Harry Bhundhoo,55 ans, aimait beaucoup la pêche
Il disait toujours : «Regardez cet arrêt d’autobus, on peut y perdre la vie!». À l’arrêt d’autobus se situant à une cinquantaine de mètres de chez lui, à Grand-Baie, la mort attendait Harry Bundhoo, 55 ans, qui travaillait dans le service de la maintenance à l’hôtel Hibiscus.
Alors qu’Harry Bundhoo se trouve à cet arrêt d’autobus mardi dernier, un autobus se pointe, le percute et l’écrase contre un mur.
Le chauffeur et le receveur s’enfuyant du véhicule rapidement, c’est toute la rage et la frustration des habitants du quartier qui se déverse sur la route. Ils mettent feu à l’autobus et démolissent une partie du mur contre lequel Harry a été projeté.
«La compagnie propriétaire de l’autobus se doit de faire quelque chose. Pourquoi emploie-t-elle des chauffeurs aussi jeunes?» s’interroge Sheetal, fille aînée de la victime, enceinte et qui devait partir pour la Réunion (où elle habite) le lendemain du drame : «Il n’y a aucune sécurité à cet arrêt d’autobus; imaginez les conséquences si d’autres personnes y étaient présentes au moment de l’accident. Malgré les nombreuses pétitions que nous avons envoyées aux autorités, il n’ y a toujours aucun résultat», grince-t-elle.
Le chauffeur est âgé de 24 ans. Il est accusé provisoirement d’homicide involontaire. Nous n’avons pu avoir une déclaration de lui, ni celle de son patron qui a joué les abonnés absents.
La sœur de Sheetal, Sunita, 21 ans, mariée depuis seulement trois mois, se révolte. «Mon père travaillait dur pour payer ses dettes, maintenant qui va être là ? Qui va payer les études de mon frère qui prend aussi des cours d’informatique?» se demande-t-elle en faisant référence à son frère Shanish, 15 ans, qui fait sa Form III.
Qui est donc ce père ? Qui est Harry Bundhoo ?
«C’était quelqu’un de très gentil », nous confie Raj, neveu du défunt qui ajoute : «Vous pouvez aller demander dans le quartier s’il a, un jour, parlé brutalement à quelqu’un; les gens vous diront tous la même chose : il n’a jamais brutalisé qui que ce soit d’une quelconque façon. Il aimait aussi beaucoup la pêche».
«Il aimait surtout sa famille et sa maison. Nous espérons que sa mort servira à quelque chose et fera réagir les autorités pour améliorer la sécurité de ce bus-stop », conclut Sheetal.
La famille a aussi annoncé que si rien n’était mis en œuvre, d’ici la semaine prochaine, pour améliorer la sécurité autour de l’arrêt d’autobus, «nous pou desane lor la rue !»
Par Stéphane Chinnapen