Il a été le premier Mauricien qualifié pour une finale des Jeux Olympiques
L’histoire de l’athlétisme mauricien retiendra le nom de Jonathan Chimier comme étant le premier Mauricien à obtenir sa qualification pour une finale olympique. Avant de s’envoler pour le Canada où il prendra des vacances bien méritées après une saison bien chargée, il nous livre ses impressions et nous fait part de son intention de prendre la nationalité canadienne si le gouvernement mauricien ne l’aide pas dans sa préparation et dans son projet d’après- carrière. La balle est désormais dans le camp de l’État mauricien.
Q. Quelles sont vos impressions d’être le premier Mauricien à participer à une finale olympique ?
R. Au début, je n’étais pas au courant que j’étais le premier Mauricien à se qualifier pour une finale olympique. Pour moi, la seule chose qui importait, c’était d’obtenir ma qualification pour la finale. J’ai fait mon maximum pour la nation mauricienne ainsi que pour mes parents qui étaient tous derrière moi.
Q. Parlez-nous un peu de votre préparation spéciale avant de vous présenter sur le sautoir ?
R. De par ma morphologie, je dois faire plusieurs sauts avant d’arriver à mon meilleur niveau. Habituellement, ce n’est qu’au cinquième ou sixième saut que j’arrive à atterrir le plus loin. Avant les éliminatoires, mon coach m’a fait visionner mes sauts et m’a montré mes fautes. Ensuite, il m’a demandé de faire un ou deux sauts durant les exercices d’échauffement pour me mettre en condition.
Q. Lors des éliminatoires, vous avez amélioré votre record personnel de deux centimètres pour le porter à 8m28. Pensiez-vous le faire à Athènes ?
R. Personnellement, j’avais prévu de battre mon record de Maurice en finale. Mais cela s’est fait lors des éliminatoires.
Q. Et jusqu’où pensez-vous pouvoir sauter ?
R. Aussi loin que possible. Je ne me suis pas imposé de limite. L’avenir seul nous dira jusqu’où je pourrai aller.
Q. Quel bilan faites-vous de votre saison ?
R. Satisfaisant sur toute la ligne. J’ai atteint mon objectif principal en me qualifiant pour la finale des Jeux Olympiques d’Athènes et, surtout, je n’ai pas souffert de blessure durant la saison 2004. Mon coach aussi est satisfait car j’ai été régulier au-delà de 8 mètres.
Q. Quelles seront vos prochaines compétitions cette saison ?
R. Après tant d’efforts, je vais m’accorder un peu de repos. Vendredi, je prends l’avion pour aller rendre visite à ma sœur au Canada.
Q. Après avoir été une fois en finale, rêvez-vous maintenant d’une médaille olympique ?
R. Qui sait ? Stéphan, Eric et moi, nous sommes tous les trois capables de l’obtenir. Reste à attendre que la chance nous sourie.
Q. Comptez-vous poursuivre votre carrière sous le drapeau canadien ?
R. Pour l’instant, je n’ai pas encore pris de décision. Si le gouvernement mauricien ne me donne pas les facilités nécessaires pour poursuivre ma préparation et préparer mon après- carrière, je partirai pour le Canada. Si je ne vois rien venir, je vais envisager sérieusement à aller déposer mes valises ailleurs. Mais si l’État mauricien m’offre des conditions, raisonnables pour ma famille et moi, je ne vois aucun obstacle à demeurer à Maurice et défendre avec brio le quadricolore.