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Marianne éventrée pour avoir fui un «mari violent»

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Marianne a eu deux coups de couteau au ventre qui ont mis ses tripes à l’air

Elle a dit «non» aux violences de son mari. Marianne Sheikhossen a reçu deux coups de couteau au ventre pour s’être ainsi rebellée. Patrick, 28 ans, son mari et présumé agresseur, était toujours en cavale à jeudi dernier. Sa victime est, elle, hors de danger après avoir subi une intervention chirurgicale.

Il y a un mois et demi, Marianne, 24 ans, claque la porte du domicile conjugal. Elle n’en peut plus. Malgré l’amour qu’elle porte au père de sa fille, elle ne peut plus supporter qu’il la terrorise; le plus dur, c’est qu’il la bat. «Elle n’avait pas apporté de vêtements, ni d’objets de valeur. Elle est arrivée chez moi le samedi 10 juillet avec uniquement sa fille dans les bras. Elle m’a dit : «Mama si to dir mwa alé astère là, mo pa pu retourne ditou vivant dan to lakaz, c’est ène cadavre ki pu retourné», se souvient Lisette, la mère. La veille du départ, de Marianne, Patrick l’avait une nouvelle battue parce qu’elle n’avait pas «retrouvé un carnet bancaire qu’il avait ramassé».

Marianne n’est pas au bout de ses peines. Elle a «fui» la violence mais celle-ci la pourchasse toujours. «Marianne avait déjà quitté le toit conjugal auparavant suite à la violence qu’elle subissait. Par pitié, devant les supplications de Patrick, elle est retournée vivre à ses côtés», raconte sa mère.

Depuis la séparation du couple en juillet dernier, Patrick ne cessait de faire le va-et-vient entre son appartement de la NHDC à Camp Levieux et la maison de sa belle-mère à Stanley : «Il venait harceler ma fille pour qu’elle se remette avec lui mais malgré ses assurances qu’il changerait d’attitude envers elle, Marianne craignait qu’il use à nouveau la violence contre elle si elle retournait vivre avec lui».

Les tripes à l’air

Elle ne s’était pas trompée. Le samedi de l’agression, Marianne se rend chez sa grand-mère. «Pour qu’elle ne reste pas seule avec sa fille à la maison, j’ai demandé à Marianne de m’attendre chez ma mère. Ce jour-là, nous étions invitées à une soirée précédant un mariage dans notre quartier », déclare Lisette. Patrick est venu la rencontrer et « lui a demandé de l’accompagner dans leur appartement pour récupérer ses effets personnels ». Marianne refuse.

Dans l’après-midi, alors que Marianne est rentrée chez sa mère accompagnée de celle-ci, Patrick revient à la charge. Il se dispute avec Marianne et lui intime l’ordre de lui remettre les vêtements qu’elle était allée récupérer au domicile conjugal. «Il les a brûlés. Ensuite, il est parti en trombe sur sa mobylette. Quelques minutes plus tard, il est revenu. Il a prétendu qu’il voulait une réponse définitive de Marianne», poursuit Lisette. Le couple est alors dans la cuisine. Lisette est aussi présente, elle vaque à ses occupations : «À un certain moment, Patrick a mis sa main dans sa poche pour en retirer un couteau. Il l’a poignardée au ventre». Marianne crie : «Mama line pique mwa». Selon Lisette, en entendant ces mots, Patrick enfonce à nouveau l’arme dans le ventre de son épouse : «Heureusement que mes deux fils étaient présents. Ils l’ont maîtrisé et il s’est alors enfui».

Elle n’avait que 15 ans quand l’amour l’a surprise à la sortie de l’école. Elle fréquentait à cette époque un collège quatrebornais.

Très vite, Lisette, la mère de Marianne, a eu vent de cette idylle par le biais d’une convocation que lui a envoyée le principal de l’établissement scolaire. «Le principal m’a confié que ma fille venait à l’école avec des suçons au cou. Un comportement qui portait atteinte à la renommée du collège. Marianne a été suspendue pour cela avant d’être renvoyée. L’année où elle a été mise à la porte du collège, elle s’apprêtait à prendre part aux examens du ‘School Certificate’», raconte Lisette qui s’opposait à cette relation : «J’ai appris qu’il est un homme violent. Je n’avais pas tort».

Ses études interrompues, Marianne trouve un emploi comme couturière dans une usine. Après ses heures de travail, la jeune femme rencontre son amoureux. «J’ai appris par la voix des autres que ma fille revoyait Patrick», dit Lisette.

Pour ne pas «laisse dimoune kozé à koz zot ti pé zoine lor chemin», Lisette consent à l’union de Patrick et de sa fille Marianne. Le mariage religieux est célébré en 2000. Deux ans après, un enfant voit le jour et « Patrick est toujours aussi violent ».

Quelques jours avant d’être victime de son agression au couteau, Marianne avait confié à sa mère son intention de reprendre ses études. Un rêve qu’elle a failli ne pas réaliser.

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