«You have the means to correct it ». Tel est l’appel lancé, à travers une pétition, par Cassam Uteem et quelques amis, au président des États-Unis pour que l’administration américaine revoie sa position sur l’annulation du permis de travail de Tariq Ramadan dans ce pays.
L’islamologue, qui a effectué de fréquentes visites chez nous, devait prendre de l’emploi à la Notre Dame University en tant que professeur de ‘religion, conflict and peacebuilding’ à Indiana, États-Unis. Détenteur d’un permis de travail américain depuis quelques mois, Tariq Ramadan devait commencer à travailler quand son permis a été annulé, sans aucune raison officielle.
La pétition, envoyée vendredi dernier, mentionne les qualités de Tariq Ramadan : «(…)Prof Ramadan has significantly contributed to curb any emerging tension between communities in Mauritius and has always advocated the rejection of extremism and terrorism (…) and has gained the esteem of all by his ‘esprit d’ouverture’, including staff of the US Embassy in Mauritius ».
Cassam Uteem, qui est l’un des initiateurs de la pétition, dit que « j’ai fait déposer une ‘advanced copy’ de la pétition à l’Ambassade des États-Unis, vendredi matin et la pétition, accompagnée des signatures, suivra. On veut gagner du temps afin que le président George Bush revoie la décision de son département d’État concernant Tariq Ramadan ».
Il explique sa démarche par le fait que le Pr Ramadan « est un ami personnel » et que l’annulation de son permis « me laisse pantois et je pense qu’il y a des lobbys pour empêcher la voix de la modération, le pont entre l’islam et l’Occident de fonctionner ». Il ajoute que ce qui se passe « est absurde du fait que les Américains combattent les extrémistes mais refusent l’accès aux États-Unis à un modéré ».
L’ex-président de la République pense aussi que « la controverse dans le milieu intellectuel de France a contribué à renforcer les raisons mises en avant par les lobbys pour enlever le permis de travail de Tariq Ramadan ».
Quant à Marjorie Harrisson, Public Relations Officer à l’ambassade américaine, elle nous a déclaré, à l’heure où nous écrivions vendredi, « qu’à vendredi midi, aucune pétition ne m’était encore parvenue et que, de ce fait, je ne pouvais la commenter ».