l’étude de Marcel Joson.
D’une source policière, nous avons appris que les enquêteurs responsables de cette affaire n’ont pu établir le lien entre l’escroquerie des terres – des faux contrats de ventes de terrains ont été retrouvés dans le sac d’Hervé Janvier, une des dix victimes découvertes dans la maison – et l’empoisonnement. «Il n’y a aucune relation entre l’escroquerie des terres et cet empoisonnement collectif. Nous pensons plutôt que l’endettement serait à l’origine de cet acte désespéré», déclare un des enquêteurs.
En fouillant dans le passé des dix victimes, la police a découvert que plusieurs d’entre elles avaient des problèmes d’ordre financier. Parmi elles, il y a Rajesh Dhayam, ancien cadre au ‘Mahatma Gandhi Institute’ (MGI), qui avait emprunté Rs 360 000 auprès de cette institution. Un chèque de ce même montant lui a été donné et a été encaissé mais les proches de Rajesh Dhayam ignorent où est passé l’argent.
Une autre victime qui intéresse les policiers est Critika Mawooa. «En fouillant son passé, nous voyons que Critika cherchait désespérément de l’argent pour payer ses dettes», confie l’enquêteur.
Critika, qui est considérée comme ayant été le cerveau derrière l’empoisonnement collectif à St-Paul - elle a laissé une lettre pour expliquer «qu’elle a décidé de partir en emmenant les autres avec elle» -, a sollicité également des prêts auprès de certains notaires et avocats, et aussi du policier Bhupendra Aukhaj (Critika allègue dans sa lettre de confession que le policier, arrêté pour ‘forgery’ dans la vente d’un terrain à Route Bassin à Q-Bornes avec l’ex-clerc de notaire Jeewoonarain Jhungee, aurait sollicité des faveurs sexuelles en échange de son aide), mais elle aurait agi en tant que courtier pour Gita Lutchigadoo, une femme d’affaires de Quatre-Bornes, en lui présentant le policier.
Gita Lutchigadoo réfute les allégations
Gita Lutchigadoo se rendra mardi prochain aux Casernes centrales pour s’expliquer sur les allégations de Jeewoonarain Jhungee, ex-clerc de notaire de Marcel Joson impliqué dans des ventes frauduleuses de terrain
Le suspect Jhungee allègue que Gita Lutchigadoo serait sa complice et que Paul Hervé Janvier était de mèche avec eux pour contrefaire la signature du notaire Marcel Joson sur les faux contrats de vente de terrains. Dans une déclaration à 5-plus dimanche publiée dans l’édition du 12 septembre dernier, Gita Lutchigadoo a nié ces allégations : «Je réfute toutes ces accusations. Pour l’instant, l’enquête est en cours, je ne peux en dire plus».
Après dix-huit jours de détention policière, Jeewoonarain Jhungee a été libéré sous caution mercredi dernier.