Soonita Bundhun, 23 ans, est décédée par asphyxie après avoir subi de multiples blessures.
Son concubin Kaviraj Boodiah,
34 ans, avoue l’avoir agressée sans intention de la tuer
A deux reprises, elle a tiré le mauvais numéro. Il y a quatre ans, Soonita Bundhun est délaissée par son premier concubin alors qu’elle attendait un enfant de lui. Sa rencontre avec Kaviraj Boodiah ne lui a pas,non plus, porté chance, car après une violente dispute avec lui, la jeune femme, 23 ans, est décédée par asphyxie jeudi dernier à Moka après avoir subi de multiples blessures. Son concubin est actuellement écroué.
Kaviraj Boodiah s’est constitué prisonnier vendredi dernier. Il était accompagné de son homme de loi, Me Yatin Varma. Dans ses aveux, il déclare qu’une violente dispute est à l’origine du drame. Il avoue avoir agressé sa maîtresse mercredi dernier, la veille de la découverte du cadavre de celle-ci. Cependant, il nie qu’il ait eu l’intention de la tuer. Il comparaîtra au tribunal de Moka, demain.
Kaviraj Boodiah et Soonita Bundhun vivaient en concubinage depuis plus de deux ans dans une maison à Gentilly Branch Road, à Moka. Le couple partageait la maison avec la mère, la tante et la fille de Kaviraj. Celle-ci, une fille âgée de dix ans, issue d’un premier mariage de Kaviraj, vit avec son père depuis la séparation de ses parents.
Un témoin oculaire âgé de 10 ans
Dans sa déposition, Kaviraj - plus connu sous le nom de Roshan - explique que jeudi dernier, sa maîtresse s’est réveillée péniblement au lendemain de l’agression. Il ajoute qu’il a fait du thé avant de partir au travail. Il est ‘Technical Assistant’ à l’Université de Maurice. Il précise que c’était la dernière fois qu’il a vu sa maîtresse en vie.
C’est aux alentours de 15h38 jeudi dernier que le corps sans vie de Soonita Bundhun a été découvert. Selon la police, la jeune femme était sous une couverture et était allongée sur un lit. Des vomissures ont également été découvertes sur le lit.
Le rapport de l’autopsie révèle que la victime est décédée par asphyxie. La victime est morte suite à une indigestion du contenu de son estomac ; elle portait aussi de multiples blessures.
De sources policières, nous avons appris qu’un témoin oculaire avait assisté à la scène de la dispute. Il s’agit de la fille de Kaviraj. L’enfant a été interrogée vendredi dernier et il nous revient qu’elle a confirmé les dires de son père au sujet de l’agression physique de la victime mercredi dernier. L’enfant est, depuis le drame, sous la garde de sa grand-mère paternelle.
à Petit Verger, St-Pierre, les Bundhun sont révoltés. C’est alors qu’il suivait‘Samachar’, les infos en hindoustani, que Suresh, 55 ans, le père de la victime a appris la triste nouvelle. Ce fut alors le choc. Les funérailles de Soonita ont eu lieu vendredi dernier.
Suresh raconte qu’au mois d’octobre de l’année dernière, Soonita, sa fille cadette appelée affectueusement ‘Fi’, était revenue vivre sous son toit : «Le concubin de ma fille lui avait tailladé l’épaule avec une arme tranchante. Elle était revenue chez nous et avait trouvé un emploi dans un magasin à St-Pierre».
Maçon de son état, Suresh explique qu’il savait que sa fille vivait une relation tumultueuse avec son concubin : «Mo tifi ti pé gagne batté. Plis ki 10 fois line allé et revini cot mwa. Mo tifi fine mem fer plusieurs dépositions la police mais à chak fois Roshan embet li et fer li tire bane déposition la».
Comment Kaviraj et Soonita se sont-ils rencontrés ? à cette question, Suresh explique que son fils aîné, Preetam, était un ami de Kaviraj et fréquentait la maison familiale de celui-ci : «Li ti dire mwa avant ki li content mo tifi et ki li pu marié ek li mais kan mo tifi ine kit lacaz ine alle reste are li sa mo pa ti dakor». À cette époque, nous dit Preetam, il avait coupé les ponts avec Kaviraj : «Li ti vulgaire et nerveux».
Quand Soonita est-elle repartie vivre avec son concubin après être revenue vivre sous le toit familial en octobre ? Preetam répond que c’était deux semaines avant le drame : «Kaviraj était parti voir ma sœur sur son lieu de travail. Il lui a parlé. Les deux se sont rendus à un ‘kalimaye’ où Kaviraj a mis du ‘sindour’ (Ndlr : le sindour symbolise les liens du mariage entre un homme et une femme hindous) sur le front de ma sœur. Elle est, par la suite, retournée vivre avec lui».
Le frère cache difficilement sa colère : «Mo ser ine fer deux grands erreurs dans son lavi». Pressé de questions, Preetam explique que le premier concubin de sa sœur l’avait délaissée quand celle-ci attendait un enfant de lui. Cet enfant, né quelques mois plus tard, s’appelle Ashvin et est âgé de quatre ans maintenant. Son père serait un habitant du Sud. «Ashvin orphélin zordi», déclare Preetam. L’autre erreur, «c’est d’être partie vivre avec Kaviral Boodiah».