Krishna Bhola arrivant au tribunal de Port-Louis le 3 septembre dernier
Elle croit dur comme fer dans l’innocence de Krishna Bhola, son époux, un enseignant d’une école primaire. C’est pour cette raison, dit-elle, qu’elle ne lui a pas posé de questions sur les trois accusations provisoires de ‘sexual abuse’ sur trois fillettes de Std IV de la New La Tour Koeing Government School qui pèsent sur lui.
Les trois fillettes étaient élèves de l’enseignant Krishna Bhola. Ce dernier travaillait depuis une année à la New La Tour Koeing Government School. Il est actuellement suspendu de ses fonctions.
«J’ai confiance en mon mari». C’est ce que nous a déclaré l’épouse de Krishna Bhola mardi dernier. Cette dernière ne veut cependant pas faire d’autres commentaires sur cette affaire car «la balle est déjà partie», dit-elle, mais déclare toutefois qu’elle «attend que justice soit faite dans cette affaire».
Sollicité pour une déclaration, Krishna Bhola s’est, pour sa part, refusé à commenter l’affaire le concernant.
Krishna Bhola, qui avait été arrêté le 2 septembre dernier, a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 10 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 25 000 le 8 septembre dernier. Il avait, au préalable, comparu devant le tribunal de Port-Louis.
Poursuite maintenue
La veille, les parents des trois fillettes étaient revenus sur les dépositions qu’ils avaient consignées et avaient retiré la plainte contre Krishna Bhola.
L’une des mères des fillettes que nous avons rencontrée mercredi dernier nous donne les raisons qui l’ont poussée à retirer sa plainte contre l’enseignent qu’elle accusait, quelques jours plus tôt, d’attentat à la pudeur sur sa fille.
Elle explique qu’elle a retiré sa plainte car elle n’arrivait pas à supporter la pression qui pesait sur elle depuis qu’elle avait consigné une déposition à la police contre l’enseignent : «Mo pa habitié ek bane zaffair la police ki ti pé allé vini. Mo ti oulé fini ek sa et sé pu sa ki mo fine tire plainte la».
Elle précise cependant que tout ce qui a été dit dans cette affaire n’est pas fiction : «Sé ki fine arrivé li la vérité. Ziska ler mo enkor pense sa. Pa facile pu croire sa car mo tifi ti content coz so professeur avant».
Cette mère de famille ajoute que le forfait aurait été commis avant les vacances du mois d’août : «C’est maintenant que je comprends pourquoi ma fille ne voulait pas aller prendre ses leçons particulières pendant les vacances. Elle ne nous avait rien dit. Son comportement avait changé et elle ne parlait plus de son professeur».
Nous n’avons pu avoir une déclaration des deux autres parents mais nous avons appris de sources policières que l’une des mères a déclaré aux enquêteurs qu’elle ne voulait plus que sa fille soit traumatisée par cette affaire qui a bouleversé sa famille. C’est pour cette raison que cette mère a, elle aussi, retiré sa plainte contre l’enseignant
Toutefois, Krishna Bhola fait toujours l’objet de poursuites car la police maintient les accusations. C’est cependant le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) qui va décider si oui ou non les poursuites doivent être maintenues contre l’enseignant.