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Stéphane Leal - Au nom du père

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«Ma mère, mon frère et moi, nous nous entendons très bien,» dit Stéphane Leal, (à droite)

Le fils à la place du père ! Stéphane, l’aîné de Patrick Leal succède à son père, décédé récemment, à la tête de l’empire Mauritours spécialiste du tourisme et de voyage.

33 ans seulement et déjà directeur général. Le fils dit être prêt, n’a pas peur du challenge et reconnaît qu’il n’aura pas le droit à l’erreur.

Quand il parle de son père, Stéphane dit toujours Monsieur Leal. Serait-ce pour bien faire comprendre que les affaires passent avant les liens affectifs dans cette famille où tout tourne autour de Mauritours ?

Sa mère, Marie Claire, dirige le bureau de Quatre- Bornes, son cadet, Patrice, est directeur adjoint de l’entreprise suite au décès de Patrick Leal, le 25 août dernier. Soit depuis le jour où les événements se sont bousculés.

Deux jours plus tôt, Stéphane apprenant la détérioration de la santé de son père s’était rendu en Afrique du Sud pour le voir. Père et fils n’ont pas pu se parler. Patrick Leal était dans une phase critique. Et Stéphane, dès ce jour, savait que «l’irréparable  auquel la famille ne s’était nullement préparée» allait se produire.

Il n’aura pas le temps de porter longtemps le deuil. L’aîné de Patrick Leal est nommé directeur le 1er septembre dernier et occupe le bureau de son père depuis seulement quelques jours. Tout n’est pas encore totalement prêt. Les cartons s’entassent, des dossiers sont posés çà et là dans ce bureau décoré de maquettes de bateaux, de photos, de petites voitures en bois et de tout un tas d’objets décoratifs qui rappellent le souvenir de Patrick Leal, maître des lieux depuis 1973.

Le fils ne sait pas encore s’il travaillera dans la même ambiance. «Je garderai peut-être quelques trucs, j’enlèverai d’autres,» dit-il assis derrière le bureau sur lequel il a installé son lap-top, objet dont Patrick Leal, pas du tout «computer enthusiast» avait fait l’économie.

À Stéphane, cela lui «fait vraiment bizarre» d’être là dans ce bureau à la place du père. C’est vrai qu’auparavant, il n’était pas loin non plus, occupant un autre espace dans le même couloir. «Mais avant, je venais toujours ici voir le directeur général.» Et maintenant, c’est lui qu’on viendra voir !

Fâché contre son père ?

Il le sait, accepte le challenge, se dit prêt, confirme qu’il n’a pas le droit à l’erreur et affirme déjà son style à lui. Qui, à l’écouter, ne ressemblera pas à celui de l’ex- patron. «Disons que Monsieur Leal avait une autre approche. Ce qui est compréhensible dans la mesure où quand il a créé Mauritours, il n’y avait que 3 employés. C’était plus facile. Il a donc gardé l’habitude que les décisions soient centralisées.» Diplomate !

S’entendait-il avec son père ? «Ça nous est arrivé de ne pas être sur la même longueur d’onde, mais il a appris à me connaître, » dit Stéphane. De la dernière conversation que les deux ont eue ensemble, Stéphane se souviendra tout le temps « il m’a demandé si j’étais fâché contre lui. Car c’est vrai qu’on n’avait pas les mêmes idées sur les affaires. Je lui ai dit que non, que nos idées étaient différentes.» À chacun son management !

Ainsi, le changement s’est déjà fait sentir lors de la première réunion de Stéphane avec les cadres de l’entreprise. Il fait comprendre qu’il «préfère que les décisions soient prises collectivement» et pour cela, il procède à la nomination de sept comités ad hoc expliquant sa politique de «travailler en groupe.» Il ne voit pas pourquoi il ne devrait pas le faire, d’autant plus, dit-il «qu’il est important d’avoir les idées d’un maximum d’employés.»

Là-bas, à Mauritours, dès qu’on évoque le nom du nouveau patron, les employés sont tout élogieux. Il paraît qu’il est adorable au point où on ne peut pas ne pas l’aimer. Anielle Ramsahaye, Incentive Manager, confirme : «C’est quelqu’un de compréhensif, qui ne sait pas dire non, qui veut toujours faire plaisir et qui a une grande capacité d’écoute.»

Depuis qu’il a pris la barre de Mauritours - qu’il a l’ambition de transformer en «leader du voyage dans l’océan Indien»-, Stéphane sait qu’il doit être vigilant. «Comment ne pas l’être quand on a 500 employés sous sa charge ?» d’autant plus, que le tourisme mauricien, en ce moment, connaît une mauvaise passe «étant une destination chère face à la concurrence des destinations à la mode.» Mais il a l’essentiel : il a confiance en lui. «Je me sens prêt.»

Une sérénité qu’affiche également sa mère, Marie Claire, qui a délaissé son bureau de Quatre- Bornes ces derniers jours pour épauler et aider son aîné dans sa nouvelle tâche. De son fils, elle dit : «Il a le sens des responsabilités et il va réussir. Il a appris de son père.» L’un est directeur géneral, l’autre, le cadet, est, lui, passé de directeur commercial au poste de directeur genéral adjoint. Deux frères, deux caractères différents : l’un plus «visionnaire», c’est Patrice; l’autre «stratégiste», c’est Stéphane. Les deux l’admettent. Ce qui fait dire à Patrice que «nous sommes complémentaires.»

Stéphane, lui, garde le sourire, sait qu’il travaillera encore plus, «ce qui est normal», mais a décidé de penser aussi un peu à lui.

À 33 ans, toujours célibataire, c’est un cœur à prendre «n’ayant pas eu le temps d’y penser ces dernières années» Il veut rectifier le tir et pour celles que ça intéresse, Stéphane adore la musique, dévore la cuisine italienne, aime aller faire trempette à Mont Choisy, est un passionné de voyages et dit aimer les plaisirs simples de la vie. Alors ?

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Stéphane, enfant «renfermé»

Il baigne dans l’atmosphère de ‘Mauritours’ depuis sa tendre enfance. Né le 18 septembre 1971, Stéphane, qui habite rue Sivananda, à Rose- Hill, a toujours eu «vue sur la cascade d’un côté et sur le bureau de l’autre.» Petit, c’est un enfant «tranquille, timide, renfermé» qui fréquente l’école Notre Dame des Victoires. Au collège du St-Esprit, c’est en Form IV qu’il commencera à s’épanouir avant de choisir la filière Chimie - Maths - Comptabilité pour la HSC. Stéphane s’envolera ensuite pour l’Amérique, Boston College, accompagné de son père. Il reviendra au pays avec une double spécialisation : en Marketing et en Finances. Il rentre à Maurice en 91, devient d’abord ‘Commercial Executive’, ensuite ‘Commercial Manager’ et est depuis le 1er septembre Directeur Général.

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Le poids de Mauritours

Mauritours ou l’intinéraire d’un partenaire du tourisme mauricien. Le groupe possède sept agences de voyages à Maurice et une à Rodrigues. Il s’est aussi spécialisé

dans le réceptif, que ce soit à Maurice, à Rodrigues ou à Madagascar (Tropic Tours). La compagnie loue aussi des voitures, organise des excursions et possède trois hôtels à Rodrigues : ‘Les Cocotiers’, ‘Le Tamaris et le tout dernier-né, un quatre-étoiles, l’hôtel ‘Pointe Vénus’.

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